Le régiment Azov et la procrastination morale de l’Occident

La Russie utilise une panoplie de procédés de camouflage pour détourner l’attention de l’Occident de l’immense catastrophe humanitaire causée par son invasion en Ukraine. Selon l’analyste ukrainien Anton Chekhovtsov, spécialiste de l’extrême droite européenne, l’un des procédés utilisés par Moscou consiste à mettre l’accent sur le régiment ukrainien Azov, que les médias russes et pro-Kremlin décrivent comme un bataillon ou une milice « fasciste » voire « néonazie ». Ce texte provient d’un podcast que Desk Russie a transcrit et traduit.

Plus d’un mois a passé depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine. Les envahisseurs russes ont déjà commis de nombreux crimes de guerre et l’intention génocidaire des dirigeants russes envers la nation ukrainienne apparaît de plus en plus clairement. Quoique les envahisseurs russes soient massivement démoralisés et qu’ils en viennent souvent — on les comprend ! — à retourner leurs armes les uns contre les autres, ils n’hésitent pas à pilonner et à bombarder n’importe quel bâtiment à leur portée. Peu importe s’il s’agit d’un immeuble d’habitation, d’un hôpital, d’une école maternelle, d’une installation municipale ou d’un musée. Ils détruisent tout et tuent sans discrimination.

On se prend à penser parfois qu’ils ont pris la définition de « génocide » adoptée par l’ONU au pied de la lettre, comme un programme à réaliser. Tuer les membres d’une communauté — fait ! Causer de sérieux dommages physiques et mentaux aux membres de ladite communauté — fait ! Empêcher les naissances d’avoir lieu au sein de la communauté — fait ! Et maintenant qu’ils ont commencé à kidnapper des enfants ukrainiens et à les emmener en Russie : transférer de force des enfants d’une communauté dans une autre — fait !

La Russie utilise une panoplie de procédés de camouflage pour détourner l’attention de l’Occident de l’immense catastrophe humanitaire causée par son agression. L’un d’eux consiste pour Moscou à mettre l’accent sur le régiment ukrainien Azov, que les médias russes et les médias étrangers favorables au régime de Poutine décrivent comme un bataillon ou une milice « fasciste » ou « néonazie ». Toutes ces définitions sont fausses et cet article se propose, d’une part, de décrire Azov, son histoire et son évolution, de l’autre d’expliquer les véritables raisons pour lesquelles les informations russes dénigrent cette unité militaire, qui joue un grand rôle dans la résistance à l’invasion génocidaire russe.

Revenons à 2014, quand le président ukrainien Ianoukovitch s’est enfui en Russie après que son régime a tué plus d’une centaine de manifestants : la Russie a profité alors de l’agitation politique en Ukraine et des hésitations des dirigeants occidentaux pour annexer illégalement la Crimée et envahir l’est de l’Ukraine. Celle-ci ne pouvait guère se défendre par elle-même, car des années de corruption du fait des dirigeants pro-russes avaient presque détruit ses forces armées. Sans compter que nombreux étaient les militaires du pays qui ne se sentaient psychologiquement pas prêts à répondre par les armes à leurs voisins. Malintentionnés et très conscients des faiblesses de la société ukrainienne de l’époque, les dirigeants russes les ont exploitées au maximum.

Ce dont Moscou n’avait pas conscience, c’est de la puissance du réseau des volontaires ukrainiens. Ces réseaux se sont constitués pendant la révolution de Maïdan et, après le début de l’invasion russe, ont formé les premiers groupes de résistance, dont certains sont devenus des bataillons de volontaires pour la défense territoriale et des unités de police de patrouille chargées de tâches spécifiques. En mai 2014, Azov s’est constitué en tant que bataillon de volontaires de police. Le groupe originel consistait principalement en hooligans de football et en membres de l’extrême droite ukrainienne — c’est d’ailleurs l’organisation d’extrême droite « Patriotes de l’Ukraine » qui fut à l’origine de sa formation première.

