« Être ou ne pas être » : la Géorgie en suspens

Malgré les efforts de la Géorgie postsoviétique pour se démocratiser, mener des réformes et défendre sa liberté de choix, notamment lors de la guerre de 2008 menée par la Russie, le pays s’est trouvé happé par le vide politique et sécuritaire de la région. L’une des conséquences en est le détournement de l’État par les oligarques.

Beaucoup de Géorgiens ont l’impression que l’existence même de leur nation est en jeu aujourd’hui. Le gouvernement, après avoir traîné les pieds, a dû se plier à la pression croissante de l’opinion publique pour emboîter le pas à l’Ukraine et la Moldavie, et soumettre une demande d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne en mars, mais la Géorgie a été la seule du trio à ne pas obtenir le statut de candidat. Les Européens ont en effet commencé à réaliser l’ampleur du recul de la démocratie, ainsi que l’influence politique et économique néfaste de l’oligarque russe Bidzina Ivanichvili sur le gouvernement géorgien. La Géorgie s’est vu accorder une perspective européenne et promettre le statut de candidat dès lors qu’auront été réalisées les réformes qu’exige la Commission européenne. Ces réformes visent le renforcement des institutions démocratiques, le démantèlement de l’influence des oligarques et l’émergence d’un consensus politique ; le pays dispose d’une période d’observation de six mois pour progresser dans cette voie. Notons à ce propos que le Parlement européen a établi une distinction entre le gouvernement de la Géorgie et le peuple géorgien, que les députés considèrent comme digne de l’intégration à l’UE.

Une société profondément divisée

Le camp démocratique estime qu’aucune réforme, aucun consensus bipartisan au sein de la classe politique n’est possible sans la chute préalable des oligarques, et surtout celle de Bidzina Ivanichvili, le seul milliardaire géorgien dont les actifs équivalent à 35 % du PIB de la Géorgie. En effet, ce personnage a fait fortune en Russie. Il est le visage, la caisse et le cerveau de l’actuel gouvernement géorgien depuis la création du parti au pouvoir, Rêve géorgien (RG). Ivanichvili a beau avoir juré qu’il s’est retiré de la politique, nul n’est dupe. Le Parlement européen a même adopté le 9 juin une résolution sanctionnant l’oligarque. Comme par hasard, c’est à partir de cette date que les responsables de Rêve géorgien ont commencé à attaquer et à rejeter ouvertement l’idée même de l’intégration euro-atlantique de la Géorgie, qui est inscrite dans la Constitution du pays et représente pratiquement le seul espoir de stabilisation pour la population géorgienne. Ajoutons que le gouvernement a choisi d’emprisonner Nika Gvaramia, le directeur de Mtavari, la plus grande chaîne de télévision d’opposition, quelques semaines seulement avant la décision de l’UE concernant le statut de candidat de la Géorgie. Le Département d’État américain estime que le procès qui lui est intenté [il est accusé de corruption et d’usage de faux, NDLR] est motivé par des considérations politiques.

La situation politique actuelle trouve ses racines dans les élections parlementaires du 1er octobre 2012, lorsque RG battit le Mouvement national uni (MNU), le parti de Mikheïl Saakachvili, alors président. Saakachvili concéda sa défaite le soir même, marquant ainsi la première transition pacifique du pouvoir dans l’histoire du pays. La plupart des électeurs semblent ne pas avoir vu d’inconvénient à ce que RG se fût construit autour d’un oligarque d’origine russe. En somme, ce fut davantage un vote contre Saakachvili et ses piètres performances en matière de droits de l’homme qu’un vote pour Ivanichvili qui a assuré le revirement décisif, et Ivanichvili a juré à la nation qu’il saurait s’y prendre pour poursuivre l’intégration euro-atlantique et éviter d’irriter la Russie, en pratiquant un véritable jeu d’équilibriste. Dans la décennie qui a suivi, la scène politique géorgienne a semblé dominée par l’antagonisme profond de ces deux grands partis. Ce tableau demande toutefois à être nuancé, car il existe plusieurs petits partis. Mais les deux grands ont siphonné un maximum de voix au détriment des petits partis et des partis plus récents. RG s’est acharné à diaboliser la politique du MNU, il a cherché à faire peur aux Géorgiens en brandissant l’idée que le MNU allait revenir pour se venger ; puis il est passé aux répressions. Il a ainsi réussi à mobiliser provisoirement ses partisans. Mais en 2022, on constate que la plupart de ceux qui critiquaient le MNU et ses tendances autoritaires sont maintenant dans l’opposition à RG et se retrouvent ainsi dans le même camp que le MNU. Pendant ce temps, le MNU s’est imposé comme le plus grand parti d’opposition avec un score stable d’environ 27 % des suffrages aux élections. Cela est largement dû au prestige de Mikheil Saakachvili dans la population.

