Aider militairement l’Ukraine plutôt qu’espérer un vain « apaisement »

La Chambre des représentants des États-Unis doit prochainement se pencher à nouveau sur le plan d’aide militaire à l’Ukraine préparé par l’administration Biden. Alors que la situation sur le théâtre des opérations semble lentement mais sûrement évoluer en faveur de l’armée russe, l’aide américaine s’avère cruciale. Elle aurait aussi des retombées positives sur le rapport global des forces. Inversement, sa suspension, plutôt que de conduire à un règlement diplomatique, pourrait faire voler en éclat les calculs des « réalistes » et des partisans de l’ « apaisement », comme ceux d’un Trump qui préfère la défaite des États-Unis à la sienne.

De prime abord, il importe de balayer la thèse, véhiculée par les tenants d’un improbable isolationnisme américain1, selon laquelle les alliés européens se défausseraient sur les États-Unis. Globalement, l’aide militaire et financière apportée à l’Ukraine est assurée à moitié par les États-Unis, à moitié par leurs alliés européens. Le problème réside dans le fait que ces derniers n’ont pas les stocks d’armements et les capacités militaro-industrielles requis pour alimenter en flux continus l’armée ukrainienne. Il faudra y remédier — la Commission et les États européens y travaillent —, mais le tempo des combats n’est pas celui de la politique d’armement. Pour le moment, l’aide américaine est vitale et irremplaçable. Dont acte.

Dans la tête de Vladimir Poutine

Sur le théâtre des opérations, cette aide militaire a déjà eu des effets hors de proportion avec son coût de financement, inférieur à 5 % du budget militaire des États-Unis. Sans qu’un seul soldat américain ne soit tombé au champ d’honneur, l’armée russe a souffert des pertes majeures et le potentiel militaro-industriel de la Russie est entamé. La résistance militaire ukrainienne « fixe » les forces russes, ce qui donne plus de temps aux Alliés pour remonter en puissance, pour s’entraîner et tester leur planification stratégique, relancer leur industrie d’armement et rééquiper leurs forces armées. De fait, l’Ukraine est le bouclier de l’OTAN et le soutien qui lui est apporté permet de gagner du temps, « denrée » stratégique de première importance.

Il faut par ailleurs insister sur les répercussions d’un théâtre géopolitique à l’autre. Le sort des opérations en Ukraine entraînera des conséquences décisives dans l’ensemble de la zone euro-atlantique couverte par l’OTAN, au Moyen-Orient, où l’allié iranien de la Russie sévit2, ainsi qu’en Asie du Sud et de l’Est, sur le théâtre Indo-Pacifique, espace de déploiement des ambitions de puissance de la Chine populaire. Le fait est que les dirigeants des puissances perturbatrices — l’axe Moscou-Téhéran-Pékin-Pyongyang — se concertent, développent des synergies, et exercent des pressions multiformes sur les nations occidentales, leurs alliés et leurs partenaires régionaux. En somme, c’est bien une alliance globale qui prend forme et se resserre. Une défaite en Ukraine galvaniserait ceux qui ont d’ores et déjà enterré l’Occident, convaincus qu’ « il faut pousser ce qui tombe » (Nietzsche).

D’aucuns expliquent qu’on ne sait pas ce que Poutine aurait en tête, après l’écrasement de l’Ukraine, et qu’il serait même vain de chercher à le savoir3. Quant aux synergies eurasiatiques et intercontinentales dirigées contre l’Occident, il s’agirait de convergences purement accidentelles dont on ne pourrait rien déduire quant à un éventuel regroupement de puissances hostiles. En d’autres termes, « on verra bien » et, dans l’attente, dédramatisons cette convergence des lignes dramaturgiques, pour traiter les choses séparément. Une pataphysique à la Woody Allen, digne de « What ever works » : tout ne serait que hasards et singularités incommensurables.

