Juger les génocidaires russes !

Les lecteurs de Desk Russie sont conviés à assister à une conférence de presse qui présente les éléments nouveaux dans le dossier des enfants ukrainiens kidnappés par les militaires russes sur l’ordre des autorités. Y sera dévoilé le rôle joué par le parti du pouvoir, Russie unie, dans l’organisation de ce rapt, et seront nommés ses principaux organisateurs parmi les hauts fonctionnaires russes. 

L’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre travaille, depuis près de deux ans, avec ses partenaires, sur le dossier brûlant des enfants ukrainiens enlevés par les forces russes et transférés en Russie en vue de leur « rééducation », leur russification, leur militarisation et leur adoption par des familles russes. Cette politique était déjà menée depuis l’annexion de la Crimée et l’occupation partielle du Donbass en 2014, mais elle a pris un rythme bien plus rapide depuis le début de la guerre d’agression russe à grande échelle, déclenchée en février 2022. Selon la commissaire aux droits de l’enfance russe, Maria Lvova-Belova, près de 4,8 millions d’habitants de l’Ukraine et du Donbass dont 700 000 enfants ont été « accueillis » en Russie rien qu’au courant de l’année 2022.

Une grande partie de ces enfants ont fui la guerre avec leurs familles, en se dirigeant vers la Russie, car le plus souvent, les militaires russes ne leur laissaient pas d’autre choix. On ne sait pas combien de personnes parmi ce contingent restent toujours en Russie, après la libération d’une partie des territoires occupés par les Russes. Mais les troupes russes ont également pratiqué le rapt d’enfants isolés — orphelins, enfants handicapés vivant dans des structures d’accueil, enfants séparés de leur famille dans des centres de filtration ou envoyés dans des colonies de vacances en Russie d’où ils ne sont jamais revenus, etc. Le nombre de cas de ce genre est estimé à plus de 19 000 d’enfants nommément identifiés par les autorités ukrainiennes, dont quelques centaines seulement ont pu être retrouvés et récupérés par leurs familles. Pourquoi ? Parce que les kidnappeurs d’enfants pratiquent l’acquisition accélérée et non validée par les familles ukrainiennes de la nationalité russe, le changement de nom et d’autres données personnelles, ce qui rend la recherche de ces enfants très compliquée. Pour l’ONU, ces déportations constituent des crimes de guerre. Une intention génocidaire, qui caractérise la nature même de cette guerre du côté russe, y est également présente. En vertu du droit international, et notamment de la Convention sur le génocide de 1948, de tels actes constituent un génocide s’ils sont commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, une nation ou un groupe ethnique.

Pour cette raison, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine (qui a explicitement soutenu les adoptions forcées, notamment en adoptant des lois visant à les faciliter) et de la commissaire aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova, pour leur implication présumée.

Grâce au travail de recherche d’avocats du cabinet Vigo et de l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre, aidée par des membres de Russie Libertés, il a été possible d’établir le rôle majeur du parti présidentiel Russie unie dans la planification et la réalisation de ces enlèvements, ainsi que dans le sort ultérieur de ces enfants. Les chercheurs ont pu établir une vingtaine de noms de hauts fonctionnaires russes personnellement impliqués dans le rapt des enfants. Le cabinet Vigo vient de déposer ces dossiers au TPI afin que des mandats d’arrêt soient également délivrés à l’encontre des personnes concernées.

Pour présenter tous les éléments nouveaux, une conférence de presse intitulée « Comment le parti de Poutine, Russie unie, planifie et organise la déportation et la russification des enfants ukrainiens » aura lieu le mercredi 25 septembre à 13 h 15 à la Maison de l’Amérique latine, 217 Boulevard Saint-Germain, Paris.

La conférence débutera à 13 h 30 précise. Durée environ 1 h 30.

Elle sera introduite par Oleksandra Matviïtchouk, dirigeante du Center for Civil Liberties ukrainien, (prix Nobel 2022). S’y exprimeront également Bertrand Lambollez, coordinateur du dossier, Emmanuel Daoud, l’avocat du cabinet Vigo, Galia Ackerman, historienne et spécialiste du monde russe, et Vira Yastrebova, dirigeante de l’ONG ukrainienne Eastern Human Rights Group.

En raison d’un nombre de places limité, l’inscription à cet événement est obligatoire.

Les crimes russes ne doivent pas rester impunis !

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