Dans cet article, le politologue et penseur ukrainien explique comment la vision impériale russe de l’Ukraine a pénétré en profondeur la société occidentale, combien ses mythes et clichés les plus toxiques ont été acceptés et normalisés sans critique et comment cela a contribué à répandre dans le monde entier les discours de la propagande russe, pendant des années et encore récemment. La réalité sur le terrain de la guerre a contribué à déconstruire ces mythes, mais les intellectuels ukrainiens et leurs confrères occidentaux doivent continuer ce travail.
L’échec spectaculaire de la Russie — qui, ni dans les premiers jours, ni dans les premières semaines, ni même dans les premiers mois d’une invasion dans laquelle elle s’était engagée à fond n’est parvenue à atteindre les objectifs déclarés — a été essentiellement attribué à une erreur de calcul de Moscou, c’est-à-dire à une évaluation profondément erronée de sa propre force et de la faiblesse de l’Ukraine. Les experts s’accordent généralement à penser que cette faute est due à deux facteurs étroitement liés : la rigidité du système autoritaire de Poutine, qui entrave la circulation des informations, surtout si elles ne sont pas flatteuses pour les patrons, d’une part, et d’autre part l’image fondamentalement faussée et idéologiquement déformée que les Russes ont d’eux-mêmes — et surtout de l’Ukraine —, qui les empêche de tenir adéquatement compte de la situation sur le terrain.
Le « déni de l’Ukraine »
Poutine a exprimé de façon typique cette vision des choses dans de célèbres déclarations, où il a soutenu que l’Ukraine « n’était même pas un pays », et que Russes et Ukrainiens formaient « un même peuple ». Tant les responsables politiques que les idéologues russes ont répété ce mantra à cor et à cri, brodant sur ce thème à l’infini. Poutine lui-même est allé jusqu’à commettre des traités pseudo-historiques pour prouver que l’Ukraine n’avait jamais existé et qu’elle ne devait jamais exister en tant que nation séparée de la Russie.
Le « déni de l’Ukraine » n’est certainement pas une invention de Poutine. Il constitue la pierre angulaire de l’identité russe (impériale) depuis même l’invention de la « Russie » au cours du premier quart du XVIIIe siècle. L’Ukraine a été une pièce centrale de cet édifice dans la mesure où, sous le règne de Pierre le Grand, la transformation de la Moscovie eurasienne en « Russie » européenne obligeait à s’approprier le nom et l’héritage de la Rous kiévienne, qui était essentiellement ukrainienne et partiellement biélorusse, mais qui n’était que lointainement et marginalement moscovite. À cette fin, on a inventé une continuité politique entre le Kyïv du XIIe siècle et la Moscovie du XVIIe, on a créé le nom quasi latinisé de « Russie » pour assimiler sémantiquement la Moscovie des tsars à la Rous kiévienne (une entité médiévale qui avait cessé d’exister cinq siècles plus tôt sous l’assaut des nomades), et l’on a revendiqué l’héritage de l’ancienne Rous, ce qui n’a pas été sans lourdes conséquences.
Une manipulation sémantique astucieuse (Rous = Russie) a légitimé le prétendu droit de Moscou à l’intégralité de l’histoire de la Rous (qui n’avait été que très peu moscovite) et a donné plus de force à ses revendications sur l’ensemble du territoire de cette dernière (rattaché depuis des siècles à la Res Publica polono-lituanienne) et, pire que tout, a délégitimé l’existence même des Ukrainiens et Biélorusses, inévitablement rabaissés au rang de variété régionale de « Russes » (en fait, de Moscovites rebaptisés « Russes ») dans le cadre de ce récit mythique. Les Ukrainiens qui insistaient sur leur identité distincte, qui maintenaient leur langue comme moyen de communication à part entière et s’efforçaient de développer une haute culture au-delà du cadre ethnographique autorisé étaient plutôt considérés comme des ennemis, comme une force subversive qui sapait l’intégrité et la légitimité de l’empire. L’Ukraine est donc restée le dangereux témoin d’un brigandage historique et l’obstacle insurmontable à une appropriation en douceur de l’héritage de la Rous. C’était effectivement un corps étranger dans un tableau mythique par ailleurs merveilleux. Il fallait absolument absorber, digérer cet élément perturbateur, il fallait se l’approprier — ou le détruire.
