Le tsar, l’imprécateur et les somnambules

À Alain Besançon

Au pays du mensonge poutinien, il n’y a que des apparences trompeuses, affirme le philosophe politique Philippe de Lara en analysant le « putsch » avorté de Prigojine qu’il qualifie de « dernier oligarque ». Et si le « cuisinier » a pu aller sans résistance jusqu’aux abords de Moscou, c’est parce que la population, généralement passive, se trouve sous l’emprise de « l’hypnose » poutinienne qui a remplacé l’idéologie et transformé les gens en zombies.

Que s’est-il passé le 24 juin ? Au moment où j’écris, dix jours après l’événement, le récit de la folle journée s’est précisé, mais sans que cela réduise les zones d’ombre et les perplexités : Poutine sort-il vainqueur de ce bras de fer, ou une faille profonde s’est-elle ouverte dans le régime, au point que les jours du tsar seraient comptés ? Quel était le but politique de Prigojine, s’est-il lancé seul ou bien représentait-il un groupe, et lequel ? Last but not least, on ne peut toujours pas déterminer si l’épisode est clos ou si l’on doit s’attendre à de nouveaux rebondissements — en dehors de la vengeance de Poutine contre les « traîtres ».

Tout se passe comme si, au pays du mensonge poutinien, il n’y avait que des apparences trompeuses. Je me suis efforcé dans cet article d’éviter autant que possible les conjectures plus ou moins hasardeuses sur le sens et la portée de l’épisode du 24 juin, en m’en tenant à deux thèmes : a) la place de Prigojine dans le régime de Poutine ; b) ce que révèle selon moi l’étrange passivité des Russes face à l’événement.

Le dernier oligarque

Qui est Prigojine ? C’est un grand criminel, un monstre sanguinaire, mais ni plus ni moins qu’un Patrouchev, un Setchine, un Choïgou, ou un Poutine. Le KGB et la mafia ont en commun de combiner le cynisme de la force et la certitude de leur bon droit dans le mal, qui éteint toute limite morale. La perpétuation de leur pouvoir est pour eux une sorte d’impératif catégorique, un ersatz de morale : la « Famille » chez Don Corleone, la grandeur impériale chez Poutine ne sont que l’enveloppe d’un appétit de pouvoir insatiable, absolu. Prigojine est d’un autre métal, parce que c’est un pur voyou. Un self made man, en somme : il n’a jamais appartenu à un autre clan mafieux que celui qu’il a créé, et il n’est pas passé par l’école du KGB — c’est pourquoi il ne ferait pas partie du premier cercle du pouvoir1 . Mais il a fait des études, et il est sans doute un homme assez cultivé. Bien que son groupe (Concord) dépende largement de commandes d’État et qu’il ait été très lié au ministère de la Défense et au GRU jusqu’au 24 juin, il était moins dépendant du Parrain que les autres oligarques, pour deux raisons. Tout d’abord, Wagner était une armée plus qu’une milice grâce à sa puissance de feu et aux ressources autonomes que lui procuraient ses opérations, en Afrique en particulier2. Il est peu probable que le Kremlin parvienne à récupérer les hommes, le matériel militaire et les actifs de Wagner en totalité. Ensuite, L’autonomie relative de Prigojine tenait aussi au fait que Poutine avait besoin que Wagner — de même que l’IRA3 — apparaissent comme indépendants de l’État russe. Même après qu’il a reconnu la bravoure des « forces Wagner » à Bakhmout, Poutine pouvait encore maintenir la fiction d’une entreprise privée (alors même qu’elle avait recruté dans les colonies pénitentiaires avec la bénédiction du pouvoir qui garantissait aux recrues la grâce présidentielle). Le 24 juin, quand il a dû reconnaître que Wagner faisait partie des forces russes et entamer l’intégration de Wagner dans l’État, il s’est porté un coup terrible. Tel Wotan dans La Walkyrie4, il a coupé son bras armé, autant que sa capacité de déni plausible. Les exactions de Wagner en Afrique seront désormais les exactions de l’État russe. Enfin, le groupe Concord (400 entreprises) va perdre beaucoup d’argent après l’échec de « la marche pour la justice », mais certainement pas la totalité de ses actifs. Prigojine est, dit-on, un homme mort, mais, comme un Toto Riina en cavale pendant 23 ans, il a les moyens d’échapper à son destin.