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Manifestation à Tbilissi, le 20 juin dernier. Photo : Guram Muradov / Civil.ge

Les idéologies politiques traditionnelles et les préférences économiques pèsent peu dans la vie des partis géorgiens. Ce qui compte le plus, c’est l’opposition soit à Saakachvili, soit à Ivanichvili, le positionnement d’un parti vis-à-vis de l’UE et de l’OTAN, et l’honnêteté du chef du parti. Le gouvernement impute toute opposition réelle au camp des partisans de Saakachvili et l’opposition qualifie de plus en plus RG de régime russe. Actuellement, RG s’appuie essentiellement sur l’énorme secteur public, peu enthousiaste à l’idée d’un changement de régime, sur des pro-européens qui ne voient aucun salut dans l’opposition, sur les pro-russes et ceux qui trouvent leur compte dans la corruption postsoviétique et la stagnation du mode de vie. Le gouvernement et les plus hauts hiérarques de l’Église de Géorgie protègent et utilisent des groupes violents ouvertement pro-russes. L’un d’eux, l’équipe de la chaîne de télévision Alt-Info (aujourd’hui un parti politique), a violemment attaqué plus de cinquante journalistes qui s’apprêtaient à couvrir la Tbilissi Pride 2021 sur la principale avenue de la capitale le 5 juillet 2021. Un caméraman, Lekso Lachkarava, est décédé plus tard des suites de ses blessures, et le gouvernement s’est empressé de mettre sa mort sur le compte d’une soi-disant overdose. La police semblait inexistante et le gouvernement n’a guère poussé l’enquête pour découvrir les organisateurs de l’agression. Bien des gens pensent qu’il s’agit en fait d’une vengeance du gouvernement et de l’Église contre les médias qui les critiquent. Notons qu’à cause de cet événement, la Géorgie est passée en une année de la 60e à la 89e place du classement de Reporters sans frontières sur la liberté des médias.

Le détournement de l’État par les oligarques a longtemps permis de neutraliser l’opposition. La disparité des ressources entre le gouvernement dirigé par les oligarques et le camp démocratique a contraint une grande partie de l’opposition à n’agir qu’en réaction, à rester frileuse, voire complaisante, au lieu de s’affirmer dans l’action et de prendre des risques. L’asphyxie de l’opposition, accusée de regrouper les « partis bellicistes », a été menée avec un succès indéniable. Dans la mesure où la Géorgie n’est pas à l’abri d’une attaque russe, certains politiques craignent que, dans le cas d’une attaque, ceux qui sont peu ou mal informés en rejettent la faute non pas sur RG, mais sur toutes les forces pro-occidentales.

Un tournant a eu lieu le 20 juin 2019, lorsqu’un député russe de la Douma, Sergueï Gavrilov, a pris place dans le fauteuil du président du Parlement géorgien. Ce fut une explosion de protestations et beaucoup de jeunes Géorgiens se sont mobilisés à cette occasion. Depuis, l’opposition trouve un soutien croissant dans la société civile, à laquelle elle a même laissé la direction des manifestations de rue, comme on l’a vu lors des manifestations de 2019-2021.