Depuis, ce qui a déterminé l’attitude et la politique de la Russie à l’égard de l’Ukraine, c’est une sorte d’angoisse existentielle — non seulement parce que, sans l’Ukraine, la Russie cesserait d’être un empire au sens géopolitique (selon la fameuse formule de Zbigniew Brzezinski), mais également parce qu’elle cesserait d’être un empire dans son essence même, aussi bien culturellement que psychologiquement. Sans l’Ukraine, les Russes auraient à procéder à une pénible révision de leur identité, à s’inventer un narratif historique nouveau qui partirait de Moscou et non plus de Kyïv et à se faire une idée neuve d’une « russité » dont l’Ukraine ne serait plus un élément constitutif. Bref, la Russie devrait devenir un État-nation « normal » à l’intérieur de frontières fixes, reconnues sur le plan international et universellement acceptées, au lieu d’être un empire en perpétuelle expansion avec des prétentions messianiques et des ressentiments infondés.
Poutine n’a rien inventé de nouveau en refusant ardemment l’indépendance de l’Ukraine ; il a simplement revivifié les idées ukrainophobes de penseurs russes du XIXe et du début du XXe siècle — idées que les Soviétiques ont judicieusement remplacées par la théorie bien plus subtile (et plus perfide) du « rapprochement jusqu’à la fusion » de nations « sœurs ». Poutine, qui blâme les bolcheviks d’avoir prétendument détruit l’empire et inventé diverses nationalités soviétiques, en particulier l’ukrainienne, se trompe du tout au tout. En fait, les bolcheviks ont sauvé l’empire en accordant quelques concessions (temporaires) aux nationalistes dans les périphéries de l’empire — chose que leurs adversaires monarchistes, et notamment Denikine, le héros préféré de Poutine, ont catégoriquement refusé de faire, et ils ont perdu. Comme ses prédécesseurs monarchistes, Poutine est véritablement « obsédé par l’Ukraine et son importance unique pour l’identité nationale russe », ainsi que le note Igor Torbakov : « Pour lui, le « schisme » de 1991 qui a abouti à l’indépendance de l’Ukraine a traversé de part en part le corps national russe, privant Moscou de millions de proches parents et de vastes « terres russes historiques », mais, aussi et surtout, de la partie la plus précieuse et la plus ancienne de « l’histoire propre de la Russie » »1. La seule nouveauté qu’il ait introduite dans cette conception du monde ukrainophobe n’est pas de nature théorique, mais pratique. Il a décidé de régler « la question ukrainienne » une fois pour toutes en lançant une guerre génocidaire.
Comme on pouvait s’y attendre, cette conception fortement biaisée et idéologiquement faussée de la réalité empêchait d’avoir une perception adéquate des faits en même temps que d’en donner une interprétation raisonnable. Puisqu’il avait déclaré d’avance que l’Ukraine n’était « pas même un pays » et que les Ukrainiens avaient été définis comme « formant un même peuple » avec les Russes, tout ce qui allait à l’encontre de cette vision était dédaigné ou considéré comme insignifiant, temporaire, exogène et artificiel — c’est-à-dire comme une déviation mineure par rapport à une normalité imaginaire (« panrusse ») facilement corrigeable à l’aide d’une ingénierie sociale appropriée.