Pour ma part, et comme beaucoup de mes collègues faisant des recherches sur l’extrême droite, j’étais excessivement sceptique à l’égard de cette organisation et la jugeais très négativement pour les quatre raisons suivantes :

  • « Patriotes de l’Ukraine » était l’organisation la plus raciste et la plus antisémite du pays. Ses membres étaient impliqués dans la diffusion de la propagande d’extrême droite et, à l’occasion, dans des actes de violence politique et criminelle. Il était quasiment impossible de faire confiance à ces gens, et en particulier quand on connaissait leur rhétorique anti-élites et antidémocratique.
  • À quelques très rares exceptions près, la direction de l’organisation « Patriotes de l’Ukraine », y compris le premier commandant d’Azov, n’avait pas participé à la révolution de Maïdan, étant alors en prison pour différents chefs d’accusation. Ils ont été relâchés tout de suite après la fuite de Ianoukovitch, de même que d’autres, considérés comme des prisonniers politiques du régime pro-russe. Voilà qui explique que les dirigeants des « Patriotes de l’Ukraine » n’aient pas eu l’occasion de montrer leur valeur pendant la dramatique période de la révolution ukrainienne et que nous n’ayons pas su à quoi nous attendre de leur part.
  • L’imagerie d’extrême droite du groupe Azov originel a fait le jeu de la propagande russe qui dépeignait la révolution ukrainienne comme « un coup d’État fasciste » et représentait toutes les unités de volontaires ukrainiens comme formées de « néonazis ». Du fait que l’Occident hésitait à aider l’Ukraine à se défendre contre l’agression russe, l’image d’extrême droite de la compagnie Azov a favorisé le discrédit russe de l’Ukraine au niveau international.
  • Quelques personnages clés qui ont participé à la formation du régiment Azov avaient, de façon hautement suspecte, coopéré non seulement avec les forces ukrainiennes pro-russes, mais avec des conseillers russes en communication politique. Plus encore, aucun bataillon, ni Azov ni les autres, ne faisait de sélection pertinente des volontaires, puisque certains venaient de Russie. Tout cela constituait un formidable risque pour la sécurité du pays : des agents russes étaient en mesure de prendre le contrôle d’Azov pour le retourner en une force anti-ukrainienne.

En bref, nous avions de justes inquiétudes concernant Azov et ne lui faisions pas confiance. Personne ne doutait à l’époque que l’Ukraine avait besoin de volontaires de toutes origines sociales ou politiques — rappelons qu’alors l’armée ukrainienne n’existait quasiment pas. Si vous êtes en train de vous noyer, il est peu probable que vous alliez vous enquérir des idées sociales ou politiques de ceux qui sont prêts à vous sauver. Mais qu’en serait-il s’ils voulaient vous sauver pour vous tuer d’une autre façon ?

Avec le temps, certaines de nos inquiétudes se sont apaisées. En juin 2014, Azov a joué un rôle majeur dans la libération de la ville ukrainienne de Marioupol aux mains des forces pro-russes, ce qui a fourni la preuve non seulement de l’efficacité militaire d’Azov, mais aussi de son engagement pour l’Ukraine. Du fait de son savoir-faire militaire, Azov a commencé à attirer davantage de volontaires et la plupart n’étaient pas politisés. À l’automne 2014, le bataillon Azov est devenu un régiment et a intégré la Garde nationale d’Ukraine, sous l’autorité du ministère de l’Intérieur. Cette hiérarchie verticale garantissait, autant que possible, qu’Azov resterait loyal à l’État ukrainien. En outre, quelques mois après la création du régiment Azov, ceux qui avaient des liens connus et ambigus avec des personnes ayant des intérêts russes et pro-russes l’ont quitté. Et quoique plusieurs agents russes aient en effet infiltré le régiment, jamais ils n’ont été capables d’affecter sérieusement ses actions militaires.

