L’histoire russo-soviétique : la marche à rebours

Le nouveau livre de Françoise Thom, La Marche à rebours. Regards sur l’histoire soviétique et russe (Sorbonne Université Presses, 2021), est une somme où l’auteur reprend toute l’histoire russe et soviétique à partir des très nombreuses découvertes que l’ouverture de beaucoup d’archives et l’émergence de nombreux témoignages a rendu possibles depuis 1991.

La marche à rebours : à rebours du développement habituel des pays occidentaux, et à rebours de ce que le reste du monde croyait pouvoir pronostiquer du développement futur de la Russie, puis de l’URSS, puis à nouveau de la Russie, à chacune de leurs grandes phases historiques. « Thermidor après la Terreur », « Staline retourne au patriotisme russe », « la Détente signifie l’abandon de l’expansionnisme révolutionnaire » et marque « la convergence avec l’Occident », « Gorbatchev est un social-démocrate », « Eltsine est un libéral », « Poutine remet de l’ordre, c’est un réaliste » : tous ces jugements rapides découlent de la volonté de faire entrer l’histoire russo-soviétique dans les schémas habituels et les catégories de l’évolution occidentale. C’était une interprétation par analogie d’un système hétérogène.

Cette idéologie-État très particulière peut être de mieux en mieux comprise, ainsi que sa politique internationale, dans leur logique très spécifique. Mais encore faut-il vouloir faire cet effort de dépaysement. Effort d’autant plus difficile que, bien entendu, la Russie puis l’URSS ont toujours étudié l’Occident et s’en sont souvent inspirées, et qu’elles ne sont pas restées sans influence sur l’évolution de celui-ci : la Russie ne se situe pas dans une autre galaxie. Mais cette réalité ne fait que rendre la compréhension du phénomène russe plus difficile : il faut traverser le miroir. C’est d’autant plus difficile que la production russe de visions du monde idéologiques par tête d’habitant est très élevée : slavophilie, occidentalisme, eurasisme, marxisme-léninisme (bel exemple : c’est du marxisme, mais sui generis !), tout cela tourne et revient régulièrement.

Françoise Thom analyse et en même temps organise tout cela ; c’est un récit de toutes les étapes essentielles, et en même temps c’est la démonstration d’une méthode d’analyse. Une démonstration servie par un style serré et vigoureux, voire féroce, qui éclaire le lecteur (c’est ainsi que si la démographie soviétique des années 30 recule à cause de la collectivisation des terres et de ses conséquences, la situation soudain s’améliore, car Staline a fait fusiller les démographes. « Liquidez le bonhomme, n’y a plus de problème », avait-il coutume de dire).

Mais après 1991, la chute du communisme soviétique n’a pas conduit aux résultats attendus et espérés : la Russie n’a pas rejoint le monde libéral mais poursuit toujours une voie particulière. L’auteur insiste sur la réactivation de tendances historiques et de réflexes politiques et culturels que l’on avait crus supprimés par la révolution de 1917 mais qui en fait sont réapparus.

Cette évocation des pesanteurs historiques, de la viscosité de l’Histoire, montre que, d’une façon ou d’une autre, l’URSS, mais déjà avant elle la Russie, avait toujours posé des problèmes aux Occidentaux (à commencer par des problèmes de compréhension) et que cela continue.

L’ouvrage corrige donc une explication fréquente, excessivement idéologique, du phénomène soviétique : d’autres facteurs ont également joué, et ils n’ont pas, selon Françoise Thom, disparu. Il faut donc se livrer à une analyse spectrale du phénomène, à plusieurs niveaux.

