Selon le politologue et philosophe russe Sergueï Medvedev, qui s’est senti contraint de quitter la Russie, le but de la guerre n’est pas la victoire immédiate ni l’occupation de l’Ukraine, mais la guerre en soi, prélude à une guerre mondiale permanente. Bonjour, Orwell !
L’un des sports favoris en Russie est la recherche d’une « idée nationale ». Telle était l’ambition, ces trente dernières années, de la démocratie et de l’économie de marché, du « ralliement à la communauté des nations civilisées », de la multiplication par deux du PIB pour atteindre le niveau du Portugal en termes de revenu par habitant ; telle était aussi l’ambition de la construction d’une démocratie souveraine et d’une superpuissance énergétique, de l’annexion de la Crimée et de la réunification du « monde russe ». En 2022, après trente ans de quête et d’errance à travers le désert aride de la transition postsoviétique, la Russie a trouvé son idée nationale ultime ; cette idée, c’est la guerre.
C’est si simple, si évident, qu’il faudrait pour cela décerner à Vladimir Poutine un prix spécial ou une médaille — une qu’il n’aurait pas déjà —, car en un clin d’œil, il semblerait que tous les différends sociaux et les querelles des élites se soient envolés, que la Russie ait retrouvé avec soulagement sa forme familière et qu’elle occupe enfin la niche écologique que l’Histoire lui réservait. La guerre se déverse en flux continu des écrans de télévision et des chaînes de propagande sur Telegram, recouvre les panneaux d’affichage des villes et les abribus, où les publicités pour déodorant ont été remplacées par des « héros » de l’invasion de l’Ukraine que nul ne connaît ; des enfants écrivent en classe des lettres à des soldats et préparent des paquets à envoyer au front, et dans les établissements où d’anciens élèves ont été tués, on installe des « pupitres de héros1 ». En province (car Moscou et Saint-Pétersbourg sont quasiment absents des cartes des pertes humaines !), on reçoit désormais régulièrement des avis de décès, puis arrivent les « Cargaison 2002 » dans des cercueils de zinc, les femmes triturent leurs mouchoirs, les hommes fument à l’écart d’un air maussade, et le commissaire des armées récite son texte sur un ton compassé, invitant ensuite à grossir les rangs. Tout se déroule comme dans les films militaires, les manuels d’histoire, les légendes familiales : nos grands-pères ont fait la guerre, nos pères ont fait la guerre, nous faisons la guerre aussi. C’est comme si toutes ces années la Russie tentait péniblement de se remémorer son mode de vie traditionnel, et qu’elle l’avait enfin trouvé. L’heure de l’harmonie entre pouvoir et société a enfin sonné, et l’habitant de la lointaine Bouriatie, la larme à l’œil, remercie l’État d’avoir franchi quelque 5 000 kilomètres pour lui rendre la dépouille de son neveu parachutiste tué en Ukraine : « C’est bien vrai qu’on ne laisse pas tomber les siens ! »
Au fond, la guerre est en soi l’ontologie de base de la société russe, une étude des Russes à la loupe. Il s’agit de la guerre séculaire d’un État colonisateur répressif contre sa population, considérée par le pouvoir comme une ressource naturelle inépuisable — et, en réponse, de la guerre de l’Homme contre l’État, une aspiration au mensonge et au vol, l’apparition d’un « Homme malin », d’après l’expression de Iouri Levada3. C’est la guerre entre les gens, dans une société divisée, atomisée et pleine de hargne. La guerre dans toutes les institutions de ce qui fait société, dans la police et en prison, dans les écoles et les familles. La guerre patriarcale des hommes contre les femmes et des adultes contre les enfants. La guerre du centre contre la périphérie et la guerre de l’empire contre les colonies. La meilleure métaphore de la société russe, ce sont les routes, qui à elles seules représentent une guerre sans trêve où règnent la force, l’argent, le statut et l’utilisation de ressources administratives à des fins privées. Le trafic routier, en Russie, ce n’est pas un déplacement de véhicules d’un point A à un point B, mais une clarification constante du statut, une tentative de réponse à l’éternelle question : « Tu es qui, toi ? »
