Dimitri Mouratov : une vie de combat

Le 5 septembre, le tribunal Basmanny, à Moscou, a révoqué la licence du journal Novaïa Gazeta. Plus tôt, en mars dernier, la publication avait déjà été suspendue par les autorités, ce qui avait conduit la rédaction à créer aussitôt Novaïa Gazeta. Europe, dirigée de Lettonie par un jeune philosophe et journaliste, Kirill Martynov. Dmitri Mouratov, le directeur de Novaïa Gazeta, prix Nobel de la paix 2021, est, lui, resté à Moscou, afin de continuer le combat pour la liberté d’informer. Nous lui rendons hommage et revenons sur l’importance de Novaïa Gazeta.

Anna et Dmitri

J’ai fait la connaissance de Dmitri Mouratov en 2000, grâce à Anna Politkovskaïa. En 1999, la deuxième guerre de Tchétchénie venait de commencer, et les premiers reportages d’Anna publiés par Novaïa Gazeta étaient tellement bouleversants que j’ai persuadé la maison d’édition Robert Laffont de les publier sous forme de livre. Ce travail sur la traduction des textes d’Anna nous a rapprochées, peu à peu nous sommes devenues des amies proches. À l’époque, je travaillais comme journaliste à Radio France Internationale et me rendais régulièrement en mission à Moscou.

En 2000, lors d’un de mes séjours dans la capitale russe, Anna m’a donné rendez-vous à Novaïa Gazeta. C’est ainsi que j’ai croisé pour la première fois Mouratov, le patron d’Anna, à qui elle a voulu me présenter. À cette époque, elle allait régulièrement, une ou deux fois par mois, en Tchétchénie, plongée dans une guerre atroce, sans pitié, où la population civile souffrait le martyre. Le comportement de l’armée russe que nous observons aujourd’hui dans les territoires occupés d’Ukraine — meurtres de civils, torture, disparitions, villes pilonnées — a été « testé » pour la première fois en Tchétchénie.

Anna était bouleversée par ce qu’elle voyait, et elle voulait se battre pour que les coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité soient traduits en justice. Mouratov, de trois ans son cadet, était beaucoup plus réservé et prudent. Il avait déjà perdu deux de ses collaborateurs assassinés : en 2000, Igor Domnikov, qui avait enquêté sur la corruption dans le milieu des affaires, et en 2003, Iouri Chtchekotchikhine, qui avait enquêté non seulement sur la corruption dans les hautes sphères du pouvoir, mais également sur les explosions d’immeubles à Moscou et ailleurs. Ces explosions s’étaient produites à quelques jours d’intervalle en 1999, faisant 300 victimes. Officiellement, elles ont été attribuées à des « terroristes tchétchènes », mais des indices sérieux tendent à montrer qu’il s’agissait d’explosions fomentées par le FSB afin de mobiliser l’opinion publique en faveur de la guerre et contre les Tchétchènes.

Mouratov connaissait la dangerosité de chaque voyage d’Anna en Tchétchénie : il avait lui-même couvert, en 1994-1995, la première guerre de Tchétchénie. C’est pour cela qu’il veillait sur Anna en faisant preuve de délicatesse, mais aussi de fermeté. À chaque pépin, Anna pouvait compter sur lui. En 2001, elle a décidé de vérifier des informations selon lesquelles une unité militaire stationnée en Tchétchénie usait de méthodes inhumaines contre des civils, ciblés afin d’extorquer des rançons à leurs proches, et s’en prenait aussi à ses propres soldats sous le moindre prétexte. Les victimes de ces exactions étaient placées, individuellement, dans d’énormes fosses où elles restaient pendant des jours voire des semaines. Ces gens dormaient à même le sol, couvert de leurs déjections, et ne recevaient qu’une maigre pitance, ou rien du tout. Anna a retrouvé cette unité et a elle-même été jetée dans une fosse, après un interrogatoire très rude et un simulacre d’exécution. Heureusement, le chauffeur qui l’avait amenée là-bas, au fin fond de la Tchétchénie, voyant qu’elle ne revenait pas, est reparti à Grozny pour avertir des activistes des droits de l’homme qui ont pu contacter Mouratov. À l’époque, il n’y avait pas de téléphones portables, et les liaisons interurbaines étaient compliquées. Dmitri a remué ciel et terre : grâce à lui, Anna a fini par être libérée et transportée dans une base russe près de Grozny. En revanche, l’affaire a été étouffée et les responsables n’ont jamais été inquiétés. Anna recevait constamment des menaces, et Dmitri a toujours cherché à la protéger.