Restait une inquiétude majeure : le caractère politique du régiment. Cependant, du fait des critiques ukrainiennes et internationales sur le passé d’extrême droite de ses premiers dirigeants, Azov a commencé son processus de dépolitisation. En 2015, bon nombre d’anciens combattants d’Azov ont formé une ONG, Corps civil d’Azov, qui s’est transformée en un parti politique, Corps national, en 2016. Les vedettes d’extrême droite ont quitté le commandement d’Azov et se sont engagées dans la construction du parti.

Ils espéraient que le soutien de la population envers les défenseurs de l’Ukraine se traduirait d’une façon ou d’une autre en succès politique et en victoires électorales. Par conséquent, comme, à cette période, la disjonction entre Corps national et le régiment Azov n’était pas complète, ils ont eu besoin de conserver un lien, même symbolique, entre les défenseurs de la Mère Patrie, jouissant du respect de la société ukrainienne, et le projet politique du parti. Mais dès cette époque, il était devenu évident que le régiment se pliait aux ordres du ministère de l’Intérieur de l’Ukraine, et que Corps national n’avait aucun pouvoir sur l’entité militaire.

Les espoirs, que nourrissait ce parti, de bénéficier de la valeur guerrière d’Azov se sont révélés vains. Les chiffres en faveur de Corps national et d’autres partis ukrainiens d’extrême droite, résultant de sondages de l’opinion publique, étaient catastrophiques. Le parti Corps national a continué de désigner le régiment Azov comme si cette organisation lui était affiliée ; des journalistes occidentaux crédules et des experts ont pris toute cette forfanterie pour argent comptant, au lieu de comprendre qu’Azov n’était pas une organisation politique et que sa structure de commandement se trouvait totalement séparée du parti Corps national.

Lors des élections législatives en 2019, il est devenu clair qu’aucun parti ukrainien d’extrême droite ne parviendrait à entrer au Parlement. Dans son désespoir, l’extrême droite avait uni ses forces pour participer à la campagne électorale. Pourtant, cette liste d’union, qui incluait des membres du Parti de la liberté, de Corps national, de Secteur droit et de quelques groupes mineurs d’extrême droite, n’a obtenu que 2,15 % des suffrages et a échoué à faire élire qui que ce soit au Parlement.

L’échec électoral de l’extrême droite ukrainienne peut s’expliquer par le fait qu’elle n’était pas capable d’offrir un programme de modernisation crédible pour l’État et la société ukrainiens. C’est seulement aux élections de 2012, où le Parti de la liberté a obtenu 10,45 % des voix, que l’extrême droite a connu un succès relatif. La seule raison de ce succès revient à ce que ce parti passait, à l’époque, pour l’opposition la plus radicale à la politique étrangère pro-Kremlin du régime de Ianoukovitch. Il faut insister sur ce fait : le Parti de la liberté a obtenu des sièges au Parlement ukrainien non pas sur la base de son programme d’extrême droite, mais sur celle de sa condamnation de la Russie et de ses agents en Ukraine. Après le début de l’invasion russe en Ukraine en 2014, l’extrême droite a perdu le monopole de la condamnation de la Russie et, avec lui, tout attrait électoral.

De façon générale, l’extrême droite ukrainienne a basculé dans l’insignifiance, et Corps national ainsi que d’autres groupes qui l’entouraient ont traversé une crise d’identité. Ils se sont essayés à différents discours idéologiques, largement empruntés à ceux de l’extrême droite occidentale, mais aucun d’entre eux n’a eu de succès en dehors de cercles très limités. L’ironie veut que, tandis que l’extrême droite occidentale tentait d’exploiter la pandémie de Covid-19 en 2020-2021 pour promouvoir sa théorie anti-élite du complot, Corps national, au contraire, a mené une campagne d’information sur les moyens d’éviter l’infection : ses explications et ses recommandations s’alignaient sur l’analyse nationale et internationale du nouveau coronavirus et de sa transmission. Corps national continue de parler de son lien symbolique avec le régiment Azov, mais il s’agit plus de propagande politique partisane que d’une réalité.