Celle-ci permet de repérer des continuités, des structures. D’abord une méthode de prise de pouvoir et de contrôle mise au point dès la guerre civile, et expérimentée pour la première fois hors des limites de la Russie au Caucase, méthode mettant en jeu le Parti, les services de sécurité et l’Armée rouge et utilisant tous les moyens de dissocier les adversaires et de désinformer le monde extérieur. Cette méthode « professionnelle », permettant l’élargissement du territoire initial par agglutination progressive, fut la matrice — l’auteur le démontre brillamment — en quelque sorte homothétique pour l’Europe orientale après 1945 et pour d’autres régions du monde pendant la guerre froide. Le premier échec (la Pologne en 1920) en apporta une démonstration a contrario : les Polonais ne s’étaient pas laissé diviser et manipuler. J’ajouterai que leurs alliés français, durant le bref passage de Millerand à la présidence du Conseil, fort bien informé par ses conseillers, qui avaient connu la Russie en révolution et avaient bien compris les méthodes bolcheviques, les avaient soutenus fermement, y compris avec l’envoi d’une mission militaire.

Même analyse spectrale pour la politique intérieure — si l’on peut parler de politique intérieure pour un système et même une tradition qui séparent encore moins politique intérieure et politique extérieure que les États ne le font en général, au-delà des commodités du discours. Une caractéristique permanente : tout est toujours venu du Centre, il n’y a pas de contre-pouvoirs, pas de noblesse territoriale, pas de villes avec leurs franchises, pas de corps indépendants. L’évolution historique sur ce plan a toujours été très différente de celle de l’Europe occidentale. Est-ce dû à l’absence de limites naturelles bien nettes à l’intérieur du pays, et au traumatisme des invasions ? C’était à peu près la thèse d’Oswald Spengler dans son Déclin de l’Occident pour expliquer la spécificité russe, plus ou moins adroitement, mais il mettait le doigt sur un problème que ses contemporains ne voyaient guère. Il est vrai qu’ils n’avaient pas bien compris les limites de l’intelligentsia russe d’avant 1914, qui en fait ne rapprochait pas la Russie de l’Europe mais bien plutôt ouvrait les voies à la révolution bolchevique (c’est le chapitre 3, « À propos de Vekhi (Jalons) », à mes yeux l’un des plus novateurs du recueil).

Mais Staline poussa le centralisme à ses plus extrêmes limites, dans un mélange d’eschatologie idéologique, de réalisme brutal et de minutie maniaque fort particulier, et non seulement inhumain, mais contre-productif du point de vue de son propre intérêt. Il accorde la plus grande importance au renseignement, mais ne veut recevoir que des documents bruts, sans analyse ni commentaire. Or Françoise Thom montre bien le danger de cette méthode qui empêche de mettre les documents en perspective. Cela le conduisit à beaucoup d’erreurs d’appréciation, à propos d’Hitler et, pourrait-on ajouter, au début de la guerre froide ou dans l’affaire coréenne. De même, la dékoulakisation en Ukraine et les grandes purges, deux processus de destruction qui s’auto-entretenaient, se déroulèrent de façon monstrueuse, dans un délire paranoïaque qui ne répondait plus à aucune logique, même à l’intérieur du système communiste.

Certes, tout cela a été recouvert pour beaucoup par la victoire de 1945. C’est finalement ce qui reste du stalinisme, le mythe unificateur et justificateur. D’où l’importance de la commémoration de 1941-1945 aujourd’hui et l’enjeu du contrôle de l’historiographie de la « Grande Guerre patriotique » par le pouvoir poutinien. C’est l’un des facteurs qui illustrent le mieux la thèse de l’auteur : malgré les apparences, il existe une continuité de 1917 à nos jours.

Cette continuité existe aussi pour la politique extérieure, et d’abord pour un point de passage essentiel entre la politique intérieure et la politique extérieure russo-soviétique : la question nationale. De Lénine à Poutine, les petites nations ne sont pas reconnues en tant que telles : elles n’existent que conduites et emmenées par le peuple russe « frère », les petites nationalités ne relèvent que du folklore. (On remarquera ici que c’est exactement la conception française depuis le XIXe siècle, celle des « grandes nationalités », qui ont vocation à rassembler les petites nations apparentées. C’est ainsi que pour Paris, tout naturellement, les Serbes prendront la direction des autres Yougoslaves, les Tchèques montreront la voie aux Slovaques — et de même pour les Russes dans leur espace impérial. C’est l’une des raisons fondamentales de l’inclination pro-russe de la politique française, de l’Alliance franco-russe de 1892 à François Mitterrand.)

