Daria de Marioupol : « Un corps sans bras, sans jambes et sans tête gisait comme un déchet au milieu de la route »

Desk Russie publie une série de témoignages de réfugiés ukrainiens, recueillis dans le cadre du projet Exodus-2022. Lancée par le journaliste ukrainien Michael Gold, cette initiative a permis de rassembler des centaines de récits de réfugiés juifs de la guerre russo-ukrainienne. Enregistrés à chaud, ces récits sont précieux pour l’histoire. C’est le troisième volet de ces témoignages saisissants, consacré au calvaire d’une famille de Marioupol. Pour les volets précédents, voir (1) et (2).

Je suis née à Marioupol, je vis en Israël depuis 11 ans et j’ai récemment donné naissance à une fille. Le 25 janvier 2022, je suis venue dans ma ville natale pour voir mes parents et leur montrer la petite. Le 24 février, à 5h30, mon mari m’a appelée d’Israël et m’a dit de prendre le bébé et d’aller chez sa mère à Bratslav [Faїna Bayek est la chef de la communauté juive de Bratslav, NDLR]. Mais comment traverser toute l’Ukraine en guerre ?

Le même jour, les bombardements ont commencé, les sirènes ont hurlé, les missiles Grad ont volé, une puissante explosion a retenti — c’est la piste de l’aéroport qui a été bombardée. Maman est allée chercher ma sœur et mon frère pour rassembler toute la famille au même endroit. Pendant que j’étais seule, cachée dans la salle de bain, j’ai entendu des tirs de chars…

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Début 2022 : Daria et sa fille devant le théâtre de Marioupol qui sera détruit par le bombardement russe du 16 mars, entraînant la mort de centaines de civils.

L’alcool et les cigarettes sont devenus la seule monnaie d’échange

Nous vivions à côté de l’usine Ilitch — c’est un quartier résidentiel, mais proche du centre-ville. Chaque jour, la situation empirait, un char a tiré sur la maison voisine. La première semaine, on montait encore du sous-sol à l’appartement, puis on est allés à l’abri anti-bombes. Plus de 50 personnes y vivaient, dans trois grandes salles. Mon frère a enlevé la batterie de sa voiture et a branché l’électricité partout.

Nous avons immédiatement commencé à faire des réserves de nourriture ; ma maman tenait une petite épicerie, ce qui nous a aidés. Le deuxième jour, les pillages ont commencé et au bout de quelques jours, il ne restait plus rien. À un moment donné, l’argent a perdu sa valeur, l’alcool et les cigarettes sont devenus la seule monnaie d’échange.

Personne n’a souffert de la faim dans notre sous-sol — tout le monde partageait les uns avec les autres. Bientôt, l’eau, les communications et le gaz ont été coupés. Nous avons économisé l’eau, mais c’était difficile : il fallait préparer de la nourriture, boire, laver les fesses des enfants. Nous étions neuf à avoir des enfants — ma sœur avait une famille, mon frère aussi. Il fallait 14 litres d’eau par jour rien que pour une casserole de soupe et de bouillie. Papa avait un grand aquarium de 70 litres, le poisson est mort et nous avons gardé l’eau. La chaudière a été vidangée — 90 litres supplémentaires.

Il y avait un parc à 25 minutes à pied — les gens y allaient chercher de l’eau sous le feu, des gens que nous connaissions y sont allés et ne sont pas revenus. Heureusement, nous n’avons dû y aller qu’une seule fois.

Dès que le gaz a été coupé, tout le monde s’est précipité pour abattre des arbres et chercher du bois de chauffage. On cuisinait sur le feu, on sortait tôt le matin et on cuisinait pour toute la journée — les obus au-dessus de nos têtes. J’allaitais mon enfant et j’avais déjà commencé à lui donner des aliments complémentaires ; alors elle mangeait la même chose que nous — il n’y avait pas le choix.