Le recul historique et le passif de Poutine, son discours géopolitique et la proclamation urbi et orbi de ses objectifs donnent pourtant une idée de l’intention stratégique de la Russie. Rappelons son « discours de Munich », prononcé le 10 février 2007, la succession d’actes politiques, de décisions stratégiques et d’opérations guerrières, ou encore les termes de l’ultimatum russe4 du 17 décembre 2021. L’esprit de suite ne fait décidément pas défaut au maître du Kremlin, et le fait est qu’il incarne une forme de consensus au sein de la classe dirigeante des siloviki (les hommes issus des « structures de force »).

De même, le soutien réciproque entre les puissances perturbatrices, les livraisons d’armes et/ou le soutien à l’économie de guerre russe, ou encore le partage du renseignement et d’images géospatiales, sont des réalités patentes5. C’est bien pourquoi ceux qui ne cessaient de nier l’existence d’une alliance russo-iranienne ou sino-russe, et se gaussaient d’un éventuel soutien militaro-industriel de la Corée du Nord, sont désormais plus discrets.

Les « déni oui-oui » croient-ils qu’en niant l’existence d’un vaste système d’alliances anti-occidentales, certes d’un autre type que l’OTAN, ils diminueraient sa force et sa substance ? Sous l’angle de la guerre psychologique, le dénigrement a son utilité, mais il ne faudrait pas qu’il se transforme en auto-intoxication et fausse la perception des réalités militaires, diplomatico-stratégiques et géopolitiques. D’autres négateurs semblent prisonniers de la raison analytique, au point de s’interdire toute opération synthétique, et de ce que Max Weber nommait la « pestilence méthodologique ».

Il faut pourtant avoir le « souci des ensembles » et savoir brosser le paysage géopolitique, avec ses lignes de force et ses tendances générales. Bref, prendre le risque d’un diagnostic, oser nommer les choses et désigner l’ennemi, plutôt que de décomposer à l’infini son objet d’étude, aller en répétant que « les choses sont plus compliquées » et qu’ « on n’est pas dans la tête de Poutine ». S’ils pensent impossible de casser le code culturel de l’ennemi, de pénétrer son système mental pour dégager ses buts politiques et son intention stratégique, il est encore temps de se consacrer à d’autres activités : littérature, science-fiction ou simple administration des choses.

Le poison de l’ « apaisement »

En vérité, la sincérité de certains négateurs est sujette à caution, notamment lorsque reviennent les mêmes éléments de langage visant à rassurer les États membres des instances euro-atlantiques (OTAN et Union européenne) et leurs opinions publiques : « Poutine veut l’Ukraine mais rien d’autre » ; « L’armée russe n’aurait pas les moyens d’attaquer un autre pays » ; « Bien sûr, il faut livrer des munitions mais… ». On reconnaîtra là les tournures caractéristiques du « faux tragique » : c’est grave mais ce n’est pas si grave ; ça va bien se passer. Déjà revient l’idée de ménager la Russie pour disposer d’une marge de manœuvre à l’encontre de la Chine populaire (l’illusoire scénario du « Nixon in reverse »).

Au demeurant, ces gens sont souvent ceux qui, quelques jours encore avant l’« opération spéciale » du 24 février 2022, niaient l’offensive à venir et incriminaient l’« hystérie anti-russe ». Les règles de courtoisie ont conduit à ne pas les pointer du doigt et ils ont fait le gros dos. Mais, sans vergogne, ils remettent le couvert. Leur « réalisme », revendiqué comme un titre de gloire, consiste à s’adapter à la conjoncture et à varier avec le vent. Surtout, ne pas se trouver en porte-à-faux et vouloir ce qui paraît inéluctable à un moment donné. D’autres, il est vrai, sont plutôt envoûtés par la théorie néoréaliste des relations internationales et la mécanique newtonienne qu’elle prétend élaborer6.

Derrière ces jugements et prises de position transparaît l’idée d’une politique d’apaisement, censée dissoudre la conflictualité ou du moins la ramener au stade de la simple compétition stratégique, canalisée par un jeu de règles communément admises. Ne voulant offenser personne, ils parlent plutôt d’ « accommodements » et poussent des cris d’orfraie si leurs contradicteurs se reportent à la conférence de Munich (29-30 septembre 1938) : « Les situations ne sont pas comparables ! » Comme si nous ne savions pas qu’une analogie historique est tout à la fois faite de ressemblances et de dissemblances. Au vrai, savent-ils ce qu’est un idéaltype wébérien ?