L’impact de la guerre en Ukraine

La crainte d’être accusée de « bellicisme » a paralysé une partie importante de l’opposition pendant les premiers mois de la guerre en Ukraine, mais l’urgence à sauver l’avenir européen du pays l’a poussée à reprendre la résistance. Le camp démocratique a été galvanisé par le mouvement de solidarité avec l’Ukraine. Les Géorgiens comprennent que le destin de l’Ukraine est le leur. Plus de 2 500 volontaires géorgiens combattent en Ukraine et les dépouilles d’une vingtaine de ces guerriers morts au champ d’honneur ont été accueillies comme celles de héros dans leur pays, des centaines de personnes s’étant rassemblées, au petit matin, à l’aéroport international de Tbilissi pour honorer leur mémoire. On voit dans leur sacrifice le contrepoids à la tiédeur du gouvernement à l’égard de l’Ukraine. Selon les sondages, 87 % des Géorgiens considèrent que la guerre en Ukraine est la leur. Mais la rhétorique gouvernementale insiste sur le fait que, s’il y a la moindre instabilité dans le pays, une guerre avec la Russie s’ensuivra et cette crainte est profondément ancrée dans la société géorgienne, d’autant plus que les forces d’occupation russes se tiennent à 400 mètres de la principale autoroute est-ouest du pays et à environ 50 kilomètres de la capitale géorgienne. RG s’est toujours posé en garant de la paix et de la stabilité dans un pays déchiré par la guerre. Outre la diabolisation du MNU, sa propagande repose sur ce pilier. Pour beaucoup, cependant, la stabilité s’est transformée en stagnation et la « paix » en capitulation face à l’influence russe qui ne cesse d’augmenter. Le gouvernement de Tbilissi accuse l’Ukraine, l’Union européenne et l’Occident en général de fomenter une révolution et d’ouvrir un deuxième front en Géorgie avec la coopération de l’opposition géorgienne. Irakli Kobakhidzé, le président de Rêve géorgien (RG), a laissé entendre que les membres du gouvernement ukrainien étaient affiliés au plus grand parti d’opposition de Géorgie, le MNU. Le problème avec l’Ukraine, a déclaré Kobakhidzé, « c’est que les opposants géorgiens y sont au pouvoir1 ». Kyïv est mécontent que la Géorgie ait interdit à des combattants volontaires de prendre l’avion à destination de l’Ukraine, et ait refusé de se joindre aux sanctions internationales contre la Russie, voire qu’elle l’aide à les contourner. Le président Zelensky a même rappelé l’ambassadeur d’Ukraine en poste à Tbilissi. Après la résolution extrêmement critique du Parlement européen, les responsables du gouvernement se sont empressés de reprocher à l’UE de vouloir sanctionner Ivanichvili et de ne pas accorder à la Géorgie le statut de candidat à l’UE parce que Ivanichvili avait refusé d’entraîner la Géorgie dans la guerre ; à les entendre, l’Ukraine et la Moldavie voisine avaient été « encouragées » par l’octroi du statut de candidat à cause de la guerre. « Si la guerre et l’humiliation sont le prix à payer pour obtenir ce statut, alors nous n’en voulons pas » — telle est la rhétorique de RG. Pour ceux qui ne se satisferaient pas d’une telle explication, RG s’est mis à exploiter la déclaration d’Emmanuel Macron selon laquelle la Géorgie se trouve dans une situation géopolitique différente de celle de l’Ukraine et de la Moldavie, et à insinuer que si l’UE n’a pas donné le statut à la Géorgie, c’est également en raison de sa position géographique. Le 13 juin, le média de propagande gouvernementale TV Imedi a publié les résultats d’un sondage réalisé par GORBI. Dans l’une des questions, on demandait aux gens s’ils étaient prêts à entrer en guerre avec la Russie « si l’Occident l’exigeait de la Géorgie ». 83,6 % se disaient opposés à une guerre contre la Russie.

Le réveil de la société géorgienne ?