La Russie était engagée sur la voie de la guerre durant tout le règne de Poutine, célébré en grande pompe par des parades militaires (le 9 mai 2008, le matériel militaire est réapparu pour la première fois en vingt ans sur la place Rouge — trois mois plus tard, les chars roulaient en direction de la Géorgie) ; par un culte hystérique de la Victoire avec ses rubans de Saint-Georges et ses autocollants abjects du style « On peut le refaire ! »4 ; par des enfants en uniforme militaire ou promenés dans des poussettes en forme de lance-missiles ; par un biathlon de chars de combat ; par un monument prétentieux érigé en l’honneur de Mikhaïl Kalachnikov (de son fusil d’assaut, en fait — la contribution à la civilisation mondiale quasiment la plus importante de la Russie) ; par la cathédrale infernale des forces armées russes à Koubinka près de Moscou, dont les marches ont été coulées à partir des armes prises à l’ennemi allemand, et où la casquette militaire d’Adolf Hitler est conservée comme une relique. Le zèle de Vladimir Medinski et de sa Société d’histoire militaire5 a fait de l’histoire de la guerre un genre prépondérant dans les arts, et Zakhar Prilepine a rédigé une histoire de la littérature nationale sous le titre Le Peloton. Les officiers et miliciens de la littérature russe [non traduit en français, NDT]. Le militarisme était devenu une idéologie d’État, la guerre s’était emparée de l’imaginaire national, les fusils de Tchekhov6 étaient accrochés sur tous les murs, mais nous avons obstinément refusé de prendre tout cela au sérieux, considérant qu’il s’agissait d’un jeu postmoderniste, d’une mise en scène politique.
En réalité, le Kremlin se préparait à une grande guerre depuis au moins quinze ans, depuis l’année 2007, quand Poutine, dans son discours à la conférence de Munich sur la sécurité, avait annoncé les intentions de la Russie concernant l’instauration d’un nouvel ordre mondial, ce qui avait eu l’effet d’une douche froide sur l’Occident. La même année, la Vieille Place et la Loubianka7 se procuraient le roman d’anticipation de Mikhaïl Iouriev Le Troisième Empire. La Russie telle qu’elle devrait être8, dans lequel l’auteur dépeint une Russie expansionniste avec à sa tête un empereur et une opritchnina9. Un an plus tôt était sortie la dystopie de Vladimir Sorokine intitulée Journée d’un opritchnik. Nombre d’événements dans les années qui suivirent se déroulèrent en reproduisant à la lettre le scénario de Iouriev, ce qui lui valut, avant qu’il ne disparaisse en 2019, de compter parmi les idéologues du régime en place, aux côtés des visionnaires apocalyptiques du genre d’Alexandre Douguine et d’Alexandre Prokhanov, qui appellent depuis des décennies le Kremlin à une guerre globale. Aujourd’hui, la guerre est pour le régime de Poutine son principal instrument politique, le fondement de sa légitimité dans cette période de transition du pouvoir 2020-202410, et un outil de mobilisation économique et de révision de la répartition des ressources qui s’amenuisent grandement. Ayant tué la démocratie et la Constitution, il peut régner grâce au seul mécanisme de l’« état d’exception » tel que proposé par Carl Schmitt et quel qu’en soit le prétexte : la lutte contre les « révolutions de couleur », l’annexion de la Crimée, la bataille contre le Covid ou la guerre en Ukraine.
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Le 24 février, au lendemain du Jour de l’Armée rouge/soviétique, ironiquement appelé « Jour du défenseur de la patrie », la Russie a envahi le territoire de l’Ukraine. La quantité de troupes mobilisées, la surface de territoire envahi et le nombre de déplacés en ont rapidement fait l’un des conflits armés les plus importants en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. La guerre en Ukraine marque une rupture radicale de la Russie avec les trois décennies postsoviétiques, les marchés mondiaux et les institutions internationales ; elle soumet le pays à des sanctions sans précédent et en fait un paria pour le reste de la planète ; mais paradoxalement, elle n’a pas entraîné de déstabilisation politique intérieure ni de déstabilisation sociale. La plus grande partie de la population l’a considérée comme nécessaire, est entrée en guerre comme un couteau dans du beurre, l’a endossée comme on revêt le vieux manteau de son père.