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Le 9 mai dernier, le cimetière Wagner à Berezovski près d’Ekaterinbourg, inauguré la veille par Prigojine // eanews.ru

Cette autonomie est ce qui lui a permis de se lancer sur le Kremlin, même s’il a échoué. Elle lui a aussi permis de tenir depuis des mois un discours en rupture avec le Kremlin sur la guerre, un discours qu’il faut bien caractériser comme un discours de vérité, face au mensonge intégral. Sur ce plan, il a gagné. Prigojine, lui seul en Russie, a dit publiquement que le prétexte de l’invasion était un mensonge. Et il l’a dit avec l’autorité et la précision d’un homme qui a pris part aux combats dans le Donbass depuis 2014, et qui était donc bien placé pour affirmer que Poutine mentait quand il affirmait que l’Ukraine menaçait d’exterminer « les Russophones du Donbass ». Il a dit la vérité sur l’incurie du commandement et les déboires de l’armée russe, sur l’absence de justification de cette guerre, sur les dizaines de milliers de soldats morts pour rien, sur la corruption de l’armée — quand bien même il en a profité.

Pourquoi Prigojine a-t-il endossé ce costume d’imprécateur au printemps 2023, mettant son empire et sa vie en danger ? Je voudrais d’abord souligner le fait qu’il pouvait dire leurs quatre vérités aux instigateurs de « l’opération spéciale », parce qu’il n’était pas pris dans le mensonge poutinien, à la différence des élites et de Poutine lui-même, et d’une majorité des Russes, enfermés dans un rêve d’empire qui est le premier mensonge du régime. Il en avait les ressources intellectuelles, en plus de l’intérêt à agir. Wagner était menacé d’étouffement, au propre et au figuré, par Choïgou lorsqu’il a pris Rostov-sur-Don et entamé sa marche. Mais il devait s’attendre à cette réaction depuis plusieurs semaines. Il a donc pris ses risques de façon réfléchie et préparée. Ce n’était pas une mutinerie. C’est pourquoi il est plus que probable qu’il n’a pas agi seul mais en intelligence avec une partie des chefs de l’armée et des siloviki. On sait que l’élite russe est aujourd’hui divisée entre ceux qui, avec Poutine, ne voient pas d’alternative à la poursuite de la guerre coûte que coûte, et ceux qui pensent — pour certains depuis le début — que cette guerre est en train de détruire la Russie et qu’il est temps d’y mettre fin5. Le but de Prigojine reste mystérieux, dès lors qu’il ne voulait pas renverser Poutine pour prendre sa place, mais il me semble évident qu’il a agi au service du parti de la cessation de la guerre — le « parti de la capitulation honorable » selon Andreï Piontkovski, même si on ne connaît pas les contours exacts de ce parti et la place qu’y tient Prigojine.

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Prigojine au Centre Wagner à Saint-Pétersbourg // riafan.ru

