De la mer Caspienne et de l’impéritie des capitales occidentales

À l’est de la Caspienne commence l’Asie centrale, partie occidentale de l’ancien Turkestan. Les Russes et les Iraniens conjuguent leurs efforts pour dominer le bassin de la Caspienne et ouvrir un corridor nord-sud, censé concurrencer la route de Suez. Alliés à l’Azerbaïdjan, qui se tient à la croisée des axes Nord-Sud et Est-Ouest, les Turcs s’efforcent d’accéder à la Caspienne pour développer une politique pantouranienne au Turkestan. Les Chinois y font passer leurs nouvelles « Routes de la Soie », à destination de la Méditerranée et l’Europe. Qu’importe ! Les États européens peinent à s’accorder sur leur politique orientale tandis que l’Administration Trump rêve de s’abstraire du monde. La Caspienne attendra ! Au péril des équilibres euro-asiatiques et mondiaux.

La Caspienne est une mer intérieure située entre l’Azerbaïdjan et la Russie à l’ouest, le Kazakhstan au nord, l’Ouzbékistan et le Turkménistan à l’est et l’Iran au sud. Elle s’étend sur près de 1 300 kilomètres du nord au sud, et 300 kilomètres d’est en ouest. Le niveau de la Caspienne (environ 28 mètres sous le niveau des océans) et sa surface (373 000 km²) fluctuent en fonction du climat et des apports en eau de la Volga. Au cours du XXe siècle, ces grandeurs connaissent une réduction, puis elles se stabilisent dans les années 1980. Dans la décennie qui suit, le niveau de la Caspienne remonte, au point de menacer les installations humaines dans la partie septentrionale du bassin pour ensuite baisser de nouveau dans les dix-huit dernières années, selon un rapport du parlement kazakh1.

Un ancien « lac russe »

Dans l’Antiquité, la Caspienne était connue sous le nom de « mer d’Hyrcanie », du nom d’une province de Médie, l’appellation actuelle se référant aux Kassites, un peuple de la haute Antiquité qui résidait au sud-ouest de cette mer2. Au Moyen-Age, la mer Caspienne et ses pourtours furent englobés dans les divers empires turco-mongols qui se succédèrent avant de se décomposer en khanats de moindre envergure. Sous Ivan le Terrible, les Russes s’emparèrent d’Astrakhan, à l’embouchure de la Volga (1556), et la conquête des steppes kazakhes fut entamée au siècle suivant, conquête prolongée par celle du Turkestan occidental (XIXe siècle). La mer Caspienne devint alors un « lac russe » et l’Empire perse, sur le littoral méridional, était marginalisé. En vertu des traités de Gulistan (1813) et Tchourkmantchkaï (1828), la Perse n’avait pas le droit de déployer une flotte de guerre sur la Caspienne, à l’inverse de la Russie.

Le statut juridique de la Caspienne évolua avec les traités soviéto-iraniens de 1921 et 1940 : l’Iran pouvait désormais posséder sa flotte et la Caspienne était exploitée en commun, à égalité, entre l’URSS et l’Iran4 (le traité de 1940 définissait la Caspienne comme « une mer soviétique et iranienne »). La dislocation de l’URSS et la création de nouveaux États indépendants sur les littoraux (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan) bouleversèrent la donne géopolitique, une situation désormais compliquée par la découverte de nouveaux gisements pétrogaziers (6 à 10 % des ressources mondiales), ce qui posait la question de leur exploitation et de leur transport vers les zones de consommation. C’est à cette époque que le bassin de la Caspienne entra de nouveau dans les considérations géopolitiques occidentales.

Dès les années 1990, le libre accès au bassin de la Caspienne, la construction de nouveaux pipelines (oléoducs et gazoducs) et l’évacuation des ressources pétrogazières de la région sans passer par le territoire russe, devinrent autant d’enjeux géopolitiques et de sources de confrontation entre la Russie et l’Occident. Les États-Unis lancèrent une « Silk Road Strategy » et l’Union européenne, dans le cadre du programme TACIS (Technical Assistance to the Commonwealth of Independent States), finança des projets d’infrastructures régionaux. De part et d’autre de l’Atlantique, le vocabulaire différait (moins emphatique et plus technique du côté européen), mais les logiques étaient similaires et les stratégies géoéconomiques convergeaient.