Le 1er septembre 2004, le jour de la rentrée des classes, les élèves d’une école de Beslan (en Ossétie du Nord, dans le Caucase russe), ainsi que leurs instituteurs et de nombreux parents, ont été pris en otage par un groupe armé terroriste, composé majoritairement de Tchétchènes. Aslan Maskhadov, le président de la Tchétchénie indépendantiste qui n’était alors pas complètement vaincue par les troupes russes, était prêt à se rendre sur place pour convaincre les terroristes de déposer les armes, à condition qu’Anna Politkovskaïa, en qui il avait confiance, soit présente et agisse comme intermédiaire. Anna a immédiatement pris l’avion de Moscou pour arriver au plus vite à Rostov-sur-Don et, de là, en Ossétie du Nord. Dans l’avion, on lui a servi un thé empoisonné, et elle s’est retrouvée en réanimation à Rostov-sur-Don, plongée dans le coma. Maskhadov n’est pas venu, et la prise d’otages s’est soldée par un assaut brutal lancé par des commandos russes. Sur près de 1 100 otages, 314 personnes, dont 186 enfants, ont péri, et au moins 783 ont été blessés.

J’ai vu Anna un mois après les faits. Elle avait le foie atteint, son teint était jaune, elle était encore très fatiguée. Dmitri pensait qu’elle devait partir à l’étranger, pour sa sécurité. Il a obtenu des bourses pour elle, et elle a vécu plusieurs mois tantôt dans les pays scandinaves, tantôt en Autriche. Mais Anna n’était pas capable de rester loin de ses enfants, de jeunes adultes, ni loin de son travail qu’elle considérait comme une mission existentielle. Elle se plaignait à moi : « Galia, mais que voulez-vous que je fasse en Norvège ?! » Le 7 octobre 2006, jour de l’anniversaire de Vladimir Poutine, elle a été assassinée dans l’ascenseur de son immeuble par un tueur à gages. Anna avait 48 ans, le commanditaire n’a jamais été identifié. Depuis, malgré le combat de Dmitri Mouratov pour que l’enquête continue, rien n’a bougé, et il y a désormais prescription.

À mesure que le régime de Poutine devenait plus autoritaire et plus répressif, Mouratov a continué à mener la barque du journal, sur une mer politique de plus en plus houleuse. Trois autres collaborateurs de Novaïa Gazeta ont péri en 2009 : Natalia Estemirova, correspondante du journal et défenseuse des droits de l’homme, Anastasia Babourova, une jeune stagiaire, et l’avocat Stas Markelov, qui se penchait sur les crimes de guerre, les violations des droits de l’homme, les crimes écologiques, et était, à ce titre, proche de Novaïa Gazeta.

Lorsque, en 2021, Mouratov s’est vu décerner le prix Nobel de la paix en récompense de « ses efforts pour protéger la liberté d’expression, condition préalable à la démocratie et à la une paix durable », il a déclaré publiquement qu’il le recevait uniquement parce que l’on ne pouvait pas le décerner aux disparus. Pour lui, ce prix Nobel revenait en premier lieu à Anna Politkovskaïa et aux autres collaborateurs du journal victimes de la violence du régime russe. Ce même jour, l’équipe de Novaïa Gazeta a planté un jardin à proximité de la rédaction, en le baptisant du nom d’Anna, même si ce nouveau toponyme n’a pas été agréé par la mairie de Moscou.