Aujourd’hui, Azov est un détachement hautement professionnel pour des opérations spécifiques. Ni une organisation politique, ni une milice, ni un bataillon d’extrême droite. Formellement, il dépend toujours de la Garde nationale ukrainienne du ministère de l’Intérieur, mais actuellement ses activités militaires sont largement coordonnées avec les forces armées — on peut s’attendre néanmoins à ce qu’il passe sous le commandement du ministère de la Défense.

Azov est principalement composé de citoyens ukrainiens de diverses origines ethniques. On y compte des Ukrainiens de souche, des Russes, des Bélarusses, des Tatars de Crimée, des Juifs, des Géorgiens, des Grecs. Mais quelle que soit leur origine ethnique, ce sont tous des patriotes ukrainiens qui risquent leur vie pour la souveraineté de l’Ukraine, sa liberté et sa démocratie.

Les médias du Kremlin, pro-Kremlin et d’extrême gauche dépeignent les membres d’Azov comme des gens qui haïssent les russophones. Or, non seulement les combattants d’Azov parlent essentiellement le russe entre eux, mais, de façon générale, ils le parlent souvent mieux que les envahisseurs russes. Ce seul fait démontre les mensonges flagrants du Kremlin concernant Azov qui, prétendument, se battrait contre les russophones de l’Ukraine orientale.

On peut se poser la question suivante : qu’est-ce qui a fait qu’Azov soit devenu la cible privilégiée des mensonges, boniments et autres inventions produits par la propagande russe ? De toute évidence, l’accent mis sur Azov fait partie du récit de désinformation du régime russe à propos des nazis en Ukraine. Mais il y a une autre raison, sans doute plus importante : le lieu où Azov stationne depuis 2014. Il s’agit de la ville ukrainienne de Marioupol et de sa région. Dès 2014, Azov a grandement participé à délivrer la ville des sbires pro-Poutine.

Marioupol n’est pas une ville ukrainienne parmi d’autres. Si l’on regarde une carte de l’Ukraine, on voit que Marioupol est le plus vaste centre urbain situé dans une aire qui peut être considérée comme un pont terrestre potentiel entre la Russie et la Crimée annexée. Sachant les difficultés logistiques que la Russie a rencontrées dans l’approvisionnement de la Crimée en eau, en électricité et en ressources autres, l’occupation territoriale de ce pont terrestre revêt une importance cruciale. Mais Marioupol fait obstacle. Et le régiment Azov fait obstacle. Le régiment entier se trouve maintenant à Marioupol.

Par le biais de ses agents en Ukraine et ailleurs, la Russie a tenté de détruire Azov ou, à tout le moins, d’affaiblir ses capacités militaires. C’est dans les États membres de l’OTAN en particulier qu’a été entrepris un gros travail visant à empêcher que le régiment reçoive une formation de la part des alliés occidentaux de l’Ukraine et qu’il obtienne des armes et du matériel de pointe. Les efforts du Kremlin ont, dans une certaine mesure, porté leurs fruits. Et aujourd’hui, le régiment Azov, qui défend Marioupol complètement encerclé par les envahisseurs russes, ne dispose ni des systèmes de missiles antichars portables Javelin, ni des drones armés Bayraktar qui l’auraient aidé à défendre la ville et à sauver la vie de milliers d’habitants. Tout cela « grâce » à ces personnes, politiciens occidentaux pro-Kremlin, pseudo-journalistes, faux experts, consultants ignorants, qui, directement ou indirectement, ont fait pression pour que le régiment ne reçoive ni la formation ni les armes de pointe. Il ne fait aucun doute qu’ils sont tous responsables de la catastrophe humanitaire de Marioupol.