L’opposition et la société civile ont réussi à organiser, le 20 juin dernier, la manifestation Home to Europe, qui a rassemblé entre 100 000 et 160 000 manifestants dans un pays de 3,7 millions d’habitants (selon diverses sources, telles qu’Euronews, CNN ou Netgazeti). Cette date est celle du troisième anniversaire des premières manifestations de grande ampleur contre le gouvernement de Rêve géorgien. Beaucoup de Géorgiens qui ont manifesté depuis le crépuscule de l’Union soviétique estiment que le rassemblement du 20 juin reste le plus grand que le pays ait connu. Plus important encore, ce rassemblement était composé principalement d’habitants de Tbilissi, connus pour ne jamais manifester en masse et compter plutôt sur le soutien de provinciaux manifestant en leur nom sur l’avenue principale de la capitale, grâce à des transports qu’organisent les partis d’opposition. Mais cette fois, aucun bus n’a fait venir de manifestants de province, c’est Tbilissi qui a défilé. La vague actuelle de protestation s’est finalement étendue aux partisans les plus modérés du parti au pouvoir, ce qui la transforme en un combat vraiment national, car jamais la nation n’avait été confrontée à la perspective, maintenant réelle, que le gouvernement trahisse son choix pro-européen. La manifestation du 20 juin a rendu visible le désir d’Europe, dont le gouvernement doit tenir compte, Europe que les Géorgiens considèrent comme leur avenir radieux et le foyer de leur civilisation (d’où le nom de la manifestation). Des foules à peu près du même nombre se sont de nouveau rassemblées le 24 juin pour faire entendre les exigences de la société civile à l’égard du gouvernement — soigneusement coordonnées, en coulisse, avec l’opposition. Ces exigences sont les suivantes : démission du cabinet et nomination d’un gouvernement d’unité nationale intérimaire composé du parti au pouvoir et de technocrates de la société civile. Le gouvernement intérimaire devra mettre en œuvre les réformes nécessaires pour obtenir le statut de candidat et préparer un climat libre et équitable pour les prochaines élections parlementaires. Le 24 juin, Zelensky s’est personnellement adressé aux manifestants géorgiens, a promis de soutenir le peuple géorgien et de l’aider à s’intégrer à l’Europe. Comme peu de gens en Géorgie s’attendent à ce que le gouvernement obtempère et même à ce qu’il parte sans effusion de sang, le mouvement Home to Europe se doit d’être très prudent de façon à préserver l’enthousiasme de la population et, si nécessaire, à pouvoir continuer d’agir pour l’avenir européen du pays, comme l’ont fait les Ukrainiens en 2014. C’est à Bidzina Ivanichvili de décider s’il veut avoir recours à la violence. Le Premier ministre et le cabinet jurent de mettre en œuvre toutes les réformes nécessaires pour obtenir le statut de candidat, alors que dans le même souffle ils nient que la Géorgie connaisse des problèmes de démocratie et d’État de droit, et que Mikheïl Saakachvili et Nika Gvaramia soient des prisonniers politiques.

Aujourd’hui, le seul parti politique dont le taux d’approbation augmente dans la société par rapport aux sondages précédents est Droa, nom qu’Elene Khochtaria, son leader, traduit par « Il est temps ! ». Le parti Droa a été créé en 2021, et Elene Khochtaria vient du MNU, comme la plupart des politiciens géorgiens pro-occidentaux entrés en politique dans les années 2000. Ce parti a obtenu 2,2 % lors des élections municipales de 2021 à Tbilissi. Khochtaria a la réputation d’être une battante et une travailleuse acharnée. C’est elle qui, la première, a protesté contre la présence de Gavrilov dans le fauteuil de la présidence en 2019, ce qui a forcé l’admiration de beaucoup de gens. Sans surprise, les partisans purs et durs de RG la haïssent et elle est la cible préférée de la propagande gouvernementale ces dernières semaines. De nombreux partisans traditionnels du MNU en sont venus à se détourner de ce parti ces derniers temps en raison de son manque d’efficacité, et ces transfuges se tournent souvent vers Droa. Droa est également l’un des rares partis qui ont toujours refusé de baisser les bras. Il s’emploie actuellement à mobiliser la population du pays et à faire en sorte que des sanctions soient prises à l’encontre d’Ivanichvili, de l’élite économique, des juges, des procureurs et des agents des services de sécurité corrompus.