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Daria avec sa grand-mère qui sera enterrée dans la cour

Notre grand-mère a été enterrée dans la cour par les voisins

Une fois, un mortier a tiré dans notre cour, tuant un voisin — il gisait dans la rue, heureusement il faisait froid. On recouvrait les corps et les laissait près des parapets. Peu à peu, on les enterrait. Au moment de l’évacuation, il y avait un cimetière de dix tombes dans notre cour et les gens continuaient à creuser des fosses. Le 3 avril, notre grand-mère a été enterrée par ses voisins de la même manière, dans un cimetière de fortune dans la cour. Elle est morte d’un infarctus, mais nous n’avions pas pu la rejoindre.

Un jour, je me suis blessée au bras et la blessure s’est infectée. Deux jours plus tard, mon coude était gonflé, enflammé, j’avais de la fièvre, et la situation empirait de jour en jour. Les voisins ont apporté des pommades, mais rien n’y a fait, j’avais besoin d’antibiotiques. Où les obtenir ? On a appris qu’il y avait un médecin dans un sous-sol à quelques maisons de là, alors on y a couru sous le sifflement des obus — c’est là que j’ai vu les premiers immeubles détruits.

Il m’a examinée et a prescrit un traitement d’antibiotiques par voie intramusculaire. Cela signifiait que l’allaitement n’était plus possible. Ma sœur m’a aidée — elle avait aussi un bébé, elle les allaitait tous les deux. Nous avons parcouru les sous-sols à la recherche des antibiotiques — rien. Et puis un homme nous a donné une adresse où il y avait une femme qui avait été opérée et qui prenait des antibiotiques. Mes parents avaient des cigarettes et de l’alcool dans leur magasin — on a payé le médecin et acheté les médicaments.

Au début, cependant, je n’ai pu en obtenir que pour la moitié du traitement et je n’ai pas pu trouver de lidocaïne, l’injection était très douloureuse. Puis nous avons réussi à en acheter encore, ce qui a finalement permis de guérir mon bras.

Certaines mamans ont perdu leur lait, de nombreuses personnes venaient dans notre sous-sol pour demander du lait en poudre pour les bébés et des couches. Parfois, des maraudeurs venaient pour échanger tout ce qu’ils avaient pillé contre des cigarettes et de l’alcool.

Beaucoup de gens sont morts. Le fils de six ans d’une amie a été tué, et dans une autre famille, un petit garçon d’un an et demi a été tué par des éclats d’obus. Dans notre sous-sol, il y avait un jeune homme aux jambes brisées…

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Daria et sa fille

Les explosions étaient dignes des films hollywoodiens

Le pire, c’était quand il y avait du silence — après cela, il y avait des tirs d’obus très violents. Lorsque ça se calmait, on emmenait les enfants se promener et, un jour où il y avait du soleil, tout le monde était dehors. Un voisin faisait de la cuisine sur le feu et ses enfants, âgés de 5 à 7 ans, jouaient à proximité. Il y a eu une forte explosion, sa tête a été arrachée, les enfants ont survécu, mais l’un d’entre eux a perdu un bras et l’autre, une jambe. À l’époque, l’hôpital n’avait pas encore été bombardé, les enfants y ont été transportés, je ne sais pas s’ils ont survécu.

Il y avait de telles explosions… comme dans les films d’action hollywoodiens. Parfois, il y avait de la fumée épaisse d’incendies, tout brûlait. Une fois, un avion russe a largué quelque chose de terrible. Un pâté de maisons a été détruit. Lorsque mon père est allé voir notre grand-mère, il a traversé cette zone — il a dit qu’il y avait un cratère d’environ 8 mètres par 4.

