La Russie est confrontée à une nouvelle vague de coronavirus. Selon les données officielles, la mortalité progresse : si le 15 septembre on décomptait 792 décès journaliers, ce chiffre a atteint 984 personnes pour la journée du 13 octobre. Au total, le site officiel dédié au coronavirus recense près de 220 000 décès depuis le début de l’épidémie. Le nombre de nouveaux cas s’accroît également : 28 717 nouveaux cas le 13 octobre, par rapport à 18 841 cas le 15 septembre. Cependant, ces chiffres officiels sont probablement trop « roses ». Le bureau des statistiques d’État donne des chiffres plus effrayants : depuis le début de l’année, 254 221 personnes sont décédées du COVID auxquels il convient d’ajouter les 144 691 victimes de l’année 2020, à savoir près de 400 000 décès.
Pourquoi des chiffres aussi effrayants ? Premièrement, la vaccination en Russie se heurte au refus d’une partie considérable de la population. Au 13 octobre 2021, 31 % de la population seulement a reçu deux vaccins, et 34,2 %, au moins un vaccin. Si le rythme actuel de la vaccination est conservé, il faudra 385 jours pour atteindre la vaccination de 70 % de la population. Deuxièmement, les autorités n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour stopper l’épidémie. Et même aujourd’hui, face à la montée désastreuse de la contamination, le gouvernement et les autorités régionales se limitent à des mesures plutôt légères : pas de confinement, une vaccination obligatoire pour certaines professions et dans certaines régions seulement, et l’enseignement à distance pour des écoliers et des étudiants.
Si le gouvernement a décidé de ne pas toucher à la vie économique du pays, cela s’explique surtout par le refus de compenser les travailleurs pour la perte d’emploi ou le chômage forcé. Alors que la Russie touche des recettes incroyables liées à l’augmentation dramatique des prix du gaz et du pétrole, Poutine, en « bon manager », préfère investir dans des manœuvres militaires gigantesques et la création de nouveaux armements très performants. Comme l’écrit l’agence Rosbalt, « En Russie tout est calme, on creuse des tombes sans faire trop de bruit. Près de mille personnes meurent chaque jour, mais on a l’impression que cela n’inquiète personne ».
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