Prigojine est (ou était) le dernier oligarque au sens propre du mot. Son rôle essentiel dans la guerre cognitive et dans la guerre tout court, ainsi que la diversification de son capital, lui ont permis de préserver une relative autonomie. Qu’est-ce qu’un oligarque ? C’est un homme très riche qui a une influence politique grâce aux médias, aux personnalités politiques qu’il contrôle et à une position de fermier de l’État (contrôle de banques, accaparement de marchés et d’entreprises publiques). L’oligarque est redevable au pouvoir politique, mais il ne lui est pas soumis pour autant. Au contraire, il s’en sert autant qu’il le peut, il peut même le combattre à l’occasion. Il y a encore des oligarques en Ukraine, il n’y en a plus en Russie. Les grandes fortunes russes sont entièrement inféodées à Poutine. Leur argent est son argent, et cela depuis longtemps. Sergueï Pougatchev, l’un des oligarques les plus proches de Poutine jusqu’à sa disgrâce en 2009, a expliqué à Catherine Belton combien les affaires étaient entièrement asservies à la volonté du Kremlin. L’économie russe fonctionnait « depuis longtemps » comme une économie de guerre, « sous des règles militaires »6. La poutinisation de l’économie a commencé en 2003 avec l’emprisonnement de Khodorkovski. Elle a atteint son apogée avec l’invasion de l’Ukraine, quand les flambeurs de Londongrad et les entreprises russes ont dû se sacrifier sur l’autel de la rupture économique avec l’Occident. La série de morts mystérieuses d’hommes richissimes depuis 2022, qui va sans doute se poursuivre, parachève l’engloutissement de toutes les richesses du pays dans la guerre et dans le trésor personnel de Poutine. Toutefois, si diminué et menacé qu’il soit après l’échec de son putsch, Prigojine conserve une partie de son autonomie par rapport au Kremlin. Malgré l’ampleur de son empire financier et industriel, il a réussi mieux que d’autres à maintenir un secret à peu près total sur sa fortune, et il lui reste certainement des ressources.

L’empire du faux et les somnambules

Si on excepte l’enthousiasme — au moins apparent — des citoyens de Rostov-sur-Don saluant le départ de Prigojine au soir du 24 juin, ni les soldats, ni les autorités civiles et militaires, ni la population de Moscou et des autres régions de Russie ne se sont manifestés. Pas de proclamation de soutien à Poutine (ni aux « mutins »), pas de manifestations de rue, pas de mouvements de soldats. L’absence d’information sur les effectifs de Wagner au Bélarus, sur les personnalités pro Prigojine en disgrâce, sur la réalité du soutien des habitants de Rostov-sur-Don aux Wagner dépasse le niveau d’opacité propre aux dictatures « normales ». Les mystères du 24 juin sont un révélateur du régime de mensonge propre au poutinisme.

La passivité des Russes, le 24 juin et plus généralement face à la guerre, a frappé tous les observateurs. Elle est pour beaucoup dans la difficulté à analyser le putsch manqué de Prigojine. En effet, le succès ou l’échec d’un putsch « normal » dépend de la capacité des protagonistes à s’emparer (ou à tenir) des lieux stratégiques du pouvoir et à mobiliser un nombre suffisant de personnes — manifestants, agents, hommes en armes — pour défaire l’autre camp. Bref, un putsch a besoin de gens décidés, volontaires. Des personnes apathiques, dépourvues d’une volonté d’agir propre, ne feront pas l’affaire. Or ni l’armée ni la population n’ont bougé le 24 juin et, depuis, ils acceptent sans broncher le récit de la victoire du bon tsar mis en scène par le Kremlin. Les notions de passivité ou d’apathie ne conviennent pas, car elles ne décrivent que superficiellement l’état de la société russe. Je propose de parler de somnambulisme. J’appelle ainsi cet état second que manifestent les Russes, ensorcelés par le mensonge et engourdis dans le rêve de la grandeur passée, incapables de voir le désastre dans lequel Poutine les entraîne, l’échec militaire, le délabrement de l’économie. Le chauvinisme impérial a beau atteindre des sommets d’hystérie et de violence verbale, il laisse inertes et sans courage ceux qu’il abreuve, à l’exception du petit groupe des « turbo-patriotes ». La même torpeur morale les empêche de réagir aux crimes sans nom commis en Ukraine, de réaliser qu’ils engagent leur responsabilité.

