Les trois fronts de l’Ukraine

Explosion des dépôts de munitions à Toropets, dans la région de Tver en Russie, le 18 septembre dernier // Page Vkontakte « Actualités de Tver et de la région », capture d’écran

Les Ukrainiens estiment qu’ils combattent deux ennemis : les envahisseurs russes et leurs faiblesses internes, en particulier la corruption. Selon le politologue ukrainien, il existe un troisième adversaire : les peurs, les préjugés et la procrastination occidentale. L’Ukraine « se bat contre l’hésitation occidentale — en plus de l’armée russe », comme l’a remarqué ironiquement un observateur britannique. Comment se battre sur ce troisième front et vaincre les réticences occidentales ? La réponse en plusieurs volets de Mykola Riabtchouk.

Sur les « nôtres » et les « autres »

Une légende populaire de nos jours en Ukraine raconte une histoire qui se serait produite le premier jour de la guerre israélo-arabe de 1967. Le président américain Lyndon Johnson aurait été informé de l’attaque arabe et de la longue liste du matériel militaire demandé d’urgence par le gouvernement israélien. « Donnez-leur tout, et deux fois plus ! », aurait-il dit dans cette histoire apocryphe, sans même jeter un coup d’œil à la liste.

L’histoire, bien que son authenticité soit douteuse, résonne parfaitement avec les sentiments ukrainiens — à la fois de manière positive, comme un rêve ( « que se serait-il passé si nous avions reçu une telle réponse en 2022 »), et de manière négative, comme une sombre réalité (« donnez-leur deux fois moins et le plus tard possible »). Ces sentiments ont culminé plus tôt cette année lorsque les Ukrainiens ont subi de lourdes pertes dans le Donbass suite au retard dramatique de l’aide militaire occidentale, conséquence des querelles partisanes au Congrès américain. Et puis, en avril, ces sentiments se sont ravivés, après que les alliés occidentaux ont spectaculairement aidé Israël à intercepter des missiles iraniens lors d’une attaque aérienne massive.

L’argument selon lequel la Russie n’est pas l’Iran et ne peut être pacifiée de la même manière était plus ou moins compréhensible. Mais le fait que l’Ukraine ne soit pas traitée comme Israël était plus difficile à accepter. Le ressentiment a augmenté, et les fantômes des trahisons passées — à Munich, à Yalta et, bien sûr, à Budapest (avec son Mémorandum mal conçu et ses « assurances de sécurité » bidon) — ont été souvent invoqués. Les griefs contre l’ « hypocrisie » occidentale, les « doubles standards », l’égoïsme immoral et le cynisme ont inondé la presse, et surtout les réseaux sociaux. Le soutien massif à l’OTAN est passé de 82 % en février 2023 à 77 % un an plus tard, reflétant à la fois la déception face à la politique des partenaires et la reconnaissance du fait qu’il n’y a pas d’autres partenaires en vue : aussi faisons-nous de notre mieux avec ceux qui sont disponibles.

Au plus fort du débat, plusieurs voix sensées ont rappelé à leurs compatriotes ukrainiens que nous, l’Ukraine, n’étions pas au même niveau qu’Israël pour une raison simple : nos références européennes sont encore discutables, notre engagement envers les valeurs occidentales, en particulier l’État de droit et la séparation des pouvoirs, n’est pas encore prouvé ; nous ne sommes pas encore reconnus comme un membre de leur famille. Jusqu’à présent, nous ne sommes qu’un candidat suspect, une « nation de nulle part » (selon les mots de Jack Matlock) qui se fraye un chemin de la zone grise d’une « Eurasie » brumeuse vers la lisière de l’Europe. Il ne faut donc pas s’étonner que l’aide soit différente pour les « nôtres » et les « autres » ; nous pouvons l’appeler double standard, mais c’est humain : nous pratiquons ces « doubles standards » quotidiennement en répondant différemment aux besoins et demandes des « nôtres » et des « autres ».