Il apparut alors que le statut de la Caspienne (mer ou lac ?) et son régime juridique conditionnaient la mise en valeur des ressources. Ils se trouvèrent donc au centre des problématiques géopolitiques : chaque État riverain adoptait la position juridique la plus adéquate à ses intérêts. Schématiquement, le statut de « lac » entraîne une exploitation commune et unanime ; celui de « mer » implique une délimitation des eaux territoriales et zones exclusives. Les États disposant de l’ouverture maritime la plus réduite, ou des espaces les moins bien dotés en hydrocarbures off-shore, privilégiaient donc le statut de « lac ». Tel était le cas de la Russie et l’Iran, en opposition à l’Azerbaïdjan et au Kazakhstan, le Turkménistan faisant sienne une position médiane. Toutefois, la position de la Russie évolua et des accords de délimitation furent passés avec l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, sans qu’une solution globale ait pu rapidement être apportée (voir notamment l’échec du sommet caspien d’Astana, le 13 juillet 2016).

Le conflit portait aussi sur la réglementation des oléoducs et gazoducs sous-marins. À la différence de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan, la Russie considérait que la construction de ces conduites requérait l’accord de tous les riverains. Il s’agissait pour Moscou de maintenir l’avantage conféré par le réseau hérité de la période soviétique, centré sur la Russie, celle-ci jouant le rôle de pays de transit pour le bassin de la Caspienne. Ainsi, les oléoducs existants, au départ du Turkménistan et du Kazakhstan, contournent la mer Caspienne par le nord, avant de rejoindre Novorossiïsk, sur la mer Noire. Le gaz turkmène emprunte le même itinéraire circumcaspien et s’écoule ensuite à travers les gazoducs ukrainiens, vers les marchés européens5.

« Back in the USSR » ?

Afin de renforcer leurs positions énergétiques en Europe, les dirigeants russes s’opposèrent vigoureusement et avec constance au développement d’un « corridor sud » vers la Caspienne, en passant par la Turquie (la « passerelle transeurasienne »). Cette « voie ouest » avait été ouverte dès le milieu des années 2000, lors de la construction de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzerum (BTE). Au projet paneuropéen Nabucco la Russie opposait celui du South Stream, supposé assurer définitivement le contrôle russe sur l’exportation vers l’ouest des hydrocarbures du bassin de la Caspienne.

L’un et l’autre projet furent remisés au milieu de la décennie 2010. En revanche, le rapprochement turco-russe qui suivit le repli occidental de Syrie permit la construction du Turkish Stream, partiellement inscrit dans la logique du South Stream (sans compensation véritable). Il reste que le renoncement des gouvernements occidentaux dans le projet du gazoduc paneuropéen Nabucco aura signifié leur manque d’intérêt pour la Caspienne et l’Asie centrale, livrées aux arbitrages de Pékin et Moscou qui chapeautent l’OCS (Organisation de coopération de Shanghaï), dont l’envergure n’a cessé de croître depuis sa fondation (2001). Comme si Américains et Européens renonçaient à toute grande stratégie eurasiatique.

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Panneau près du point de départ de l’oléoduc Bakou–Tbilissi–Ceyhan, Azerbaïdjan // Amga

Sur le plan militaire, la flotte russe de la Caspienne, en cours de modernisation, surclasse celle des autres pays riverains, aucun d’entre eux ne contestant cet état de fait. Le 7 octobre 2015, le tir de missiles de croisière russes Kalibr sur la Syrie, depuis la Caspienne, appelait l’attention des experts sur ladite flotte : la frégate « Daghestan » et trois corvettes de type Buyan, positionnées en Caspienne, tirèrent une salve de 26 missiles de croisière navals qui survolèrent les territoires de l’Iran et de l’Irak avant d’atteindre leurs cibles. La Caspienne était aussi un couloir de circulation pour les bombardiers russes qui passaient par l’espace aérien iranien pour opérer au-dessus du territoire syrien (voir aussi l’usage un temps de la base de Hamedan, dans le Nord-Ouest iranien). L’autorisation accordée par Téhéran à ces mouvements mit alors en évidence l’alliance russo-iranienne, sur le théâtre syro-irakien et au-delà, quand bien même elle n’était pas exempte de tensions et de contradictions. La suspension des bombardements russes à partir de Hamedan intervint en août 2016, après les protestations d’une partie de la classe politique iranienne et de l’Arabie saoudite.