Au-delà des circonstances historiques singulières, une politique d’apaisement présente les caractéristiques qui suivent. L’idée directrice est de prendre en compte les griefs de l’adversaire pour, au moyen d’une négociation rationnelle, leur donner partiellement satisfaction. Une telle politique a pour postulat que les revendications de l’ « autre » seraient limitées et raisonnables, voire réductibles à une question d’amour-propre et d’estime de soi. Le rehaussement de son statut international, quelques modifications territoriales peut-être, des paroles et des gestes adéquats enfin, suffiraient à éteindre son agressivité.

De tels espoirs font songer au « monde de Boucle d’Or » (ni trop haut, ni trop bas ; ni trop chaud, ni trop froid, etc.) : un univers rêvé de stabilité et d’homéostasie, dans lequel les choses ne se modifient que de manière progressive et incrémentale7. Le tragique de l’action humaine, les passions et la psychologie des profondeurs en sont exclus. On semble oublier que c’est ce type de diplomatie, de « first Russia policy » en « reset » et autres « partenariats stratégiques », que Poutine a fait échouer. Souvenons-nous : « la Tchétchénie est une affaire intérieure » ; « la Russie n’attaquera pas la Géorgie » ; « la guerre russo-géorgienne n’aura pas de conséquences pour l’Ukraine » ; « la Russie n’osera pas prendre la Crimée et le Donbass » ; « Poutine veut se débarrasser d’Al-Assad et Moscou n’a que des intérêts limités en Syrie » ; « l’Afrique pourrait être le terrain d’une coopération pragmatique avec la Russie ».

Peu encore avant l’ « opération spéciale » en Ukraine, ce furent les fantasmagories sur « l’Europe de Lisbonne à Vladivostok », une hypothétique alliance russo-occidentale contre la Chine (le « Nixon in reverse ») et le soit-disant « bluff » poutinien d’une grande offensive en Ukraine ( « Restons calmes. Tout cela n’est que gesticulations »). Enfin, l’idée fausse selon laquelle le maître du Kremlin, au terme d’un calcul coûts/ bénéfices, pourrait revenir à une table de négociations et mettre fin à la guerre en Ukraine. Aussi ne fallait-il surtout pas livrer de toute urgence à Kyïv les moyens militaires lourds nécessaires à la victoire : laisser du temps au temps, pour que Poutine puisse mener son exercice d’introspection et de discernement.

« Out of control » ?

Malgré tout cela, les aficionados de l’apaisement, de part et d’autre de l’Atlantique nord, reprennent leur antienne. En dépit des faits, ils croient que la quasi-interruption de l’aide militaire à l’Ukraine faciliterait l’établissement d’une paix durable, voire la reprise du « business as usual ». Au contraire, c’est le scénario de l’ « out of control » qui pourrait prévaloir8.

Réduite à ses seules forces, l’armée ukrainienne pourrait développer sa stratégie de frappes en profondeur (voir le bombardement de raffineries russes jusqu’à mille kilomètres de distance), au moyen de drones nationaux, avec des répercussions sur les marchés pétroliers et la situation mondiale (les capitales occidentales s’en inquiètent). Enhardi par le blocage du Congrès des États-Unis et les atermoiements occidentaux, le pouvoir russe intensifie déjà ses attaques sur les villes ukrainiennes et il tirera argument des frappes ukrainiennes pour déployer une violence hyperbolique.

Au-delà, il importe de comprendre et de réaliser que les délires du néo-eurasisme et le tournant millénariste du nationalisme grand-russe, comparable à une fausse religion de salut terrestre ne se satisferont pas du Donbass, de la Crimée et du « pont terrestre » jeté en direction d’Odessa et de la Transnistrie (Moldavie). L’idée directrice est de reconquérir la Mitteleuropa, entre Baltique et mer Noire, et de satelliser la plus grande part possible de l’Europe. Celle-ci fournirait à la Russie-Eurasie les moyens de ses ambitions en contribuant au rééquilibrage de l’alliance Moscou-Pékin.