L’ambiguïté de l’Ukraine
L’Ukraine elle-même envoyait aux idéologues russes des signaux ambivalents, dans la mesure où, dans les années 1990, une partie seulement des Ukrainiens (en gros, un tiers de la population) se prononçait nettement en faveur d’une rupture radicale avec le passé communiste (également perçu comme colonial) et pour une intégration rapide et complète dans les structures euro-atlantiques. L’autre partie, la « majorité silencieuse », était plutôt réticente à abandonner ses habitudes de vie et à changer son environnement, tout inconfortable qu’il fût. On préférait le poulet d’aujourd’hui aux œufs de demain ; l’appartement communautaire post-soviétique que l’on connaissait bien l’emportait dans les esprits sur une « communauté européenne » floue, « où personne ne nous attendait » (comme les responsables politiques post-soviétiques le soulignaient régulièrement). Les Ukrainiens n’avaient jamais été anti-occidentaux, comme nombre de Russes. Mais ils espéraient, assez naïvement, pouvoir profiter de ce que les deux mondes avaient de mieux à offrir, c’est-à-dire accéder à la modernité européenne tout en conservant des liens mentaux avec l’imaginaire archaïque de « l’oumma » orthodoxe/ slave orientale, et adhérer à la démocratie, à la liberté et à l’État de droit propres à l’Europe tout en conservant les pratiques institutionnelles non structurées d’une « Eurasie » post-soviétique de plus en plus autoritaire.
Nombre d’observateurs ont pris cette ambivalence pour une orientation « pro-russe », et les responsables politiques et idéologues russes ont été les plus désireux de le croire. Ils négligeaient cependant là deux phénomènes sous-jacents qui, en fin de compte, ont été déterminants dans l’évolution de l’Ukraine. Le premier était un patriotisme populaire ordinaire qui, dans toutes les situations de crise (par exemple, lors du conflit de 2003 avec la Russie à propos de l’île de Touzla), l’emportait sur ce qui restait de l’attachement au monde slave oriental et a fini par amener à rompre radicalement avec cette communauté imaginaire. Le second phénomène sous-estimé a été la culture politique différente, plus individualiste et non autoritaire, que la société ukrainienne a conservée malgré des siècles de russification et de soviétisation. Elle s’est manifestée de façon remarquable dans les années 2000, lorsque les dirigeants ukrainiens ont tenté d’imiter les pratiques autoritaires de leurs homologues russes et biélorusses.
En 2012, les attitudes pro-occidentales l’ont pour la première fois emporté dans la société ukrainienne sur les attitudes « slaves orientales ». Cette évolution correspondait non seulement à l’attrait de plus en plus fort qu’exerçait l’Union européenne et à l’effet croissant de son soft power, mais aussi à l’évolution interne de la société ukrainienne qui, pendant toute la période post-soviétique, était restée relativement libre, ouverte et pluraliste. L’arrivée d’une génération nouvelle a probablement aussi joué un rôle, de même que la montée de l’autoritarisme dans la Russie voisine, qui a encore réduit l’attrait pour ce pays et pour l’option « eurasienne ». La révolution de la dignité (également appelée « Euromaïdan ») de 2013-2014 a davantage été le résultat de cette orientation pro-européenne que sa cause, même si elle a aussi sans aucun doute catalysé des évolutions mentales qui avaient eu lieu au sein de la société et accéléré l’occidentalisation politique de l’Ukraine. En 2014, l’invasion russe a réellement mis fin à la longue ambivalence de l’Ukraine, en portant un coup mortel à l’attachement « slave oriental » que pouvait encore avoir de nombreuses personnes et en reléguant ces attitudes au rang de fantasmes infantiles et de vœux pieux.
