Libérer Vladimir Kara-Mourza

Vladimir Kara-Mourza, un ami proche de Boris Nemtsov et l’un des plus importants membres de l’opposition libérale et antinationaliste à Vladimir Poutine, a été arrêté à son domicile à Moscou le 11 avril et condamné à 15 jours de prison — pour l’instant.

Personnalité brillante, chroniqueur régulier pour le Washington Post et très présent dans les médias du monde entier, il avait déjà échappé à deux tentatives d’empoisonnement alors qu’il avait demandé des sanctions lourdes pour les dirigeants russes coupables de violations importantes des droits fondamentaux. Plus récemment, il avait, avec d’autres personnalités de l’opposition, créé un comité contre la guerre russe en Ukraine. Peu de temps avant son arrestation, il avait dénoncé les crimes du Kremlin sur CNN.

Exhorté par beaucoup de ses amis à ne pas retourner en Russie compte tenu des risques que cela représentait, il avait toujours déclaré que son combat devait être mené sur place et qu’il était impossible de demander aux Russes de manifester contre le pouvoir de Poutine sans être présent soi-même. Il a également régulièrement considéré que la guerre contre l’Ukraine signerait la fin du régime de Poutine, même si l’on ne pouvait pas en connaître le moment ni les modalités. Nicolas Tenzer, directeur de Desk Russie, Galia Ackerman, directrice de la rédaction, et l’ensemble de la rédaction demandent la libération immédiate de Vladimir et en appellent aux dirigeants occidentaux pour qu’ils élèvent leurs voix. Nous suivrons très attentivement les événements le concernant au cours des prochains jours et des prochaines semaines.

logo desk russie rond

Les articles de la rédaction

À NE PAS MANQUER

Colloque « Chine-Russie : affinités et différences »

Organisé par Desk Russie et Sorbonne Université le 5 octobre.

Abonnez-vous pour recevoir notre prochaine édition

Deux fois par mois, recevez nos décryptages de l'actualité.

Sur le même sujet

L’échange et l’exil

Les nouveaux exilés de Russie, échangés contre des « patriotes », s’inscrivent dans une longue tradition. L’auteur rappelle différentes vagues d’exils volontaires ou forcés de l’histoire russe et soviétique.

Les failles de l’échange de prisonniers entre l’Occident et la Russie

La remise de Vadim Krassikov à Moscou représente une erreur majeure sur les plans humanitaire, juridique et sécuritaire.

Échange de prisonniers entre la Russie et l’Occident : un triomphe de la diplomatie des otages du Kremlin

En cédant au chantage de Moscou, Washington et Berlin viennent de lui accorder un blanc-seing pour récidiver.

Faut-il écouter Vladimir Kara-Mourza ?

L'idée que les Russes sont majoritairement contre la guerre et, surtout, qu’ils ne sont pas des sujets de l’histoire et de la politique, mais des victimes passives d’un régime criminel, a largement cours au sein de l’opposition russe.

Les plus lus

Le deuxième front : comment la Russie veut saper le soutien occidental à l’Ukraine

La Russie mène un travail de sape auprès des Ukrainiens eux-mêmes, mais aussi en infiltrant les cercles de décision occidentaux, à Washington et dans les capitales européennes. Empêcher le soutien occidental à une victoire finale de l’Ukraine et décourager les Ukrainiens de se battre jusqu’à la victoire, tels sont les objectifs russes qu’analyse et dénonce notre autrice.

Réflexions sur l’attentat de Krasnogorsk

L’ampleur et l’atrocité de l’attentat de Krasnogorsk ont secoué le monde, en faisant ressurgir des images sanglantes d’autres...

Caroline Galactéros, porte-parole de Moscou ?

Comme beaucoup de pro-Poutine, Caroline Galactéros fait preuve d’une certaine prudence pour ne pas ouvertement défendre ce qui...

La réouverture du front Hamas-Hezbollah contre Israël : un diabolique jeu de poupées russo-iraniennes

La réouverture d’un front sanglant contre Israël par Hamas et le Hezbollah n’est pas une énième péripétie proche-orientale. La Russie, l’Iran et le régime de Damas sont à l’arrière-plan, avec des objectifs variés mais solidaires les uns des autres.