L’engagement de Mouratov

Le début de la carrière journalistique de Dmitri Mouratov, né en 1961, avait coïncidé avec le début de la perestroïka et de la glasnost. On peut dire qu’il est un enfant de cette époque où subitement un vent de liberté s’était mis à souffler, de plus en plus fort, après l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev.

En 1993, après ses débuts remarqués à la Komsomolskaïa Pravda, Dmitri et une cinquantaine de collègues de cette rédaction sont partis pour fonder leur propre journal, Novaïa Gazeta, dont la mission déclarée était de mener des enquêtes approfondies sur les droits de l’homme, la corruption et les abus de pouvoir. Le groupe a commencé avec deux ordinateurs, une imprimante, et aucun salaire pour le personnel. Mikhail Gorbatchev et son épouse Raïssa ont alors soutenu le journal en lui donnant une partie du montant du prix Nobel de la paix qui avait été décerné à l’ex-président soviétique en 1990, afin de payer salaires et ordinateurs. Gorbatchev n’a jamais renoncé à aider Novaïa Gazeta, dont il est resté actionnaire jusqu’à son décès.

Après avoir été correspondant de guerre lors du premier conflit tchétchène, Mouratov a été élu rédacteur en chef par l’ensemble de la rédaction. À l’exception d’un bref intermède entre 2017 et 2019, il a toujours conservé ce poste. Pendant toutes ces années, il est resté fidèle à ses convictions politiques. Sans critiquer frontalement le régime, il a défendu la liberté de la presse, et les journalistes sous sa direction ont continué à exposer et à critiquer les tares du pouvoir russe, notamment la corruption aux plus hauts échelons.

Ainsi, en 2004, le journal a publié sept articles du chroniqueur Gueorgui Rojnov accusant Sergueï Kirienko d’avoir détourné 4,8 milliards de dollars alloués à la Russie par le Fonds monétaire international en 1998, alors qu’il était Premier ministre. Et même si Kirienko a gagné le procès en diffamation, ces articles ont provoqué un séisme au sein de la classe politique russe.

Après que Novaïa Gazeta a publié en 2018 une enquête du journaliste Denis Korotkov sur le richissime homme d’affaires Evgueni Prigojine, proche de Poutine, qui finance une « fabrique de trolls » à Saint-Pétersbourg et est étroitement lié à la société militaire privée Wagner, la rédaction du journal a reçu une corbeille contenant une tête de bélier et des couronnes mortuaires, adressées à Denis Korotkov et Dmitri Mouratov.

En 2016, le journal a participé à la publication des Panama Papers, ces fameux documents confidentiels provenant d’un cabinet d’avocats panaméen qui aidait des entreprises et des particuliers du monde entier, dont beaucoup de Russes influents, à dissimuler leur fortune dans des zones off-shore, via des sociétés écrans.

Novaïa Gazeta a eu un impact majeur sur la couverture des deux guerres russes en Tchétchénie et sur la situation dans le Caucase du Nord en général. Ce journal est le seul à avoir bravé à maintes reprises le président pro-russe de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité. Novaïa Gazeta a notamment publié des rapports sur les purges anti-gay en Tchétchénie en 2017. La journaliste Elena Milachina, qui se considère comme une élève et une continuatrice du travail d’Anna Politkovskaïa, a fait paraître un reportage contenant une liste de 27 noms d’hommes tchétchènes assassinés dans la nuit du 26 janvier 2017. Ces hommes avaient été arrêtés par des miliciens de Kadyrov et placés en détention dans une enceinte sécurisée appartenant à un régiment de la police routière à Grozny, avant d’être tués par balles ou étranglés. L’enquête et la liste ont été envoyées par Novaïa Gazeta au Comité d’enquête du gouvernement russe en demandant que des poursuites soient engagées. Le journal soupçonne à ce jour que le nombre réel de victimes était plus élevé : jusqu’à 56 Tchétchènes auraient été assassinés cette nuit-là.

La guerre en Ukraine et la suspension de la publication

Dans le paysage médiatique et l’univers des ONG russes qui n’étaient pas placés sous la coupe du Kremlin, la fermeture et la dissolution de l’association Mémorial décidées par le pouvoir en 2021 ont sonné le glas de toute parole encore libre.