Il n’y avait aucune communication, seulement des rumeurs. La seule source d’information « officielle » était un haut-parleur russe installé dans la rue — il répétait tout le temps la même chose, cette phrase en particulier : « Nous sommes des libérateurs, nous sommes venus pour vous protéger et vous sauver. »  Ensuite, ils proposaient aux soldats des Forces armées ukrainiennes de se rendre, de retirer le chargeur de la mitraillette, de suspendre l’arme à leur épaule gauche, de prendre un drapeau blanc, de sortir et d’avancer dans une direction indiquée. « On vous donnera la possibilité de contacter votre famille et, après la fin des hostilités, vous rentrerez chez vous. » Suivait une phrase au fort accent méridional, déjà plus dure : « Rendez-vous ! Nous sommes venus sur cette terre pour tuer des ennemis. » Et ces messages alternaient. En outre, ils diffusaient des reportages sur les succès de la Russie sur le front. Assis dans le sous-sol, on avait l’impression que la majeure partie de l’Ukraine avait déjà été capturée. Lorsqu’on entend cela pendant un mois, l’option d’une évacuation via l’Ukraine ne vient même pas à l’esprit. Où aller, si tout est occupé ? Nos amis étaient inscrits sous le numéro 3000 dans la file d’attente pour la filtration, ils ne voulaient absolument pas aller en Russie, mais les Russes n’autorisaient pas à se déplacer en Ukraine. 

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Le sous-sol qui a servi de refuge à Daria et sa fille

La seule voie d’évacuation passait par la Russie

Le 23 mars 2022, nos voisins sont venus nous voir, ils étaient en train de former un convoi pour partir, et ils nous ont proposé de les rejoindre. Nous sommes partis le lendemain. Une grande partie de la ville était déjà sous le contrôle russe, de sorte que la seule voie possible était de passer par la Russie. On avait trois voitures, et elles restèrent intactes — même les vitres, un véritable luxe pour Marioupol. Nous avons donc quitté la ville par nos propres moyens, même si la décision n’a pas été facile à prendre, car nous connaissions ceux qui étaient partis et avaient disparu…

Sortir de la ville était un énorme problème. Marioupol est une ville de ponts. De chez nous, pour atteindre la périphérie, il fallait traverser quatre ponts, et tous ont été détruits. Par-dessus le premier, des gens avaient jeté une portière de voiture. C’était dangereux, mais on pouvait passer lentement. Le jour du départ, il y avait de terribles bombardements — c’était effrayant de quitter la maison. Mais la colonne était déjà formée et, à 7 h 30, nous sommes partis. Autour de ce pont, un grand nombre de petits clous étaient dispersés, ils avaient la taille d’un demi-petit doigt et ressemblaient à des pointes de fléchettes. C’était peut-être le contenu d’une bombe.

En chemin, j’ai vu des maisons détruites, certaines toutes noires, d’autres avec d’énormes trous, des chars explosés devant les entrées. Beaucoup de gens allaient à pied — toute une file, nous avons mis autant de personnes que possible dans notre voiture.

À une minute à peine de ce pont, les agents de la DNR [République populaire de Donetsk, organisation pseudo-étatique sécessionniste de l’Ukraine, NDT] se tenaient sur une colline qui surplombe toute la ville. Le checkpoint a été construit avec des voitures et des pneus brûlés à travers lesquels il fallait se faufiler. Il y avait un grand nombre de cadavres couverts de sang séché et de poussière. Certes, j’ai vu des morts dans ma cour, mais apparemment, les gens gisaient ici depuis longtemps. Un corps sans bras, sans jambes et sans tête gisait comme un déchet au milieu de la route… À côté, un char tirait directement sur la ville. Et je voyais où ça explosait.

Croyaient-ils vraiment nous avoir sauvés ?

Le seul moyen d’éviter une fouille abusive, c’était de donner aux soldats une bouteille et des cigarettes. Chacune de nos voitures avait ce kit à portée de main dans le coffre. Ils nous ont parlé assez gentiment. Ils nous ont même rassurés en nous disant que c’était déjà calme, qu’il n’y avait pas de bombardements. En réalité, il n’y avait plus rien à détruire. Croyaient-ils vraiment nous avoir sauvés ? Ils ont vérifié nos papiers et nos téléphones, papa a ouvert le coffre, le soldat a pris le paquet et nous a dit que nous pouvions partir. Même chose pour ma sœur et mon frère. Ils n’ont pas vérifié nos affaires. Ils m’ont demandé où était mon mari — à la maison, en Israël, ai-je répondu. Je n’ai montré que mon passeport israélien, bien que je possède également un passeport ukrainien. D’autres se faisaient contrôler leur voiture, certains hommes ont été déshabillés. 