Il est très remarquable de voir comment la diplomatie bolchevique établit dès le début ses catégories et ses méthodes. Elle n’en changera plus, quelles que soient les phases de durcissement ou de « détente ». La continuité est totale. À la mort de Staline, les dirigeants proclament leur disposition à établir des « relations d’affaires » avec les pays occidentaux. Mais c’est une expression stalinienne, qui avait accompagné la politique des années 30 (entrée à la SDN, pactes de non-agression, alliance avec la France en 1935, puis, dans la foulée, pacte germano-soviétique). Les relations « d’affaires » avec les États non communistes sont purement réalistes, ponctuelles, n’engagent pas l’avenir. Et la « Nouvelle Pensée » ainsi que la « Maison commune européenne » de Gorbatchev ne sont pas fondamentalement autre chose : comme en 1939 ou en 1953, elles correspondent à un moment de faiblesse de l’URSS. Mais ce sont toujours des manœuvres : contre Hitler en 1935, contre les Franco-Anglais en 1939, contre les Américains en 1953 et 1985. Ce ne sont jamais des projets à vocation durable, fondés sur des convergences profondes, comme le Pacte atlantique ou l’Union européenne.

D’autre part, beaucoup de méthodes internationales correspondent exactement aux procédés internes : propagande ou plutôt agitprop, division systématique des adversaires, tactique du « salami » pour amener le rival social-démocrate à s’épurer constamment de son aile « droite ». Le Mouvement communiste international. Essai de stratégie et de tactique, ainsi s’intitulait le traité séminal de Vadim Zagladine, directeur adjoint du département international du Comité central, en 1974. Le mot de stratégie est important : Staline et ses successeurs ne pensent pas seulement idéologiquement, mais aussi stratégiquement. Françoise Thom souligne et confirme à la lumière des archives la stratégie d’exploitation des contradictions internes du capitalisme : il faut laisser les pays occidentaux s’entre-dévorer dans une guerre mondiale, déclare Staline depuis les années 30, l’URSS interviendra à son heure et étendra le communisme sur les ruines de l’Europe bourgeoise.

Là, idéologie et stratégie convergent. Mais Staline (comme ses successeurs) est capable aussi de faire de la stratégie dans un sens plus classique. En 1939, Paris et Londres proposent en fait à Staline d’entrer en guerre rapidement, sans lui promettre en échange aucun avantage. Hitler lui propose de ne pas entrer en guerre, en échange de la moitié de l’Europe orientale. Comme le Vojd [« le Guide »] est convaincu que les Occidentaux sont prêts de leur côté à s’entendre avec le Reich, comme ils l’ont fait à Munich, le choix n’est pas difficile…

Et d’ailleurs il a raison de le redouter, on le sait maintenant. Beaucoup de responsables à Londres et à Paris auraient été ravis de voir Hitler et Staline régler leurs comptes, sans entrer dans le conflit. En Grande-Bretagne, l’ambiguïté n’a été levée qu’en mai-juin 1940, quand George VI choisit Churchill comme Premier ministre, et pas Halifax, et ensuite quand Churchill réussit à prendre le contrôle d’un cabinet et d’un Parlement au départ fort hésitants et dont beaucoup de membres étaient disposés à conclure la paix. En France, dès le mois de mars 1940, l’entourage de Paul Reynaud, qui a succédé à Daladier, n’est pas loin de penser que l’URSS est plus dangereuse que le Reich, comme Baudouin, que l’on retrouvera à la tête des Affaires étrangères dans le gouvernement de Vichy, et comme une bonne partie du monde politique et intellectuel. Par la suite, l’antibolchevisme sera une motivation essentielle de la Collaboration.