Oleksiy Panych, un philosophe ukrainien, explique sur son blog que l’Occident ne sacrifie pas les valeurs pour les intérêts (comme le prétendent ses détracteurs), mais qu’il poursuit simplement une politique fondée sur les valeurs vis-à-vis des « nôtres », c’est-à-dire des nations qui partagent les mêmes normes et principes — la communauté des valeurs. Et il adopte une politique plus équilibrée, basée sur les intérêts, vis-à-vis des « autres », c’est-à-dire des nations qui ne sont pas engagées envers les mêmes valeurs et ne peuvent donc pas exiger une politique exclusivement fondée sur les valeurs. Cela signifie, en pratique, que les Ukrainiens devraient moins se plaindre et faire plus d’efforts, en paroles et en actes, pour devenir « nôtres » aux yeux de l’Occident, ne laissant aucune raison au doute.

La résilience éprouvée de l’Ukraine

La politique intérieure ukrainienne et les réformes institutionnelles fournissent, il est certain, une grande partie de ces efforts. Jusqu’à présent, les résultats sont mitigés. D’une part, nous observons des efforts considérables de la société civile ukrainienne, des donateurs internationaux et des responsables et politiciens réformateurs pour promouvoir des changements et les rendre irréversibles ; d’autre part, nous constatons encore une forte inertie des anciennes structures et institutions, des vieilles habitudes et des instincts de base, ainsi qu’un manque alarmant de volonté politique, de compétence professionnelle et d’intégrité au sommet de la direction ukrainienne.

La faiblesse des capacités institutionnelles de l’Ukraine, largement compensée par une forte mobilisation civique au cours des premiers mois de la guerre, est réapparue avec le temps, à mesure que la guerre s’éternise et que les anciens maux et lacunes refont surface. Comme en 2005 et en 2014 (après la révolution orange et l’Euromaïdan), les Ukrainiens se sont révélés être de bons sprinteurs mais de mauvais coureurs de fond ; leurs efforts spontanés, bien que parfois impressionnants et héroïques, ne se sont pas traduits en un cadre institutionnel stable et systématique.

Le président, qui excelle dans la communication internationale et nationale, s’avère beaucoup moins efficace dans la gestion institutionnelle, comptant trop sur son bureau et son chef notoire, au détriment de toutes les autres institutions, y compris le Parlement et le cabinet des ministres. Le récent remaniement du gouvernement, censé injecter du sang neuf dans des corps stagnants et apporter de « nouvelles idées innovantes à l’effort de guerre », s’est avéré être un simple remaniement des mêmes personnes, pour la plupart issues, ou proches, du bureau du président. Les changements personnels sont de pauvres substituts à des changements systémiques des institutions, des approches et des méthodes de gestion.

La guerre atténue les critiques, non pas tant à cause de la censure (très limitée, malgré la guerre), que grâce à un certain consensus public visant à ne pas mettre en péril le pays au bénéfice des ennemis. Les Ukrainiens s’accordent massivement à dire qu’aucune élection ne devrait avoir lieu avant la fin de la guerre, même si les mandats du président et du Parlement sont arrivés à expiration cette année (la constitution ukrainienne interdit en fait toute élection sous la loi martiale). Il est crucial que les Ukrainiens continuent de faire confiance aux principales institutions (le président, les forces armées, les services de sécurité, les autorités locales), qu’ils continuent de soutenir l’effort de guerre et qu’ils croient fermement à la victoire de l’Ukraine.