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Wagner dans les rues de Rostov-sur-le-Don, photo prise par un habitant

Mais le 24 juin a fait éclater la fragilité du mensonge poutinien. Ce n’est pas seulement que Poutine a menti et ment sans arrêt, c’est que son régime est un mensonge. Alors que le « mensonge déconcertant » a tenu plus de 70 ans en URSS, le mensonge poutinien, lui, n’est qu’un château de cartes, pourquoi ? Les Russes vivent dans un monde onirique où il n’y a pas de lien entre les actions et leurs conséquences, où ils ne sont responsables de rien. Aussi Poutine lui-même est victime de son mensonge : il ne peut rien attendre de son peuple car il en a fait des zombies, suivant le mot si juste de Iegor Gran7. Cette vacuité atteint les administrations, incapables de relayer les ordres, de contenir la corruption dont elles sont les bénéficiaires ; les soldats qui ont un courage et une discipline à géométrie variable ; les commandants qui préfèrent rester loin du front ; les patriotes sincères du cercle du pouvoir qui continuent à piller le pays pour alimenter des comptes off-shore ; l’armée, faite de structures hétérogènes qui se transforment peu à peu en milices rivales — le général Yakovlev a parlé de la « libanisation » de l’armée russe.

Un autre trait du mensonge poutinien, qui marque également sa fragilité, est le fait qu’il n’est cru par personne en dehors de la Russie. Personne n’y croit dans le reste du monde, et le régime de Poutine ne cherche d’ailleurs pas à crédibiliser ses mensonges. C’est qu’ils poursuivent d’autres effets : désorientation des opinions publiques, exploitation de la complosphère, etc. À l’inverse, le mensonge soviétique avait un pouvoir de séduction universel, capable de contaminer non seulement les communistes, mais aussi des conservateurs et des socialistes parfaitement antisoviétiques et, pourtant, manipulés, trompés par le mensonge8.

Les totalitarismes sont des régimes idéologiques. Nous savons grâce à Alain Besançon que l’idéologie dans ces régimes n’est pas tant une croyance, une vision du monde, qu’un processus de destruction ou d’éviction du monde humain, au profit d’une surréalité qui a la forme paradoxale de la promesse d’un avenir radieux qui est en même temps d’ores et déjà réalisée, moyennant la création d’un homme nouveau. On pourrait dire que, par rapport à ses devanciers Lénine et Staline, Poutine a conservé le mensonge mais a remplacé l’idéologie par l’hypnose. Il a conquis les esprits beaucoup plus profondément que le régime bolchévique n’y était jamais parvenu mais, loin d’être un succès, ce tour de force se retourne contre lui. Il a créé un homme nouveau, mais cet homme est inerte. Selon Anne Applebaum, le conflit de Poutine avec Prigojine est aussi un conflit avec la réalité, conflit qui a atteint un « point critique » le 24 juin : « Poutine fait face désormais à un mouvement qui incarne les valeurs de l’armée russe et, en fait, de la Russie moderne. Prigojine offre une explication confortable à leurs difficultés présentes. Ils n’ont pas réussi à vaincre l’Ukraine parce qu’ils ont été trahis par leurs chefs. »

Le désarroi de Poutine était visible le 24 juin au matin, quand il a parlé d’« apostasie » à propos de Prigojine. Terme religieux incongru dans ce contexte, que j’interprète à la lumière de la comparaison qu’il fit entre la tentative de division de l’armée par « le traître » et l’effondrement militaire de la Russie face à l’Allemagne en 1917, qui avait précipité la fin du régime tsariste : « C’est exactement le coup qui a été porté à la Russie en 1917, lorsque le pays a combattu pendant la Première Guerre mondiale. Mais la victoire lui a été volée : les intrigues, les querelles, la politique politicienne dans le dos de l’armée et la désintégration de l’État, la perte de vastes territoires. Le résultat fut la tragédie de la guerre civile. » Chez un homme qui contrôle tout ce qu’il dit — une exigence pour un menteur professionnel —, cette déclaration est troublante9. Brusquement, Poutine ne s’est plus identifié à Pierre le Grand ou à Staline, mais à l’empereur Nicolas II. Par un incroyable lapsus, Poutine n’a pu s’empêcher d’évoquer le spectre de la guerre civile et de se mettre à la place du dernier tsar qui abdiqua en février 1917 et fut assassiné par les bolcheviks pendant la guerre civile.