La perspective explique que plusieurs gouvernements européens, à la suite des déclarations françaises, n’excluent pas l’envoi d’éléments militaires sur le théâtre ukrainien, ne serait-ce que pour protéger des moyens déployés sur place (systèmes d’armes, centres de maintenance, usines d’armement) et permettre à l’armée ukrainienne de concentrer ses efforts sur la ligne de front9. Outre la cause de l’Ukraine et la préservation des principes sur lesquels repose l’ordre international européen, l’enjeu est de prévenir la catastrophe géopolitique qu’entraînerait une rupture d’équilibre, et ce d’un bout à l’autre de la masse terrestre euro-asiatique et dans la région Indo-Pacifique.

En guise de conclusion

En guise de conclusion, il importe donc que les États-Unis parviennent à dépasser les dysfonctionnements de leur système politique et que le Congrès vote l’aide à l’Ukraine, fût-ce avec des ajustements. Que la bruyante minorité isolationniste de Congressmen prenne conscience que l’île-Amérique n’est pas à l’abri des fracas du monde ; deux guerres mondiales au cours du XXe siècle, suivies d’une « guerre de Cinquante Ans » (la Guerre froide) l’ont amplement démontré. Il est tout simplement impossible pour un État, plus encore une superpuissance, d’avoir le choix de participer ou non au système mondial, moins encore à l’ère de l’histoire universelle, des cosmo-stratégies et de l’arraisonnement du monde par la technique. Si l’Europe basculait dans la guerre, alors que l’Iran mène au Moyen-Orient une guerre irrégulière contre Israël et que les tensions montent dans les « Méditerranées asiatiques » (mers de Chine du Sud et de l’Est), les États-Unis ne pourront pas se retrancher derrière leurs deux océans riverains, et leurs arguties juridico-internationales contre les « mauvais payeurs » et autres « passagers clandestins » (les « free-riders »). D’autant plus que les chiffres de l’aide à l’Ukraine mettent en évidence la réalité de l’effort collectif européen.

À un moment donné, probablement plus vite que lors des deux guerres mondiales, les États-Unis risquent d’être aspirés en quelque sorte par le « trou noir » d’une ou plusieurs grandes guerres en Eurasie et sur ses pourtours. Conformément aux lois de l’hétérotélie (le « paradoxe des conséquences » de Max Weber), il est fort possible que l’absence d’aide à l’Ukraine précipite le scénario du pire. In fine, les comptes d’apothicaire, les calculs politiciens et les tactiques dilatoires ne fournissent pas d’options stratégiques. Le « basisme » d’une partie des élus américains, le lâchage de l’Ukraine, voire l’adieu à la Vieille Europe (nous n’en sommes pas là) feraient le jeu des ennemis de l’Occident qui entendent diviser les Alliés et obtenir le découplage géostratégique des deux rives de l’Atlantique Nord. Les États-Unis y perdraient leur primauté internationale, indissociable d’un système mondial d’alliances, et leurs bases outre-mer. Tôt ou tard, la conservation de l’être serait en jeu. La clarté morale, une définition large et adéquate des intérêts nationaux mais aussi la saisie du kaïros (l’instant propice/le moment critique) impliquent donc un soutien continu à l’Ukraine. En contrepartie, Washington est en droit d’attendre que ses alliés assument une plus grande part du « fardeau » de la défense, à l’échelon mondial comme en Europe.

Professeur agrégé d’histoire-géographie et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII). Auteur de plusieurs ouvrages, il travaille au sein de l’Institut Thomas More sur les enjeux géopolitiques et de défense en Europe. Ses domaines de recherche couvrent la zone Baltique-mer Noire, l’Eurasie post-soviétique et la Méditerranée.