On le voit également lors des suites de l’attaque de la Finlande en octobre 1939 et des réactions franco-britanniques contre Moscou, épisode que l’auteur décrit avec beaucoup de précision et d’indications nouvelles, y compris les plans alliés de bombardement de Bakou ou de soulèvement des nationalités caucasiennes. En fait, beaucoup chez les Alliés pensent, certes, que l’on pourrait ainsi affaiblir indirectement le Reich, mais qu’au fond la destruction de l’URSS était un but de guerre plus urgent. Avec le recul, ces plans inspirent le plus grand scepticisme, me permettrai-je d’ajouter, car l’aviation britannique n’a acquis les capacités techniques nécessaires pour des bombardements de ce genre qu’en 1942, voire 1943. Quant aux nationalités, on voit apparaître des chevaux de retour de 1918-1919, dont l’échec cuisant, à une époque plus favorable pour les nationalités des empires déchus, ne permet pas d’estimer avec certitude qu’ils l’auraient emporté en 1940…

En outre, les projets alliés pouvaient pousser Staline encore plus dans les bras d’Hitler. Et d’autre part, géographiquement et par son expérience de 1914-1919, Berlin était beaucoup mieux placé que les Alliés pour bénéficier éventuellement de la libération des nationalités soviétiques. En d’autres termes, on peut se demander si les projets alliés de l’hiver 1939-1940 n’auraient pas encore aggravé leur situation.

Bien entendu il aurait nettement mieux valu, y compris pour l’URSS, que Staline ne signât pas le pacte germano-soviétique, malgré son apparente logique idéologique et stratégique. En effet, en signant celui-ci, il permit à Hitler de s’emparer de l’Europe occidentale continentale : la défaite rapide de la France fut une très mauvaise surprise, qui plongea Staline dans une colère noire, Françoise Thom nous en donne des témoignages frappants. Hitler avait mieux analysé, grâce à son logiciel idéologique anti-bourgeois, les faiblesses profondes de la France que Staline, qui ne poussa pas suffisamment une analyse marxiste des contradictions internes de la société française, alors qu’il avait vu avec perspicacité les possibilités de collaboration franco-allemande antisoviétique que recelait la situation.

Mais du coup une Europe continentale unie, dirigée de Berlin et antibolchevique était dans les circonstances et l’état d’esprit de l’époque concevable, avec l’assentiment résigné des vaincus de 1940, mais conscients qu’ils étaient de l’échec de la paix de 1919 et de l’économie libérale en 1929. La plus grande erreur d’Hitler, dictée par son idéologie du Lebensraum, a été d’attaquer l’URSS en juin 1941. Il craignait certes que Staline ne l’attaque : mais dans ce cas le Reich aurait eu l’Europe à ses côtés, tant était prévalent l’anticommunisme à l’époque.

Hitler légitima ainsi le régime soviétique en le confondant avec la Russie : alors que ses diplomates et ses militaires lui conseillaient d’abattre le communisme mais de s’appuyer sur les nationalités et la paysannerie russe libérées du bolchevisme, lui s’en prit aux Russes et aux Slaves en tant que tels. Le Generalplan Ost prévoyait de coloniser les terres jusqu’à l’Oural, 30 millions de Polonais et de Russes devaient être liquidés, les autres servant de main-d’œuvre esclave. Comme le répétait Khrouchtchev : « Hitler ne s’en est pas pris à nous seulement comme communistes, mais aussi comme Slaves. »

L’URSS a gagné la guerre, 80% des soldats allemands tués l’ont été par l’Armée rouge. Personne ne lui aurait contesté une place essentielle en Europe après 1945, pas même en Europe orientale, si Moscou n’avait utilisé les mêmes méthodes que celles du communisme de guerre pour asseoir une domination totale et paranoïaque, de façon inutile, car si le bolchevisme n’était pas considéré comme légitime dans la Russie de 1918, il l’était dans l’Europe de 1945. C’est ce phénomène que l’analyse spectrale présentée ici nous permet de mieux comprendre.