La machine propagandiste s’est mise en marche avec efficacité, le monde s’est divisé selon le bon vieux principe manichéen des « siens » et des « autres » ; l’écrasante majorité de la population a élaboré un système rhétorique de justification, d’acceptation ou d’indifférence vis-à-vis de la guerre, en délimitant pour soi un contour psychologique confortable, en se créant une sorte de coquille dans laquelle il est possible de vivre et de fonctionner comme avant. La guerre est normalisée, intégrée au quotidien, présente dans les bulletins d’information de tous les jours, et la population la conçoit comme une nécessité de l’État — que l’on n’est pas censé critiquer en Russie, puisque, selon le proverbe, « on voit mieux d’en haut ». La minorité qui s’exprime contre la guerre est disséminée et muselée, la politique d’éviction des contestataires du pays, combinée à des répressions massives contre celles et ceux qui osent protester publiquement11, porte ses fruits : le mouvement de protestation contre la guerre est marginalisé, assourdi et incapable — pour le moment, en tout cas — d’ébranler la stabilité sociopolitique de la Russie.
En outre, la guerre a visiblement servi de point de convergence entre le régime de Poutine, les élites et la population, ne fût-ce que pour une courte durée ; elle est un « moment de vérité », un nouvel ancrage de l’identité de la Russie. Malgré le déficit grandissant de marchandises et composants importés, malgré la hausse des prix et la fermeture d’industries à cause des sanctions, une portion non négligeable de la population éprouve un sentiment d’unité nationale face au bras de fer contre le reste du monde, et une partie des élites politiques et commerciales sont pleines d’allant et d’enthousiasme, avec comme toile de fond des défis managériaux inédits à relever. De toute évidence, ce ne sont pas des tendances à long terme, la conjoncture économique, qui va en se dégradant, entraînera tôt ou tard davantage de mécontentement, mais pour l’instant, cette situation dote le Kremlin d’un soutien politique, d’une légitimité pour la période de transition du pouvoir et d’un mandat pour continuer la guerre.
Une interview récente et scandaleuse du directeur du musée de l’Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, est éloquente à ce sujet. Il y martèle, entre autres déclarations sans détour, des maximes parfaitement fascistes : « D’un côté, la guerre, c’est le sang et la mort ; mais d’un autre, c’est l’affirmation de soi pour des individus, pour une nation. Tout le monde veut s’affirmer. Et dans sa position vis-à-vis de la guerre, chacun s’affirme, incontestablement. » Dans la folie du Kremlin, la guerre en Ukraine (à un cheveu d’être une guerre contre le monde entier) s’est transformée en affirmation de soi de la nation politique, or, pour le plus grand malheur de la Russie, aucun autre socle d’identification collective n’a pu être trouvé avant 2022. La guerre en Ukraine est dotée de tous les attributs du bon droit moral : dans la conscience collective, elle fait figure de représailles (« Où étiez-vous donc ces huit dernières années12 ? »), de réparation face à une injustice mondiale et à un déséquilibre profond des relations entre la Russie et le monde, de tir de riposte qui pendait au nez de l’Occident depuis longtemps. Elle s’est transformée en « guerre sacrée », en véritable jihad russe. Cette guerre est si symboliquement intense que son nom est tabou : il est interdit de prononcer à voix haute le mot « guerre », on risque la prison pour cela, et on ne l’écrit qu’avec des astérisques masquant presque toutes les lettres (**й**) […].
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Le Kremlin ne se soucie pas outre mesure d’avoir échoué à mener une guerre éclair, ni que celle-ci se déroule ou non comme prévu. La Russie a toujours été gauche, malhabile dans sa façon de faire la guerre, sans scrupules, et en causant beaucoup de victimes dans les rangs de ses soldats comme dans la population civile (d’ailleurs, ainsi que l’écrit Alexandre Prokhorov dans son ouvrage Le Modèle russe de gouvernance, les ressources sont toujours gaspillées en Russie, quel que soit l’objectif). Le but de la guerre n’est pas la victoire immédiate ni l’occupation de l’Ukraine, mais la guerre en soi. Comme l’a expliqué lors de notre entretien récent à Radio Svoboda le politologue Vladimir Pastoukhov, « le but de cette guerre, c’est la guerre. La partie tout à fait rationnelle de l’administration russe, que nous appelons la partie technocratique, dirigée par les descendants des “méthodologues13”, s’est forgé une conception de la guerre comme un état de fait normal, sain et utile pour la Russie. Cette guerre doit être constamment entretenue comme le petit feu d’un brûleur à gaz. Il arrive que l’on cuisine à feu vif, mais certains bouillons doivent cuire à feu très doux pendant plusieurs heures. En ce moment, la guerre est pour eux ce feu doux sur lequel ils veulent mettre la Russie pour la faire cuire encore et encore, et obtenir dans vingt-cinq ans un bouillon culturel complètement différent, celui dont ils ont besoin. Ils comptent sur le fait que, pendant ce temps, cette fameuse Europe se sera consumée et ira brûler en enfer ».