Par ailleurs, Vladimir Poutine soutint l’entrée de l’Iran dans l’Organisation de Coopération de Shanghaï, ce qui était censé diluer la puissance de la Chine au sein de cette organisation, expliquait-on alors. En revanche, le vague projet russo-iranien de construction d’un canal entre la Caspienne et le golfe Arabo-Persique – une idée présentée dans les années 2000 comme une voie capable de concurrencer la route de Suez –, n’eut pas de prolongements. Toutefois, le récent renouvellement du pacte Moscou-Téhéran remet au premier plan la logique d’un corridor Nord-Sud qui passerait par le « pont terrestre » iranien : la Caspienne conserve toute sa valeur géoéconomique6. Quant à la dimension militaire de la présence navale russe en Caspienne, rappelons que les missiles Kalibr ont dans leur champ de tir l’Ukraine et la totalité de l’Europe. Enfin, la Caspienne est reliée au nord de la Russie et à la mer Baltique par le canal des Cinq-Mers. Ainsi nomme-t-on un ensemble de liaisons fluviales et de canaux qui place Moscou au cœur d’interconnexions entre la mer Blanche, la mer Baltique, la mer d’Azov, la mer Noire et la mer Caspienne. Le fleuve Volga en constitue la principale articulation : ce système assure plus des deux tiers du transport fluvio-maritime russe (il n’est qu’en partie opérationnel, faut de dragage et de réparation des écluses).

Les puissances occidentales sur le retrait

Bien que n’étant pas proche voisine de cette mer, la Turquie est aussi intéressée par les évolutions de la zone qui l’entoure et par ses richesses énergétiques. On sait les liens qui existent entre Ankara et Bakou, encore mis en évidence lors des dernières guerres du Haut-Karabakh, remportées par l’Azerbaïdjan (les États turc et azerbaïdjanais considèrent qu’ils forment une seule nation). Outre le fait que l’Azerbaïdjan constitue un important marché pour l’industrie d’armement turque (comme le Turkménistan par ailleurs), ce pays assure une importante proportion de l’approvisionnement énergétique de la Turquie, et ce au moyen de pétrole et de gaz extraits de la mer Caspienne.

Au-delà de ces intérêts croisés, la Turquie entend ouvrir à travers le Caucase du Sud un axe logistique lui assurant un accès direct au bassin de la Caspienne ; un projet momentanément contrecarré par l’insertion de l’Azerbaïdjan dans le projet russo-iranien du corridor Nord-Sud (INSTC). Outre l’Azerbaïdjan, les autres États riverains de la Caspienne sont parties prenantes de l’Organisation des États turciques, soit comme membres (Kazakhstan, Ouzbékistan), soit comme observateur (Turkménistan). Au moyen de cette organisation, Ankara entend se poser en acteur géopolitique de la région et, plus largement, de l’Asie centrale. Dans cette configuration géopolitique, il ne faut pas omettre la Chine populaire, dont les routes terrestres de la Soie (la Belt And Road Initiative) empruntent l’Asie centrale, la Caspienne et le Caucase. Loin d’être bloquées par la mauvaise volonté russe, les ambitions chinoises sont confortées par la constitution d’un axe Moscou-Pékin, constamment renforcé au cours des quinze dernières années.

Quid des Occidentaux dans cette configuration géopolitique ? À la différence des années 1990-2000, la mer Caspienne et l’ancien Turkestan semblent avoir disparu des représentations mentales des dirigeants occidentaux, en Europe comme aux États-Unis. Le théâtre ukrainien et les enjeux de la mer Noire constituent l’extrême limite orientale de la réflexion stratégique. Si les Européens n’ont pas véritablement le choix (géographie oblige), l’administration Trump explique désormais qu’elle n’en a plus rien à faire : après avoir échoué à conclure une quelconque paix, sinon juste du moins honorable, le président américain veut qu’on lui fiche la paix7.

Malgré la candidature de la Géorgie aux instances euro-atlantiques (l’Union européenne et l’OTAN), même l’avenir du Caucase, cet isthme entre la mer Noire et la Caspienne, relève désormais de l’impensé. Tout au plus verse-t-on une larme sur le sort de l’Arménie, celle-ci se trouvant sans grande solution de rechange, et passe-t-on des achats de gaz avec l’Azerbaïdjan, pendant que Ilham Aliev négocie le statut de puissance de son pays avec la Turquie, la Russie et l’Iran. D’ores et déjà, il se voit en potentat régional du Caucase et maître de l’accès au bassin de la Caspienne8.

Pendant ce temps, les États-Unis sont « ailleurs », Donald Trump rêvant d’un monde dans lequel la principale puissance pourrait choisir de participer ou non au système international. Quant aux États européens, ils se concertent pour savoir s’il leur faut véritablement assumer les responsabilités que les Américains menacent d’abandonner, pour défendre collectivement leurs frontières orientales. Tous ne semblent pas même croire nécessaire de faire de l’Ukraine leur première ligne de défense. Dès lors, la Caspienne… « Who cares ? » L’après-guerre froide avait rétréci les distances-temps géographiques mais le bassin de la Caspienne et l’Asie centrale retrouvent leur épaisseur et leur opacité, du moins pour les capitales occidentales.