Cet optimisme stoïque peut sembler contredire la réalité sur le terrain où les forces russes avancent lentement mais sûrement dans le sud-est, notamment dans le Donbass, et touchent quotidiennement (ou plutôt chaque nuit) les villes ukrainiennes avec des bombes et des roquettes. Mais les Ukrainiens savent quelque chose que trop de « faiseurs de paix » internationaux ne saisissent pas : il s’agit d’une guerre existentielle, car l’existence même de l’Ukraine — en tant qu’État et nation — est en jeu. Les Moscovites ne cachent pas leurs intentions génocidaires, déclarant ouvertement que l’Ukraine est une tumeur, une pathologie sur le corps sain de la Russie, qui doit être éliminée. Les Ukrainiens ont signé trop d’accords « amicaux » avec la Russie par le passé pour ignorer leur valeur — bien inférieure à celle du papier sur lequel ils étaient écrits. Et, remarquablement, pas un seul « faiseur de paix » n’a encore expliqué comment l’accord de paix tant vanté avec la Russie serait pratiquement appliqué et respecté, ni qui protégerait l’Ukraine d’une autre attaque russe, tout à fait possible et même très probable. Jusqu’à présent, toutes ces initiatives de « pacification » n’ont eu aucun impact sur la Russie, qui continue de semer la mort et la destruction sur le sol ukrainien, mais elles sapent régulièrement les efforts de guerre de l’Ukraine. Intentionnellement ou non, elles découragent les gouvernements réticents à soutenir l’Ukraine, détournent l’attention des crimes de guerre croissants de la Russie et créent l’illusion populaire que des « pourparlers de paix » sont en principe possibles ; seules la perversité et de l’obstination de l’Ukraine (ajoutées à la pression proverbiale des Américains) les empêcheraient.

La négation fondamentale de l’Ukraine par le Kremlin et les objectifs effectivement génocidaires de la guerre sont remarquablement absents de ce tableau.

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Volodymyr Zelensky lors de la réunion de la Yalta European Strategy, le 13 septembre dernier. L’inscription dit : « La nécessité de gagner » // Compte X de Zelensky

Changer le récit

L’opération militaire réussie de l’Ukraine dans la région de Koursk, en Russie, a notablement renforcé le moral des Ukrainiens, encouragé les partisans de l’Ukraine, mais a également fourni un argument supplémentaire aux « faiseurs de paix » qui souhaiteraient que l’Ukraine négocie un accord de paix avec Moscou et qui considèrent désormais les territoires occupés de la Russie comme un autre jeton de négociation dans ces pourparlers. En réalité, les Ukrainiens poursuivent des objectifs assez différents avec l’opération de Koursk : il s’agit probablement davantage d’un acte de désespoir que d’une partie d’une stratégie bien pensée et minutieusement élaborée.

Le premier et peut-être principal objectif de cette opération ne s’est pas concrétisé : les Russes n’ont pas retiré de troupes du Donbass, prouvant clairement que leur avancée dans cette région est leur priorité absolue. Poutine ne s’est pas précipité pour repousser les Ukrainiens à Koursk, minimisant plutôt l’incident en tant que « provocation mineure », et il avait, en un sens, raison. D’une part, il n’a pas besoin de se dépêcher puisqu’il n’y a pas de pression publique à cet égard (en réalité, il n’y a pas d’opinion publique en tant qu’institution sociale en Russie dont il faudrait se soucier). Et, d’autre part, il sait parfaitement que la Russie est immense, donc plus les Ukrainiens avancent, plus ils deviennent vulnérables — comme l’ont appris les armées françaises et allemandes par le passé. Il a fallu aux Russes plusieurs semaines pour stabiliser la ligne de front dans la région de Koursk et préparer la contre-offensive qui repoussera probablement les troupes ukrainiennes. Ainsi, pour décevoir les « faiseurs de paix », il n’y aura pas de jeton de négociation à échanger, si ce n’est peut-être quelques centaines de conscrits russes capturés par les Ukrainiens dans les premiers jours de leur avancée.

Mais d’autres objectifs de l’incursion soudaine de l’Ukraine en territoire russe pourraient également être importants. Premièrement, l’opération ukrainienne nous a rappelé quelque chose que nous connaissions déjà (depuis au moins 2022) mais avons tendance à oublier : l’armée russe n’est pas aussi redoutable et invincible que beaucoup le croient. Et les Ukrainiens peuvent encore surprendre — non seulement leurs ennemis mais aussi leurs partenaires qui ne savaient rien de l’opération éventuelle (et non sans raison : par le passé, plusieurs opérations ukrainiennes ont échoué — soit en raison de fuites d’informations prématurées, soit en raison d’une interdiction explicite des partenaires, constamment effrayés par l’ « escalade »).