L’Ukraine n’est pas une fin en soi, mais un prétexte, un prélude à la guerre mondiale permanente que prédit le livre de Iouriev, à « l’incendie mondial dans un bain de sang » qui serait la véritable destinée de la Russie et le seul espoir de sa renaissance. Plutôt que de rafistoler sa cahute au toit percé, mettons le feu à toute la campagne, pour prétendre à la suprématie sur un champ de cendres. De fait, en 2022, la Russie de Poutine ne peut rien proposer d’autre au reste du monde que la guerre. Tous les progrès des dernières décennies ont été réduits à néant par l’agressivité et l’isolationnisme de la Russie : les grands théâtres sont vides, les réalisateurs et les artistes ont été boutés hors du pays, le sport de haut niveau est brisé par le dopage, les sanctions et la mise au ban mondiale des athlètes russes ; quant à la science et à la technique, coupées du monde au XXIe siècle, elles sont vouées au déclin, au recul et au piratage, et le meilleur de ce qui a vu le jour dans le domaine des technologies de l’information et des technologies financières (Yandex, Sber, Tinkoff) est désormais sous le contrôle des forces de l’ordre gouvernementales, saisi par l’État ou expulsé du pays. Ces derniers mois, des équipes, des start-up, des sociétés entières — soit des dizaines de milliers de programmeurs — ont quitté la Russie, comme le Bélarus peu de temps auparavant. Ne reste à présent à la Russie comme domaine d’expertise sur la scène mondiale que la bombe atomique, des armes soviétiques vieillissantes, une population appauvrie et prête à se battre pour de l’argent, et la production de menaces en série.
L’histoire est revenue à son point de départ, et la Russie de Poutine, voyant son rêve « rétro » se réaliser, ne se distingue plus guère de l’Union soviétique du début des années 1980 : un empire décrépit croulant sous les sanctions, qui montre mollement les dents au reste du monde, embourbé dans une guerre coloniale sans issue, ayant perdu ses amis, ses alliés et le peu de respectabilité qu’il lui restait. Cette URSS n’était plus guère capable de créer quelque chose de nouveau et de transformer le monde, mais disposait encore d’assez de ressources pour endommager, intimider et détruire, avant de claboter de façon peu glorieuse à la fin de la décennie.
La Russie d’aujourd’hui est sa copie zombifiée se relevant d’entre les morts, le fameux « empire du mal » de Ronald Reagan, qui ne peut apporter au monde que la guerre. Elle est mortellement dangereuse pour l’humanité, mais encore plus pour elle-même, et tout comme il y a quarante ans, elle s’auto-anéantira avant d’avoir eu le temps de réduire le monde en poussière. « Il faut détruire Carthage » ; mais elle se détruira elle-même de l’intérieur.
Traduit du russe par Nastasia Dahuron
Sergueï Medvedev est un universitaire, spécialiste de la période postsoviétique, dont le travail s’enrichit des apports de la sociologie, de la géographie et de l’anthropologie de la culture. Il a remporté le prestigieux Pushkin Book Prize 2020 pour son livre The Return of the Russian Leviathan, qui a été largement salué aux États-Unis et en Grande-Bretagne, ainsi qu’en France (sous le titre Les Quatre Guerres de Poutine, Buchet-Chastel, 2020).
Notes
- Il s’agit d’un bureau d’écolier, dont le plateau est recouvert de photographies et d’informations biographiques d’un militaire issu de la région concernée et décoré ou considéré comme un héros, auquel pourront s’asseoir les meilleurs élèves de l’école. [Sauf mention contraire, toutes les notes sont de la traductrice.]