En guise de conclusion

Pourtant, la mer Caspienne est une interface avec les profondeurs de l’Eurasie, au sein de laquelle s’affirment de nouveaux rapports de force dont l’Europe subira les effets et les répercussions. Souvenons qu’en 2001, nombre d’experts pensaient que l’OCS serait rapidement moribonde, sous l’effet des rivalités sino-russes ; ce géosystème eurasiatique constitue en fait un incubateur de puissance. Si l’Europe était privée de sa profondeur stratégique que l’alliance avec les États-Unis et la prépondérance navale de l’Occident lui ont jusqu’alors assurée, elle pourrait redevenir une « péninsule asiatique », un destin évoqué par Nietzsche avant la fameuse formule de Paul Valéry. 

D’une certaine façon, ce serait un retour à l’ère précolombienne, lorsque ce complexe d’isthmes, de péninsules et de presqu’îles qu’est l’Europe subissait le rythme des steppes et des invasions venues du Heartland eurasiatique : la hantise du géographe britannique Halford MacKinder et de l’école géopolitique anglo-saxonne ; ces schémas de pensée, certes marqués par le scientisme de l’époque, témoignaient d’une certaine conscience historique des enjeux de longue portée. Vu de Washington, il serait erroné de croire un tel réaménagement des rapports de puissance sans effets pour le rôle et le rang des États-Unis. Mais Mar-a-Lago (Palm Beach), n’est pas Washington, ni même New-York.

mongrenier

Professeur agrégé d’histoire-géographie et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII). Auteur de plusieurs ouvrages, il travaille au sein de l’Institut Thomas More sur les enjeux géopolitiques et de défense en Europe. Ses domaines de recherche couvrent la zone Baltique-mer Noire, l’Eurasie post-soviétique et la Méditerranée.

Notes

  1. « Il est temps de mettre fin à la catastrophe écologique », AFP, 2 avril 2025.
  2. Originaires du Zagros, les Kassites apparaissent dans les sources babyloniennes dès le XVIIIe siècle avant Jésus-Christ. Après un raid des Hittites sur Babylone, en 1595 avant Jésus-Christ, une dynastie kassite s’empare de la capitale mésopotamienne et règne durant plusieurs siècles.
  3. C’est ici l’occasion de rappeler le rôle du territoire iranien, après l’opération Barbarossa (22 juin 1941) et la conclusion de la Grande Alliance, comme pont terrestre et aérien pour acheminer la plus grande partie des équipements militaires anglais et surtout américains vers l’URSS3Cf. Christian et Pierre Pahlavi, Le pont de la victoire – L’Iran dans la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2023.
  4. Gazprom achetait aussi une partie du gaz turkmène, moins coûteux car aisé à exploiter, et le réinjectait dans son réseau pour l’exporter vers l’ouest, au prix bien plus élevé stipulé dans ses contrats avec les compagnies européennes. Depuis 2024, le Turkménistan réserve ses exportations de gaz à la Chine populaire. Autre voie théorique d’exportation, le gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde) n’est toujours pas achevé, faute de financements (la partie turkmène du gazoduc a été construite).
  5. Le programme d’un couloir logistique Nord-Sud, de la mer Baltique au golfe Arabo-Persique, est particulièrement significatif des processus géopolitiques et des idées qui animent les dirigeants des deux puissances révisionnistes. Il s’agit d’un projet déjà vieux d’un quart de siècle, le « corridor de transport international Nord-Sud » (INSTC : International North-South Transport Corridor), supposé bouleverser la géopolitique des routes mondiales du commerce. Sa réalisation contribuerait à l’affirmation d’un nouvel ordre économique mondial, centré sur l’Eurasie, dans lequel les BRICS+, cornaqués par Moscou et Pékin, seraient l’équivalent fonctionnel du G7 (un G9).
  6. Selon le Washington Post du 22 avril, les États-Unis proposent de reconnaître la Crimée comme territoire russe, revendication majeure de Vladimir Poutine, dans le cadre d’un accord de paix, ce que le président ukrainien s’est vigoureusement refusé à faire : « Il n’y a rien à discuter. C’est contre notre Constitution. C’est notre territoire », a déclaré Volodymyr Zelensky à des journalistes à Kyïv. « Le président est très mécontent. Sa patience atteint ses limites », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche. Donald Trump « veut la paix », a-t-elle affirmé. « Malheureusement, le président Zelensky semble prendre la mauvaise direction », a-t-elle ajouté. En guise de concession territoriale, explique J. D. Vance, vice-président des États-Unis, la Russie renoncerait à opérer des conquêtes territoriales supplémentaires.
  7. Cf. « Sur le drame de l’Arménie : ne pas inverser les responsabilités présentes et passées », Desk Russie, 14 octobre 2023.

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