Notes

  1. Réel quant aux dispositions d’esprit de nombre d’Américains, l’isolationnisme stricto sensu, aux plans diplomatique et international, n’est pas aussi évident qu’il y paraît. Dans sa fameuse adresse de 1796, George Washington ne parle que des « alliances empêtrantes » qu’il faut éviter. Dès 1805, la marine militaire des États-Unis, comme celles des puissances européennes, intervient en Méditerranée contre la piraterie barbaresque (le corps des Marines est alors créé). En 1823, la déclaration Monroe révèle une vision géopolitique d’ensemble des Amériques. On peut y voir aussi la propédeutique d’une alliance objective avec l’Angleterre dont la flotte monte la garde dans l’océan Atlantique, ce qui permet aux États-Unis de se déployer dans le Pacifique, tôt qualifié d’ « Océan de la Destinée ». En 1853-1854, ils contraignent le Japon féodal à s’ouvrir au monde extérieur et prennent la direction d’un front de puissances occidentales qui obtiennent l’établissement de relations diplomatiques et la signature de traités commerciaux. Rapidement, les États-Unis se posent en protecteurs de la Chine impériale pour laquelle le secrétaire d’État John Hay, au détour des XIXe et XXe siècles, élabore une politique de la « porte ouverte » (respect de l’intégrité territoriale de l’Empire Qing et libre concurrence sur le marché chinois). À cette époque, les États-Unis entrent dans le cercle étroit des grandes puissances mondiales et se projettent à l’échelle du globe.
  2. Cette guerre couverte est en passe de se transformer en guerre ouverte, les dirigeants israéliens considérant que le piège iranien — recours à des affidés dans différentes parties du théâtre moyen-oriental et progression continue vers l’atome guerrier — se referme sur l’État hébreu.
  3. Cf. Michel Eltchaninoff, Dans la tête de Vladimir Poutine, Actes Sud, 2015.
  4. Cf. Françoise Thom, « Que signifie l’ultimatum russe aux Occidentaux ? », Desk Russie, 30 décembre 2021,
  5. Cf. Pour le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, « la Chine soutient l’économie de guerre russe, et en retour Moscou hypothèque son avenir à Pékin » (entretien BBC), Le Monde, 6 avril 2024.
  6. La théorie néo-réaliste a bâti un modèle newtonien d’interaction entre les unités actives du système international (les États), une sorte de physique dans laquelle les alliances seraient soumises à un perpétuel processus de décomposition-recomposition, en fonction du jeu mouvant des rapports de puissance. Selon l’expression de Jean-Yves Haine, il ne suffit pourtant pas d’être « radiologue » et de considérer le squelette, c’est-à-dire la structure systémique abstraite des relations entre les États. Il faut être « cardiologue » — car « tout est question de flux de sang, de vie » —, mais aussi être « psychologue », pour « cerner les identités et mieux comprendre les ambitions et les échecs ». Cf. Jean-Yves Haine, Les États-Unis ont-ils besoin d’alliés ? Payot, Paris, 2004, p. 34.
  7. Ou encore le « principe de Boucle d’Or » (le « Goldilocks Principle »). Utilisé en psychologie, dans les sciences économiques et sociales ou encore en astrobiologie, le « principe de Boucle d’Or » repose sur la réunion de conditions moyennes (juste température d’un écosystème, calibrage des tâches adapté à son niveau psychoéducatif, équilibre entre les tendances à la hausse et à la baisse d’un marché boursier, etc.). Boucle d’or et les Trois Ours est un conte folklorique anonyme, peut-être d’origine écossaise. Sa première édition remonte à 1837, sous la forme d’un texte composé par l’écrivain romantique anglais Robert Southey ( « The Story of the Three Bears »), publié dans The Doctor.
  8. Out of control est le titre d’un ouvrage de Zbigniew Brzezinski qui s’inscrit dans le débat américain de l’après-Guerre froide, alors que différents « paradigmes » sont élaborés (cf. Zbigniew Brzezinski, Out of Control: Global Turmoil on the Eve of the 21st Century, 1993). Le débat porte alors sur le devenir du monde et des rapports de puissance (lignes de force et enjeux), les fins générales que les États-Unis devraient poursuivre et, consécutivement, la politique étrangère, portée par une grande stratégie, qu’il leur faudrait penser, concevoir et conduire.
  9. Cf. Cyrille Gloaguen, Jean-Sylvestre Mongrenier, Envoi de militaires en Ukraine : « Plutôt que de s’indigner des propos du président français, il importe d’envisager le pire », Le Monde, 4 mars 2024.

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