- Terme d’argot militaire désignant les corps de soldats rapatriés par transport aérien.
- Iouri Levada (1930-2006) est considéré comme le fondateur de la sociologie en URSS. Il est le créateur du centre panrusse de recherche sur l’opinion publique (VTsIOM), devenu en 2004 le centre analytique Levada. En 2000, à l’aube de l’ère Poutine, il a publié un article intitulé « L’Homme malin » dans lequel il dresse le portrait d’un type particulier de Russes : les individus éduqués dans un mélange de démagogie, d’irresponsabilité et de suspicion. L’« Homme malin », apparu à l’époque soviétique, a perdu ses repères à la suite de l’effondrement de ce système. Il n’est pas dupe de la propagande : il connaît les faiblesses et les lacunes de l’État. Mais à cause de cela, il ne s’oppose pas au pouvoir, et est dépendant de ce système. Il craint sa disparition plus qu’il ne craint les difficultés qui découlent de son existence.
- Le culte de la Victoire mentionné par l’auteur est matérialisé par l’utilisation de symboles (l’incontournable ruban de Saint-Georges orange et noir) et de slogans belliqueux plus ou moins agressifs tels que « Sur Berlin ! », « Merci, grand-père, pour la victoire » ou le slogan cité ci-dessus accompagné d’un dessin explicitement vulgaire.
- Ancien ministre de la Culture, désigné par le Kremlin pour mener les négociations avec Kyïv, considéré par certains comme le « ministre de la Propagande patriotique ». Il a créé en 2012 sous l’égide du président russe la société dont il est question ici, dont le but est, entre autres, « la consolidation des forces de l’État et de la société dans l’étude du passé militaire et historique de la Russie, […] la promotion du patriotisme, le rehaussement du prestige du service militaire et la préservation des objets du patrimoine culturel militaire et historique ».
- Jeu de mots sur le principe dramaturgique appelé « fusil de Tchekhov », selon lequel chaque détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable et où aucun de ces détails ne peut être supprimé.
- La Vieille Place (ou place Staraïa) est l’appellation symbolique de l’administration présidentielle, et la place Loubianka celle des quartiers généraux des services secrets.
- Ouvrage non traduit en français. Il est possible de lire des extraits traduits et un dossier à ce sujet dans la revue Le Grand Continent.
- L’opritchnina, en français « la réserve », a le sens de « pouvoir impitoyable et sans limites », tel qu’il fut exercé pendant quelques années par le tsar Ivan IV, dit le Terrible. En 1565, Ivan IV, en conflit avec les boyards, se réserve dans l’empire moscovite un territoire particulier qu’il place sous son administration directe. Il y crée une cour constituée de serviteurs choisis pour leur fidélité absolue et appelés opritchniki. Certains d’entre eux étaient chargés de missions policières dans l’ensemble de l’empire, si bien que le nom d’opritchnik est définitivement associé au régime de terreur institué par Ivan le Terrible.
- En 2020 a eu lieu un référendum qui a permis la modification de la Constitution russe, entre autres sur les modalités des mandats présidentiels. En 2021 se sont tenues les élections législatives. La prochaine élection présidentielle en Russie devrait avoir lieu en 2024.
- Les derniers exemples en date sont la peine de sept ans infligée au député municipal Alekseï Gorinov et les poursuites pénales lancées contre les hommes politiques Ilia Iachine et Vladimir Kara-Mourza en vertu du nouvel article 207.3 du code pénal, relatif à la discréditation de l’armée. [NDA.]
- Argument de propagande politique en Russie utilisé depuis fin février 2022 en lien avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour rappeler que la guerre dans le Donbass est en cours depuis 2014.
- Théoriciens proches du pouvoir russe, inspirés par la pensée « méthodologiste » des années 1960 fondée par le philosophe Georgui Chtchedrovitski (1929-1994), qui défendait l’idée qu’il était possible de changer la réalité en programmant la société et les individus. Initiateurs du concept de « monde russe » dans les années 1990, conseillers politiques de premier plan pour la communication propagandiste autour de la guerre actuelle en Ukraine.