J’ai compté plus de 20 points de contrôle avant la frontière russe. L’itinéraire changeait, de nombreux ponts avaient été détruits. Il y avait beaucoup d’équipement militaire — des chars, des blindés avec des lettres peintes V et Z. Il y avait même des voitures noires de fonction, sans plaque d’immatriculation.

Un militaire au poste de contrôle a prévenu : tout est miné, ne pas se garer au bord de la route. Alors que nous roulions à 20 kilomètres de la ville, nous avons vu un lance-roquettes Grad en plein champ frappant Marioupol. C’était terrible.

Nous sommes arrivés dans une ville de la DNR, où l’on nous a dit de nous soumettre à la filtration. La police nous a demandé d’apporter des photocopies des documents, mais nous n’avions que des hryvnias, et il n’y avait nulle part où les changer. Quelle impuissance ! Je voulais acheter des lingettes humides pour nettoyer mon enfant et une cuillère jetable pour lui donner de la bouillie. Mais nous n’avions pas de roubles, et la ville était pleine de réfugiés comme nous.

La vie semblait s’être arrêtée en DNR

La DNR est quelque chose d’horrible : la vie semblait s’y être arrêtée. Il n’y avait pas d’Internet, pas d’endroit où dormir, la nuit tombait. La file d’attente au commissariat de police était immense. Maman a couru partout, proposant de petites tablettes de chocolat en échange d’une photocopie, mais personne n’a accepté. Papa a trouvé un homme qui a accepté d’échanger 100 dollars contre des roubles… Nous avons fait les copies, obtenu des formulaires — il fallait maintenant se faire enregistrer. Quel type de voiture, qui voyage à bord, où étiez-vous auparavant, avez-vous aidé les Forces armées ukrainiennes, avez-vous maintenu des contacts avec des militaires ukrainiens, etc. Nous avons fait la queue pendant quatre heures, la nuit tombait… Maman est une battante, elle est allée voir le chef : « Accueillez-nous, trois enfants sont assis dans la voiture. » Mon frère avait une fille de 9 ans, ma sœur, un garçon d’un an et 10 mois, et ma fille, 8 mois. Ce chef a regardé maman : « Avancez lentement, on vous laissera entrer. »

Quelques heures plus tard, nous sommes arrivés à la frontière de la Russie. Il y avait une guérite et le garde-frontière nous a prévenus : on ne vous laissera pas sortir sans enregistrement ! Il y a une commune ici, nous dit-il, enregistrez-vous au commissariat de police. Au commissariat, il n’y avait personne. Ils nous ont emmenés dans la salle de fête, il y avait des lits, du thé, du café, des biscuits. Ils nous ont montré où nous pouvions nous laver. Certaines personnes posaient des questions sur la situation dans des quartiers précis de Marioupol où vivaient leurs proches. Ils ont pleuré, nous avons pleuré. Ils nous ont emmenés dans des bureaux, mais ils ont quand même fait déshabiller les hommes pour vérifier les tatouages, chacun a été photographié de profil et de face et ils ont pris nos empreintes digitales. Tous les passeports ont été scannés, tous les téléphones ont été vérifiés.

Il s’agissait, de fait, d’un interrogatoire : quand je suis arrivée, où vivent mes parents, leur date de naissance, les numéros de téléphone. La même chose pour chaque membre de la famille. Ayant vu le passeport israélien, ils ont appelé le ministère des Situations d’urgence russe et leur ont communiqué où j’étais. Et de là-bas, ils ont contacté l’Ambassade d’Israël.

On ne savait pas où se trouvaient la sœur de mon papa et sa famille, ni s’ils étaient en vie. Lors du contrôle des passeports, un employé a dit : « Ce nom m’est familier. Je l’ai vu quelque part hier. » Il a feuilleté le registre et, effectivement, tous les proches de papa étaient là, ils étaient partis la veille.

Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire qu’il voulait aller en Russie. Pas une seule fois

Nous avons enfin reçu les papiers tamponnés et signés. Et avec ces papiers, on s’est dirigé vers la frontière russe. Lorsque notre tour est arrivé, nous avons été mis à l’écart, comme toutes les voitures portant des plaques d’immatriculation ukrainiennes. Nous sommes restés tout simplement assis pendant deux heures, puis ils ont pris nos documents et ne les ont pas rendus pendant longtemps, ensuite ils ont emmené les hommes — papa et mon frère. Même interrogatoire : déshabillage, prise des empreintes digitales, etc.

Ensuite, ils ont contrôlé la voiture pendant environ une heure et nous sommes restés là pendant encore deux heures. Au total, cela a pris sept heures : ils nous ont libérés à une heure du matin. On voulait trouver un hôtel, mais tout était plein à craquer, et on a donc dû rouler jusqu’à Rostov dans la nuit. On y a passé le reste de la nuit, fait notre toilette, changé des dollars en roubles.

L’objectif était la Géorgie, personne ne voulait rester dans la Fédération de Russie, nous en avons discuté encore au sous-sol. J’ai grandi à Marioupol, j’y ai fréquenté l’école et la fac, je suis partie à l’âge de 22 ans, mais j’y suis retournée régulièrement voir ma famille. Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire qu’il voulait vivre en Russie. Jamais. Surtout après 2014, lorsque Marioupol avait été bombardée. À l’époque, des milliers de réfugiés de Donetsk y avaient afflué ! À Marioupol, on comprenait bien ce qu’étaient la DNR et la LNR et qui était derrière ces « républiques ». Marioupol était une ville propre, belle, moderne — on avait envie d’y vivre, d’y travailler, il y avait des endroits où sortir. Tout ça c’est du passé.

En Géorgie, nous avons été accueillis comme si nous étions chez nous

Nous avons passé la douane en Géorgie en 10 minutes. La première chose que j’ai vue, c’était le drapeau ukrainien. J’aime beaucoup ce pays, et cette fois-ci, nous avons été accueillis comme si nous étions chez nous. Je n’ai jamais vu autant de drapeaux jaune et bleu en Ukraine — j’en ai compté dix sur trois maisons. La musique ukrainienne était diffusée, partout il y avait des inscriptions « Gloire à l’Ukraine ! » et dans certains magasins, le pain était distribué gratuitement aux Ukrainiens. Mon mari a envoyé de l’argent, mais ils ne nous ont pas pris d’argent pour le logement, par principe, ils l’ont catégoriquement refusé. La maîtresse de la maison a dit que ce serait son aide à l’Ukraine. Elle nous a logés dans une maison individuelle et nous a donné à manger…

Mon frère a trouvé un appartement ; lorsque les propriétaires ont appris qu’il venait d’Ukraine — ils ne lui ont pas fait payer un centime, et le soir, ils sont venus divertir toute la famille. Ma sœur s’est cassé une dent — elle est allée chez le dentiste, et quand ils ont su d’où elle venait, ils ne lui ont rien fait payer.

Nous sommes restés une semaine en Géorgie, mon mari est venu me chercher et nous a emmenées, ma fille et moi, en Israël.

En guise de conclusion

Il a fallu plusieurs semaines pour organiser la réinhumation de ma grand-mère. Il s’est avéré que les nouvelles autorités avaient déjà dressé une liste et que notre grand-mère y figurait à la 20 000e place ! Le problème a été résolu moyennant 600 dollars, elle a été exhumée et enterrée dans le cimetière à côté de son mari.

Les amis disent qu’il y a une montagne de cadavres dans l’entrepôt du supermarché Métro et que les gens y cherchent des proches disparus. Une forte odeur se dégage des corps en décomposition…

Traduit du russe par Larissa Mamounia

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