À moins d’un an de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron devient la cible d’attaques virulentes et mensongères de la presse russe. L’agence de presse RIA Novosti le compare à « une escort girl de luxe qui peut à la fois séduire et obéir, mais surtout, qui comprend quand et ce qu’on attend d’elle » (l’allusion est aux cercles financiers internationaux, bien sûr). L’article accuse surtout le président français d’avoir éliminé politiquement dans le passé François Fillon, le candidat favori du Kremlin, et de prendre actuellement des mesures pour réduire au silence un autre partisan de Poutine, Eric Zemmour (la proposition du CSA de compter son temps d’antenne en tant que partie de sa campagne électorale).
Selon le même article, « La cote de popularité élevée, la part d’audience importante et la popularité de Zemmour sont devenus un problème pour l’Élysée, au moment même où Macron lui-même envisage de former une alliance non pas avec la droite, comme on aurait pu le penser, mais avec les Verts, le parti le plus criard et le plus endoctriné de la gauche. » Conclusion ? « Pour gagner les élections, Macron devra soit revoir complètement sa tactique pour augmenter sa base électorale, soit éliminer tous ses adversaires, comme cela a déjà été fait avec Fillon. Connaissant le président français, il est presque impossible de se tromper en prédisant le choix qu’il fera. » Ядерной державой управляют « дорогие эскортницы »: чем это грозит – РИА Новости, 19.09.2021
Le 7 septembre, après une visite de l’Extrême-Orient, le président Poutine a pris quelques jours de vacances dans la taïga sibérienne, en compagnie du ministre de la Défense Sergueï Choïgu. Ces vacances « masculines » sont devenues traditionnelles pour les deux hommes. En propagandiste dévoué de Poutine, le politologue Sergueï Markov a commis un commentaire à ce sujet : « Dans quels autres pays le président passe-t-il ses vacances non pas avec sa femme ou sa maîtresse, mais avec le ministre de la défense ? Nulle part ailleurs, seulement en Russie. Pour l’instant », écrit l’analyste. Dans un entretien, il explique qu’à l’avenir, le style de loisirs de Vladimir Poutine pourrait être copié par certains dirigeants mondiaux : le dirigeant chinois Xi Jinping, le président brésilien Jair Bolsonaro et le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Il est possible que le président bélarusse Alexandre Loukachenko se joigne au club. Markov précise : « Cela peut concerner des dirigeants dont les pays sont soumis à des pressions extérieures. En premier lieu, celles de l’Occident. C’est un signal [aux ennemis] : ne pensez même pas à utiliser la force. » Марков пошутил над президентами, которые не проводят отпуск с Шойгу
Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères est connue pour ses « piques » anti-occidentales. Parfois, elle se surpasse, comme dans un papier publié par la très officielle Rossiïskaïa Gazeta. Sa colère est provoquée par des recommandations des autorités du New South Wales australien préconisant qu’il faut laisser aux enfants à partir de 3 ans le choix du pronom auquel ils s’identifient (he, she, they). Notons que ces recommandations gouvernementales ont été largement contestées en Australie et dans d’autres pays du monde anglo-saxon. Mais Zakharova généralise : « Nous avons affaire à un nouveau type de concept politique — l’ultrabiopolitique. Ce n’est pas la première tentative. Les adeptes de l’eugénisme nazi ont tenté une telle expérience sur l’humanité. Les nazis mesuraient les crânes et les nez et voulaient créer un nouvel homme. L’actuel Léviathan libéral est allé plus loin. La tâche est encore plus misanthropique : il ne s’agit pas de créer un homme nouveau, mais de faire en sorte que l’homme change lui-même en renonçant à sa propre identité et en s’asservissant. La pédophilie sociale a été conçue et institutionnalisée sous nos yeux. Derrière les « brillantes perspectives d’émancipation » se cache une vision du monde pervertie et hideuse. » Et pour expliquer les raisons de cette politique de genre, le site pro-Kremlin EurAsia Daily écrit : « La promotion du « mariage » homosexuel et le soutien aux minorités sexuelles sont liés à la destruction imminente de la propriété privée. [Parallèlement, on prône] l’abandon de la propriété privée au profit de l’autopartage, du coworking et de la colocation. Dans un monde dominé par des minorités sexuelles qui ne peuvent naturellement pas avoir d’enfants de façon naturelle et leur transférer des biens, ceux-ci seront détenus par des multinationales et des oligarques qui conserveront tous les avantages de la vie, y compris l’amour mixte. » Un bel exemple de convergence entre le discours homophobe et conspirationniste de différents partis de l’extrême-droite européens et le régime russe.
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