Cette perception de l’URSS en guerre n’a pas disparu en Occident aujourd’hui, bien au contraire. Plus on insiste sur l’unicité des crimes hitlériens, plus on la renforce d’ailleurs. Les historiens peuvent dire ce qu’ils veulent au sujet de l’URSS de Staline, ils ne seront pas suivis par l’opinion, et à mon avis Poutine a bien tort de vouloir faire contrôler la mémoire de la Seconde Guerre mondiale par ses tribunaux, il suffirait de réactiver doucement, par quelques films, émissions documentaires et cérémonies commémoratives bien conçus, un sentiment vaguement pro-russe que le souvenir de la Seconde Guerre mondiale évoque encore aujourd’hui un peu partout.

À partir de là, les chapitres consacrés à l’effondrement progressif du régime, à l’intérieur et sur le plan international, sont au scalpel. Je les résumerai en disant que si le marxisme-léninisme n’est pas un mauvais instrument pour prendre le pouvoir, il ne convient guère à son exercice. Il n’y avait pas de véritable État soviétique, mais un Parti : quand celui-ci s’est délité et divisé, il n’y avait plus rien pour faire tenir l’URSS et celle-ci s’est effondrée, supprimée par Eltsine parce que c’était le meilleur moyen pour lui de se débarrasser de Gorbatchev (« Liquider le problème, n’y a plus de bonhomme », aurait-il pu dire). C’est une façon peu économique de régler un problème de succession au sommet…

Même remarque pour les relations avec les démocraties populaires : Khrouchtchev en Hongrie en 1956, Brejnev en Tchécoslovaquie en 1968 ou en Pologne en 1980, essaient encore de raisonner, de calculer, certes dans un cadre partitocratique incommode. Gorbatchev se conduit en 1989 avec une légèreté d’un confondant optimisme. Cet insurpassable récit cependant, à mon sens, sous-estime le rôle des Occidentaux, qui ont fait beaucoup, y compris la République fédérale, pour pousser au changement à l’Est à partir des années 1980.

Autre récit insurpassable : celui de la période post-communiste. Les ressorts du poutinisme sont mis en pleine lumière ! Ils sont dans une continuité historique, tout au long de laquelle l’auteur nous a conduits par la main depuis le début… On pourra trouver cependant (toujours mon souci de penser stratégiquement) que, si bien sûr on aurait préféré une autre voie pour la Russie, qui l’eût mieux servie à long terme, l’échec de Poutine est tout sauf assuré. Il a réintroduit la Russie au Moyen-Orient, du Caucase à l’Ukraine rien ne se passera sans l’accord de Moscou (le projet d’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN et dans l’UE, que l’on évoquait en 2008 et 2013, n’est plus de saison). Et si en 1989 un Occident sorti des crises de décolonisation et du choc pétrolier, sûr de ses valeurs, et une Europe relancée depuis 1985 constituaient des pôles d’attraction pour les peuples de l’Est, il est clair que la situation occidentale actuelle (je me contenterai d’évoquer le wokisme et le dysfonctionnement persistant de la démocratie américaine…) ne doit pas inspirer de grandes inquiétudes à Moscou…

Mais l’une des principales faiblesses du poutinisme, comme le remarque très justement Françoise Thom, est son rapport ambigu avec la Chine. D’une part, depuis 2011 et la crise libyenne, Poutine s’appuie de plus en plus sur elle pour « résister à l’unilatéralisme américain », de l’autre, Pékin prend de plus en plus l’ascendant politique et économique dans cette relation. Ce devrait être le premier sujet de réflexion pour les Occidentaux dans la période actuelle… Mais d’une réflexion éclairée par l’histoire, et appuyée sur l’expérience et les analyses présentées dans cet ouvrage incontournable.

Historien, professeur émérite de la Sorbonne, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, président de l’Institut de stratégie comparée. Ses domaines de recherche sont relatifs aux relations internationales au XXe siècle, en particulier sur la Première Guerre mondiale et les relations Est-Ouest après 1945. Ses derniers ouvrages : La Guerre froide de la France, 1941-1990, Tallandier, 2018 ; La Grande Illusion. Quand la France perdait la paix, 1914-1920, Tallandier, 2015.

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