Ce qui reste cependant remarquable, c’est que l’élite russe dans son ensemble soit restée aveugle et sourde face à ces événements. Elle n’a tout simplement pas voulu voir, ou a minimisé, tout ce qui n’entrait pas dans l’idée habituelle qu’elle se faisait de l’Ukraine comme « pas même un pays » et des Ukrainiens comme formant avec les Russes « un même peuple ». Le soutien massif (plus de 90 % des suffrages) à l’indépendance lors du référendum de 1991 a été interprété comme un vote purement économique orchestré par des post-communistes opportunistes et des nationalistes censés avoir piégé une population crédule pour l’amener à se prononcer pour quelque chose dont elle ne s’était jamais souciée. La révolution orange de 2004 a été perçue non comme un élan spectaculaire d’activité civique et de « pouvoir du peuple » mais comme une conspiration de l’Occident visant la Russie. (Selon cette logique suprématiste, les Ukrainiens ne pouvaient pas d’eux-mêmes défendre les idéaux de liberté, de justice et de dignité, mais devaient avoir été payés pour cela par des maîtres occidentaux.) Le même cadre d’interprétation a été appliqué à l’Euromaïdan de 2013-2014. Même l’échec du « printemps russe » et du projet de « Nouvelle Russie » dans le sud-est de l’Ukraine en 2014-2015 n’a pas amené les idéologues russes à revoir leur conception habituelle des Ukrainiens comme des « presque Russes » amenés par la ruse ou contraints par des nationalistes (la proverbiale « junte ») à s’associer à un projet artificiel de construction d’un État artificiel qui ne présenterait vraisemblablement aucun intérêt pour eux et où ils n’auraient rien à défendre. L’élite russe semble avoir projeté sur les Ukrainiens sa propre situation — celle d’une clique politique qui s’est emparée de l’État et soumet à une domination sans frein une population malléable.
Le « savoir impérial »
Ces conceptions déformées et ces interprétations biaisées de la réalité ukrainienne vont toutes bien au-delà du pur et simple suprématisme, qui caractérise plutôt l’attitude des nations impériales vis-à-vis des populations de leurs colonies, considérées, selon la formule d’Edward Saïd, comme « êtres inférieurs d’un monde inférieur ». Dans ce cas particulier, le regard dédaigneux que la Russie jette sur l’Ukraine repose sur un système cohérent et ingénieux d’hypothèses et d’arguments quasi historiques qui créent une puissante idéologie impériale et attribuent un sens et une valeur particulières à tout ce qu’ils rencontrent. Curieusement, cette idéologie place l’Ukraine au centre même de l’identité russe et amène ses tenants à souffrir atrocement à l’idée que cette identité ne sera pas complète tant que l’Ukraine (et Kyïv, la partie la plus précieuse de l’identité imaginaire russe) en restera absente. Les penseurs de l’idée impériale russe ont exposé cette conception bien avant Poutine. Dès 1911, Piotr Struve, penseur et homme politique russe, avait conçu la sécession (éventuelle) de l’Ukraine en termes apocalyptiques : si elle se produisait, écrit-il, elle entraînerait « un schisme gigantesque et sans précédent au sein de la nation russe […], un véritable désastre pour l’État et pour le peuple »2.
On peut définir comme « savoir impérial » ce système de narratifs impériaux inspirés par une idéologie, en ce sens que c’est un ensemble de faits, d’inventions et d’interprétations qui vise, d’une part, à glorifier l’empire, sa culture censément élevée et universelle et son rôle historique unique et, d’autre part, à déprécier, marginaliser et s’approprier purement et simplement les cultures de nations subalternes tout en s’attribuant le droit — d’origine divine ou, selon les Soviétiques, conféré par l’Histoire — de parler en leur nom. Cela permet à l’empire de réduire au silence les groupes subalternes et de les rendre totalement invisibles3.
Depuis le XVIIIe siècle, l’empire a institutionnalisé tous ces narratifs dans l’enseignement et la recherche, dans la culture de masse comme dans la haute culture, dans les discours politiques et les pratiques ecclésiales, les lois de l’empire et les rites civiques. Il a conçu un « savoir impérial » en tant que cadre d’explication holistique pour tout ce qui concerne son histoire et pour ses relations actuelles avec le monde extérieur et ses propres colonies. On peut le définir, à la suite d’Edward Saïd, comme une façon russe de « dominer et restructurer les peuples subalternes et d’exercer son autorité sur eux »4. Ou, pour reprendre les termes de Larry Wolff, comme « un style de maîtrise intellectuelle intégrant savoir et pouvoir et assurant domination et subordination », et donc approprié non seulement pour les exercices rhétoriques mais aussi pour la « conquête réelle »5.