Le 28 décembre 2021, la Cour suprême a ordonné la liquidation de Mémorial International, la plus ancienne ONG russe, créée à la fin de l’époque soviétique par l’académicien Andreï Sakharov afin d’établir la vérité sur les crimes (purges, exécutions, déportations, travail forcé au Goulag, internements psychiatriques abusifs, etc.) commis par le pouvoir soviétique contre ses propres citoyens et nombre de ressortissants étrangers. Pendant plus de trois décennies, Mémorial avait créé des filiales dans des dizaines de régions russes et à l’étranger, constitué des archives contenant des millions de documents, publié des centaines de livres, et aidé à restaurer la mémoire des victimes et à identifier les bourreaux. Le lendemain, le centre de défense des droits de l’homme Mémorial, qui travaillait sur les violations des droits de l’homme en Russie, en Tchétchénie en particulier, et fournissait un soutien juridique aux prisonniers politiques, subissait le même sort que Mémorial International.

Selon le parquet russe, Mémorial International constituait une menace publique, « en spéculant sur le sujet de la répression politique, en déformant la mémoire historique, notamment sur la Grande Guerre patriotique, et en créant une fausse image de l’URSS en tant qu’État terroriste », ainsi qu’en essayant de « réhabiliter les criminels nazis et les traîtres à la patrie » sous couvert de « restauration de la mémoire historique ». En réalité, l’existence de Mémorial empêchait le pouvoir de procéder à une réécriture totale de l’histoire, afin de la rendre glorieuse pendant toute la période soviétique en masquant le caractère criminel du régime communiste. Quant aux listes de prisonniers politiques actuels établies par le centre de défense des droits de l’homme Mémorial, elles auraient « désinformé les citoyens », « visé à former une perception négative du système judiciaire » et « déstabilisé » la situation dans le pays.

Avant que ne soit prononcée la sentence, Dmitri Mouratov avait essayé de s’opposer à la fermeture de Mémorial. Il avait cosigné avec Mikhaïl Gorbatchev un appel au parquet, dans lequel les deux grands hommes, lauréats du prix Nobel de la paix, écrivaient notamment : « Les nombreuses années d’activité de Mémorial ont toujours eu pour objectif de rétablir la justice historique, de préserver la mémoire des centaines de milliers de victimes et de sinistrés de la répression et d’empêcher que cela ne se reproduise aujourd’hui et à l’avenir. La poursuite de ses travaux est dans l’intérêt de la société et de l’État russes. »

Mais le Kremlin, qui préparait ainsi le terrain pour la prochaine guerre contre l’Ukraine, n’a écouté aucun des soutiens de Mémorial. Avant de déclencher les hostilités, il lui fallait faire taire toute voix pouvant contester une guerre impérialiste sous le prétexte fallacieux de la « dénazification » du peuple ukrainien. Ayant décidé de jouer son va-tout avec la « reconquête » de l’Ukraine, Poutine n’entendait pas prêter la moindre attention aux reproches émanant de personnalités ou de médias occidentaux, cependant il lui fallait rétablir la censure à l’intérieur du pays.

Or, Novaïa Gazeta s’est d’emblée positionnée contre la guerre. Dès le lendemain de l’invasion du 24 février, Mouratov déclarait : « Notre peuple russe épris de paix va maintenant ressentir la haine du monde car nous sommes en train de déclencher une troisième guerre mondiale au centre de l’Europe. »

Très vite, le journal a été persécuté par la censure militaire, qui ne permet même pas de parler de « guerre », mais uniquement d’« opération spéciale », comme jadis pour la Tchétchénie. Dans un message adressé aux lecteurs, a écrit : « La censure militaire en Russie est rapidement entrée dans une nouvelle phase : de la menace de blocage et de fermeture des publications (presque entièrement mise en œuvre), elle est passée à la menace de poursuites pénales contre les journalistes et les citoyens diffusant des informations sur les hostilités militaires qui diffèrent des communiqués de presse du ministère de la Défense. Il ne fait aucun doute que cette menace sera mise à exécution. »