Il est certes possible de dire que les Occidentaux, obnubilés par la fausse menace « néonazie » que représenterait Azov, sont tous victimes de dysmétropsie — d’incapacité à juger de la taille d’un objet. Dans l’un des épisodes de la grande sitcom britannique Father Ted, le personnage principal tente d’expliquer à son collègue moins intelligent, le père Dougal McGuire, la différence essentielle entre de petits jouets en forme de vache qu’il tient dans la main et les vraies vaches visibles au loin. Le père Ted n’y parvient pas car le père Dougal souffre de dysmétropsie et que, franchement, il est idiot. On peut dire la même chose des commentateurs occidentaux qui ne voient aucune différence entre la fausse menace d’« extrême droite » d’Azov et l’invasion génocidaire de l’Ukraine par la Russie. Mais je pense que la dysmétropsie ne peut pas tout expliquer et je préférerais parler de la procrastination morale de l’Occident.

La procrastination consiste à se détourner volontairement de l’exécution de tâches importantes au profit d’activités insignifiantes. La procrastination morale consiste à préférer des choses d’importance mineure mais passionnantes au lieu de traiter de questions difficiles qui comptent véritablement.

Marioupol, où le régiment Azov a sa base, constitue le lieu de vie d’une majorité d’Ukrainiens de souche russophones, ainsi que de Russes, de Grecs, de Bélarusses, d’Arméniens et de Juifs. Ou plutôt elle constituait leur lieu de vie, avant l’invasion russe. Les envahisseurs ont déjà tué des milliers de personnes et en tuent pendant que j’écris. Beaucoup de morts gisent dans les rues de la ville, parce que, chaque fois que leurs parents et amis tentent de les ramasser pour les enterrer, les envahisseurs russes leur tirent dessus. Si certains parviennent à ramasser leurs morts, ils sont souvent dans l’obligation de les enterrer dans des fosses communes. Et les Ukrainiens qui survivent encore sont contraints de se cacher dans des caves, où ils souffrent de la faim, du froid, et où ils meurent.

Il est psychologiquement difficile de faire face à cette horreur effroyable, mais nous sommes moralement forcés de prendre conscience qu’elle est en train de se produire en Europe, juste au coin de la rue. Notre humanité nous pousse à faire quelque chose pour arrêter les crimes de guerre russes. Mais nombreux sont ceux qui, en Occident, au lieu de se mettre à saisir l’horreur brutale de la guerre russe contre l’Ukraine, préfèrent se distraire en cherchant à savoir si les combattants d’Azov portent ou non des tatouages ou des T-shirts politiquement incorrects. C’est évidemment beaucoup plus passionnant que de résister à l’invasion génocidaire russe en Ukraine. C’est cela, la procrastination morale, qui ne devrait provoquer que dédain et mépris.

En reconnaissance du combat héroïque et généreux que mène le régiment Azov à Marioupol contre les forces russes supérieures en nombre, le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a récemment décerné la plus haute distinction du pays au commandant en chef du régiment, Denys Prokopenko, celle de « Héros de l’Ukraine ». Récompense bien méritée. À Marioupol, Azov ne défend pas seulement les vivants et les blessés, mais aussi les morts. Non seulement ils méritent d’être correctement enterrés, mais ils sont aussi les témoins silencieux des crimes de guerre russes. Dans Marioupol, Azov défend aujourd’hui la liberté des vivants et la dignité des morts.

Traduit de l’anglais par Clarisse Herrenschmidt

Voir le podcast en anglais : CDI Dispatch No. 4. The Azov Regiment and Western moral procrastination

Anton Shekhovtsov NB

Anton Shekhovtsov est directeur du Centre pour l'intégrité démocratique (Autriche) et Senior Fellow invité à l'Université d'Europe centrale (Autriche). Son principal domaine d'expertise est l'extrême droite européenne, l'influence malveillante de la Russie en Europe et les tendances illibérales en Europe centrale et orientale. Il est l'auteur de l'ouvrage en langue russe New Radical Right-Wing Parties in European Democracies (Ibidem-Verlag, 2011) et des livres Russia and the Western Far Right: Tango Noir (Routledge, 2017) et Russian Political Warfare(Ibidem-Verlag, 2023).

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