Par un retournement de situation des plus tragiques, le « savoir impérial » toxique — suprématiste, chauvin et tout simplement frauduleux — produit et diffusé par les institutions impériales russes, puis enjolivé et légitimé par d’obséquieux intellectuels impériaux — est devenu international. Il a exercé une forte influence en Occident dans les universités, les médias, la culture de masse et l’opinion commune. Le monde l’a adopté et normalisé ; le public international a pris pour habitude de régler ses capteurs sur les messages impériaux, censés être les plus complets, les plus « importants » et les plus autorisés — au lieu de se tourner vers les voix marginales de nations mineures, subalternes et « moins importantes ». L’opinion commune n’a pas besoin de preuve ; c’est quelque chose que tout le monde sait. Inutile de la remettre en question ou de la problématiser.
C’est pourquoi l’Ukraine est restée invisible aux yeux de l’Occident pendant des siècles, et pourquoi, même quand elle a fait son apparition sur la carte politique de l’Europe en 1991, elle est restée comme une grosse tache aveugle. C’est aussi pourquoi la bravoure de l’Ukraine et sa résistance face à l’attaque russe ont été une grande surprise, non seulement pour Moscou mais aussi pour la plupart des Occidentaux qui, les uns comme les autres, voyaient l’Ukraine comme un État très corrompu, quasi dysfonctionnel, avec une société profondément divisée et presque irrémédiablement atomisée6. Leur attitude devant l’Ukraine différait sur le plan politique, mais pas sur le plan épistémologique. Voilà qui montre bien à quel point le « savoir impérial » russe a pénétré en profondeur la société occidentale, combien ses mythes et clichés les plus toxiques ont été acceptés et normalisés sans critique et comment cela a contribué à répandre dans le monde entier pendant des années, et encore récemment, les discours de la propagande russe. Déconstruire ce « savoir » et en conjurer la fascination magique est une tâche essentielle à laquelle nous autres intellectuels devons nous atteler dès aujourd’hui, tout tardivement que ce soit.
Traduit de l’anglais par Bernard Marchadier
Mykola Riabtchouk est directeur de recherche à l'Institut d'études politiques et des nationalités de l'Académie des sciences d'Ukraine et maître de conférences à l'université de Varsovie. Il a beaucoup écrit sur la société civile, la construction de l'État-nation, l'identité nationale et la transition postcommuniste. L’un de ses livres a été traduit en français : De la « Petite-Russie » à l'Ukraine, Paris, L'Harmattan, 2003.
Notes
- Igor Torbakov, « The Kremlin’s nationalist utopia ». Eurozine, 26 avril 2023.
- Piotr Struve, « Obchtcherousskaïa koultoura i ukrainskiï partikouliarizm : Otvet Ukraintsou », Rousskaia Mysl, N°1 (1912), 85.
- Ewa Thompson, Imperial Knowledge : Russian Literature and Colonialism (Westport, CT, et Londres, Greenwood, 2000.
- Edward Saïd, Orientalism (Londres, 1978), p.3.
- Larry Wolf, Inventing Eastern Europe : the Map of Civilization on the Mind of the Enlightenment, (Stanford, 1994), p.8.
- Taras Kuzio attribue cette situation à l’influence excessive qu’exerceraient sur les décideurs occidentaux des russisants qui n’ont aucune connaissance de l’Ukraine, de la Géorgie ou de l’Estonie mais qui n’hésitent pas à porter des jugements hardis sur tout ce qui se passe dans un pays ex-soviétique. C’est pourquoi, affirme Kuzio, les Occidentaux se sont trompés sur l’Ukraine, et ils se sont trompés exactement de la même façon et pour les mêmes raisons que les Russes. Taras Kuzio, « If you’re an expert on Russia it does not make you an expert on Ukraine, Georgia, or Estonia », Youtube, 24 avril 2023.