Le deuxième objectif était de changer le récit de la guerre — de remettre la guerre à la une des médias internationaux, et de prouver que l’Ukraine peut encore être inventive, résiliente et finalement victorieuse. L’année dernière, après que les Ukrainiens n’ont pas su capitaliser sur leur véritable succès — l’expulsion efficace des navires militaires russes de la majeure partie de la mer Noire — et ont été affaiblis par leurs propres promesses exagérées concernant la contre-offensive (qui a finalement échoué), le besoin d’un nouveau récit plus optimiste est devenu urgent — juste pour prouver que « l’Ukraine n’a pas encore péri », comme affirme le célèbre premier vers de l’hymne national ukrainien.

Le troisième objectif de l’incursion à Koursk était une extension du deuxième — envoyer un message (ou plutôt deux messages interdépendants) aux partenaires : à propos des fausses « lignes rouges » russes qui préoccupent l’imagination occidentale et paralysent leur volonté d’aider efficacement et en temps voulu l’Ukraine, et de la nécessité urgente de lever toutes les restrictions sur l’utilisation des armes occidentales contre les cibles militaires en Russie. Le lobbying pour cette décision s’est considérablement intensifié ces dernières semaines, avec de nombreux éditoriaux et commentaires d’experts, des lettres ouvertes d’activistes civiques et de généraux à la retraite, et même un soutien inattendu d’un groupe important de républicains à la Chambre des représentants, y compris des présidents influents de plusieurs commissions parlementaires.

Après avoir sévèrement critiqué l’administration Biden pour des « restrictions insensées, combinées au ralentissement de l’approbation et de la livraison des armes critiques, qui entravent la capacité de l’Ukraine à conclure cette guerre par une victoire », ils ont exhorté le gouvernement à renverser la situation et à lever les restrictions sur « l’utilisation par l’Ukraine des armes fournies par les États-Unis contre des cibles militaires légitimes en Russie », afin que le régime de Poutine ne bénéficie pas d’un « sanctuaire à partir duquel il peut commettre ses crimes de guerre contre l’Ukraine en toute impunité ». Les signataires ont rejeté les deux principales excuses avancées par l’administration Biden pour maintenir ces restrictions. L’une d’entre elles, de nature purement technique, soutenait que la Russie avait déplacé une grande partie de son équipement militaire hors de portée des armes fournies par les États-Unis, de sorte qu’il ne restait que très peu de cibles potentielles. L’Institut pour l’étude de la guerre a cependant estimé que, « à l’exclusion des aérodromes, il y a plus de 200 cibles militaires légitimes à portée des armes fournies par les États-Unis, y compris des bases militaires, des nœuds logistiques, des dépôts de carburant, des entrepôts de munitions et des systèmes de commandement et de contrôle ».

La deuxième excuse est plus sérieuse puisqu’elle repose sur des hypothèses difficiles à prouver ou à réfuter. Elle est généralement définie comme la crainte d’une « escalade », mais il s’agit essentiellement de la peur d’une guerre nucléaire. La Russie est parfaitement consciente de cette peur occidentale et la manipule habilement. Chaque fois que l’Occident envisage la livraison de nouveaux types d’armes, Moscou brandit le sabre nucléaire et recourt à un chantage à peine voilé. Depuis le début de la guerre, il y a eu de nombreuses « lignes rouges » que les Occidentaux hésitaient à franchir par crainte — que ce soit avec les Javelins, les Himars, les chars, les avions, les attaques sur la Crimée, les régions frontalières de la Russie ou, maintenant, les cibles plus profondes en territoire russe. Le fait que la Russie n’ait réagi avec l’arme nucléaire à aucun de ces franchissements de ligne ne signifie pas, bien sûr, qu’elle ne le pourrait pas et ne réagirait pas de cette manière en principe. Il existe cependant de nombreuses raisons pour lesquelles une telle réponse est très peu probable, et elles sont parfaitement exposées par les experts.