La mise en scène du retour à l’ordre et du triomphe du Grand Leader n’arrivera pas à effacer cet aveu.

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Maître de conférences à l’université Paris II Panthéon-Assas. Enseigne la philosophie et la science politique. Collaborateur régulier de Commentaire, chroniqueur au magazine Ukrainski Tyzhden. Ses travaux portent sur l’histoire du totalitarisme et les sorties du totalitarisme. A notamment publié: Naissances du totalitarisme (Paris, Cerf, 2011), Exercices d’humanité. Entretiens avec Vincent Descombes (Paris, Pocket Agora, 2020).

Notes

  1. Je me demande si les commentateurs ne surestiment pas la distance entre Poutine et Prigojine : c’était par nature un allié clandestin, donc avec un accès au Parrain plus compliqué que ses collègues guébistes, mais cela ne prouve pas qu’il n’était pas proche de Poutine, d’autant qu’il le connaît et l’a fréquenté depuis les débuts de l’ascension de Poutine à Saint-Pétersbourg, bien avant la cooptation de ce dernier par le KGB pour succéder à Eltsine.
  2. Il est peu probable que le Kremlin parvienne à mettre la main sur tous les actifs de Prigojine, qui a dû prendre ses précautions.
  3. L’IRA, Internet Research Agency, souvent désignée comme la « ferme à trolls » de Prigojine est bien plus que cela. C’est une entreprise sophistiquée de manipulation de l’opinion publique, notamment grâce au traitement de big data et à des ressources financières gigantesques. Sur ces technologies de manipulation, voir le livre de Peter Pomerantsev, This Is Not Propaganda. Adventures in the War against Reality, Faber and Faber, 2019. Les ingénieurs et les cadres de l’IRA ne se laisseront pas facilement absorber par un État chancelant.
  4. Cet opéra de Richard Wagner est le deuxième d’une tétralogie qui, comme on sait, se termine par Le Crépuscule des Dieux.
  5. Parti nullement pacifique et libéral mais, comme l’a montré ici Françoise Thom, décidé à reprendre le cours du relèvement de la puissance russe grâce aux liens avec l’Europe et non en rompant avec elle. Entreprise qui s’annonçait sous les meilleurs auspices, jusqu’à l’erreur monumentale commise par Poutine le 24 février 2022.
  6. Catherine Belton, Putin’s Men, Londres, 2020, p. 393. Aujourd’hui citoyen français, Pougatchev est « en guerre » contre Poutine, mais seulement pour récupérer ses biens spoliés, qu’il évalue à 12 milliards d’euros…
  7. Iegor Gran, Zombies, Paris, P.O.L., 2022.
  8. Je pense par exemple aux adeptes de la détente persuadés que celle-ci apporterait par surcroît un rapprochement des systèmes (cf. le « Changement par le rapprochement » cher à Willy Brandt), ou aux innombrables économistes, qui n’étaient pas tous des agents, qui étaient persuadés que les statistiques économiques soviétiques correspondaient à la réalité.
  9. L’historien en chef Poutine brouille au passage la chronologie et les faits. La débandade de l’armée russe était due à son arriération et à son dénuement plus qu’aux intrigues de l’arrière. Le tsar Nicolas II abdique en février 1917. Le gouvernement provisoire de Kerenski continue la guerre pour éviter une défaite catastrophique entraînant « la perte de vastes territoires ». Après leur coup d’État en d’octobre, les bolcheviks signent la paix avec l’Allemagne. La guerre civile oppose alors les Blancs et les Rouges, mais aussi la Pologne et la Russie, et la jeune nation ukrainienne à tous les autres.

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