Malgré la lutte de la Géorgie pour la démocratisation et la défense, dans le sang, de sa liberté de choix dans les années 1990 et en 2008, le pays s’est trouvé happé par le vide politique et sécuritaire de la région, qui a abouti au détournement de l’État par les oligarques. Si les Occidentaux ne veulent pas que la Géorgie échoue en tant que nation et devienne une menace supplémentaire majeure pour la sécurité de l’Europe, ils doivent aider les Géorgiens à mettre fin à ce détournement de l’État et à reprendre la voie démocratique. Tout d’abord en sanctionnant l’oligarque et les exécutants qui constituent son système, puis en favorisant les groupes de pro-occidentaux idéologiquement cohérents et enthousiastes, qui ne cèdent pas à la pression antidémocratique. Quant au nouveau mouvement national géorgien Home to Europe, composé de la société civile et de l’opposition, il doit élaborer un programme clair, le communiquer au public et rester fidèle à ses promesses afin d’encourager la population et de motiver ceux qui sont prêts à s’engager dans un long combat pour le changement, afin d’inciter l’oligarque et son gouvernement à réaliser les réformes. Pour cela, il a besoin d’un soutien politique solide de l’Occident. Cela aidera les Géorgiens à trouver un consensus et empêchera nombre d’entre eux de succomber au « diviser pour régner ».

Traduit de l’anglais par Clarisse Herrenschmidt

Commentaire de Desk Russie

L’agression de l’Ukraine par la Russie a un impact considérable dans les pays ex-soviétiques. Dans nombre d’entre eux, cet impact se traduit par une crise politique, ouverte en Géorgie, larvée en Asie centrale. Autant les opinions publiques se mobilisent en faveur de l’Ukraine, autant les gouvernements choisissent la prudence et tentent de louvoyer. Le cas de la Géorgie est particulièrement intéressant. La tragédie ukrainienne fait revivre le traumatisme de la guerre russo-géorgienne de 2008. Elle a forcé le gouvernement actuel (conduit par la formation Rêve géorgien) à jeter le masque et à révéler au grand jour sa vassalité face à la Russie, en refusant de s’associer aux sanctions adoptées par les Occidentaux. C’est en Géorgie que Poutine a inauguré sa politique d’utilisation de la violence et de la terreur pour dompter un État voisin rebelle. Cette politique a été un succès, en partie grâce à la complaisance de l’Occident, pris dans l’euphorie du « reset ». Les Géorgiens qui avaient choisi l’Occident ont eu le sentiment d’être trahis. Moscou a profité de cette démoralisation, a financé et propulsé au pouvoir l’oligarque Bidzina Ivanichvili, soutenu par une coalition de cyniques et de corrompus : la base sociologique sur laquelle la Russie mise dans tout l’espace postsoviétique. Aujourd’hui Poutine compte reproduire en Ukraine cette politique associant la terreur et la démoralisation, qui à ses yeux a fait ses preuves en Géorgie. C’est pourquoi l’enjeu géorgien est si important à l’heure actuelle : il s’agit de prouver à Poutine qu’il est impossible de bâtir durablement sur l’intimidation et la vénalité.

Jeune chercheuse et activiste politique géorgienne. Elle est spécialisée en menaces hybrides, problèmes de gouvernance, d’identité nationale et de sécurité. Vit à Tbilissi.

Notes

  1. Il fait allusion à David Arakhamia, député de la Rada ukrainienne, membre de la délégation ukrainienne chargée de négocier avec la Russie. Proche de l’opposition géorgienne, David Arakhamia accuse les autorités de son pays d’origine d’aider la Russie à contourner les sanctions et promet de rendre les preuves publiques. « Les données sur les transactions à l’étranger et les comptes de nombreux députés et ministres pro-gouvernementaux de Géorgie seront bientôt disponibles », a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram. [NDLR.]

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