Face à cette menace, Dmitri Mouratov a décidé de retirer du site internet du journal les informations relatives aux actions militaires russes en Ukraine, afin de ne pas faire courir de risques à son équipe éditoriale et à ses journalistes. Il a cependant déclaré que le journal continuerait à « exposer les conséquences auxquelles la Russie est confrontée : la crise économique qui se développe, la baisse rapide du niveau de vie, les problèmes d’accès aux médicaments et aux technologies étrangères, et la persécution des dissidents, notamment pour des déclarations anti-guerre ».

Ce combat inégal, Mouratov l’a mené au nom des fidèles lecteurs de son journal. Beaucoup d’entre eux étaient d’ailleurs des prisonniers russes, politiques ou de droit commun, qui n’ont pas accès à Internet en prison ou dans les camps, et pour qui l’abonnement à l’édition papier de Novaïa Gazeta restait l’unique source d’information fiable. Dans ses Mémoires, le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, qui avait été arrêté en Crimée par des militaires russes et condamné en Russie pour « terrorisme », raconte qu’il attendait, parfois pendant de longues semaines, l’arrivée de chaque numéro de ce précieux journal.

Mais ce combat inégal était voué à l’échec face au rouleau compresseur de la machine répressive. Le 28 mars 2022, le comité de rédaction de Novaïa Gazeta a dû annoncer la suspension de son travail — la première en vingt-neuf années d’existence — jusqu’à la fin de « l’opération spéciale russe sur le territoire de l’Ukraine ». Les autorités n’ont pas relâché la pression pour autant : le 5 septembre dernier, à la demande du Roskomnadzor (l’organe de la censure d’État), le tribunal Basmanny à Moscou a privé le journal de sa licence. La presse ne pourra pas renaître de ses cendres en Russie avant la fin du règne de Vladimir Poutine.

Le couperet est également tombé sur deux autres médias indépendants qui n’ont pas voulu se soumettre aux exigences de la censure. Le 1er mars, Roskomnadzor avait déjà bloqué les sites Internet de la chaîne de télévision Dojd, accessible sur abonnement par satellite, et de la station de radio très populaire Écho de Moscou, également retirée des ondes. L’agence a agi ainsi à la demande du bureau du procureur général, qui accusait ces médias de publier de fausses informations sur les actions de l’armée russe en Ukraine. Certains journalistes de Dojd ont reçu des menaces et décidé de quitter temporairement la Russie.

Avec la fermeture de ces trois médias emblématiques, l’ère des libertés ouverte sous Gorbatchev s’est refermée. Dmitri Mouratov essaie pourtant de poursuivre le combat. Dans un geste extraordinaire, il a vendu aux enchères sa médaille du prix Nobel pour 103,5 millions de dollars, afin d’aider, via l’UNICEF, les enfants réfugiés ukrainiens éparpillés dans différents pays européens.

Au fil des années, Mouratov a constitué une équipe exceptionnelle de journalistes talentueux et courageux. Ainsi de Kirill Martynov, l’ancien directeur du service politique, qui a réuni, une dizaine de jours après la fermeture de Novaïa Gazeta, une partie de cette ancienne équipe pour travailler à un nouveau projet, Novaïa Gazeta. Europe, depuis les pays baltes, comme jadis son chef s’était émancipé de Komsomolskaïa Pravda en créant son propre journal…

Il est difficile de tuer la vérité. Vladimir Poutine n’y arrivera pas tant qu’existeront des personnes comme Dmitri Mouratov et tous ceux à qui il sert de modèle et d’inspiration.

Née à Moscou, elle vit en France depuis 1984. Après 25 ans de travail à RFI, elle s’adonne désormais à l’écriture. Ses derniers ouvrages : Le Régiment immortel. La Guerre sacrée de Poutine, Premier Parallèle 2019 ; Traverser Tchernobyl, Premier Parallèle, 2016.

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