Déplacer les « lignes rouges »

La raison la plus simple de ne pas utiliser l’arme nucléaire dite tactique est son inutilité pratique. Comme l’affirme Stephen Blank, un expert chevronné dans ce domaine, les « simulations soviétiques des années 1970 ont prouvé que leurs troupes ne pouvaient pas exploiter des frappes nucléaires ni avancer dans un nuage nucléaire ». La frappe pourrait bien sûr causer des pertes importantes, en particulier parmi les civils, mais il est peu probable qu’elle brise la volonté des Ukrainiens de résister ou la volonté des Occidentaux d’aider. Au contraire, cela lèverait probablement toutes les restrictions occidentales sur tout, y compris le déploiement de troupes volontaires occidentales en Ukraine, l’introduction d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du pays et l’isolement international complet de la Russie en tant qu’État voyou. Tous les pays qui permettent aujourd’hui à la Russie de continuer à se battre en finançant sa machine de guerre avec des pétrodollars ou, plutôt, des pétro-roupies et des pétro-yuans, seraient incités ou même contraints d’arrêter leur complicité dans des crimes de guerre épouvantables.

L’utilisation d’une arme nucléaire stratégique contre les membres de l’OTAN est encore moins probable — tant que, du moins, Poutine sait qu’une réponse inévitable suivra. C’est donc la tâche des diplomates occidentaux de renforcer cette conviction dans l’esprit de Poutine. Il n’est pas assez fou pour se suicider (comme le prouvent ses précautions extraordinaires pendant la pandémie de Covid), ni aussi audacieux et courageux qu’il le prétend (il suffit de mentionner sa réaction timorée face à diverses crises et défis). Et, bien sûr, même un leader suicidaire ne peut pas déclencher une apocalypse mondiale seul, puisqu’il a besoin d’au moins plusieurs exécutants également suicidaires. Il est peu probable que son entourage soit composé de telles personnes.

Tous ces arguments, cependant, pourraient être d’une faible utilité lorsque les enjeux sont trop élevés et qu’une probabilité de 0,01 % de guerre nucléaire semble aussi effrayante qu’une probabilité de 1 %, 10 % ou plus. Dans des situations comme celle-ci, la plupart des gens ont besoin d’une certitude à 100 % qu’aucune guerre nucléaire ne se produira, plutôt que de 99 % ou 99,999 %. Il n’y a que deux façons d’y parvenir. Une voie, largement poursuivie aujourd’hui par l’Occident, est d’apaiser l’intimidateur et de répondre à ses demandes effrontées. Et l’autre voie est de renverser la table sur le maître-chanteur et de le forcer à respecter les lignes rouges et à craindre l’escalade possible. Jusqu’à présent, comme l’observe judicieusement Stephen Blank, l’absence de stratégie occidentale dans la guerre en cours « permet à Poutine de conserver la domination de l’escalade et donc une grande partie de l’initiative stratégique ».

De nombreux signes montrent que les États-Unis et les alliés occidentaux céderont probablement au lobbying de l’Ukraine pour obtenir plus d’armes (avancées) et davantage de liberté dans les attaques contre des objectifs militaires en Russie. Les experts, cependant, avertissent que la décision ne sera probablement pas prise avant le 24 septembre, lorsque les dirigeants mondiaux devraient se réunir à l’Assemblée générale des Nations Unies. Il semble que les Occidentaux croient encore aux « dialogues » avec les régimes voyous de type fasciste et à leur possible apaisement. Les congressistes républicains qui accusent l’administration Biden d’un désir caché de rétablir les relations avec la Russie pourraient avoir tort. Mais ils ont parfaitement raison de rappeler que « le rétablissement raté des relations entre la Russie et les États-Unis sous Obama-Biden après l’invasion de la Géorgie par la Russie en 2008 a clairement montré que Vladimir Poutine ne réagit pas à l’apaisement et aux branches d’olivier ». Et que le conflit actuel « ne se terminera que lorsque des sanctions plus sévères et les succès militaires de l’Ukraine convaincront Vladimir Poutine qu’il n’a plus rien à gagner par la guerre ».

Traduit de l’anglais par Desk Russie

Mykola Riabtchouk est directeur de recherche à l'Institut d'études politiques et des nationalités de l'Académie des sciences d'Ukraine et maître de conférences à l'université de Varsovie. Il a beaucoup écrit sur la société civile, la construction de l'État-nation, l'identité nationale et la transition postcommuniste. L’un de ses livres a été traduit en français : De la « Petite-Russie » à l'Ukraine, Paris, L'Harmattan, 2003.

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