Comment l’Ukraine contribue à résoudre les problèmes mondiaux

La guerre russe en Ukraine est l’une des nombreuses tentatives par des États puissants, dans leurs régions respectives, d’étendre leurs territoires depuis la fin de la guerre froide. Cette guerre n’est donc qu’un symptôme de tendances internationales destructrices plus larges, et son issue aura une influence importante sur la direction dans laquelle le monde évoluera, affirme l’analyste allemand.

Des expressions souvent utilisées mais imprécises telles que « crise ukrainienne » ou « guerre d’Ukraine » induisent en erreur, laissant croire que la guerre russe en Ukraine est un problème spécifique de l’Europe de l’Est. Selon cette perception erronée, un gouvernement ukrainien davantage soumis à la Russie aurait pu éviter cette guerre malheureuse. Kyïv pourrait donc supposément encore contenir les risques mondiaux d’extension du conflit à d’autres domaines et régions.

Si l’on considère la guerre russe en Ukraine dans une perspective historique et comparative, elle apparaît différemment. Elle devient alors l’une des nombreuses manifestations de l’impérialisme post-soviétique de Moscou et l’un des formes du développement régressif plus large à l’œuvre depuis la fin du XXe siècle. L’assaut de la Russie contre l’Ukraine est une réitération ou un avant-goût de pathologies familières non seulement de l’Europe de l’Est, mais aussi d’autres régions du monde. La prétendue « crise ukrainienne » n’est ni singulière ni locale. Elle est moins le déclencheur qu’une manifestation de tendances destructrices plus larges.

Cette guerre est aussi une grande bataille pour l’avenir de l’Europe et pour le principe de l’inviolabilité des frontières. Elle touche en outre au droit de l’Ukraine d’exister en tant qu’État membre régulier de l’ONU, elle qui est une république fondatrice de l’ONU en 1945. Elle revêt donc une véritable signification mondiale. Cette guerre, sans aucun doute, n’est qu’une des nombreuses expressions d’un désordre international plus large.

Cependant, le cours et l’issue de cette guerre ont le pouvoir d’accélérer, de contenir ou d’inverser la dégradation politique, sociale et juridique à travers le monde. Une victoire partielle de Moscou en Ukraine déstabiliserait de manière permanente le droit et l’ordre internationaux et pourrait déclencher des conflits armés ainsi que des courses aux armements ailleurs. En revanche, une défense réussie de l’Ukraine contre l’expansion militaire de la Russie générerait des effets bénéfiques considérables sur la sécurité mondiale, la démocratie et la prospérité, et ce de trois manières.

Premièrement, une victoire ukrainienne conduirait à une stabilisation de l’ordre de l’ONU, fondé sur des règles, qui a vu le jour après 1945 et a été consolidé avec l’autodestruction du bloc soviétique et de l’URSS après 1989. Deuxièmement, elle déclencherait une relance de la démocratisation internationale, qui a stagné depuis le début du XXIe siècle, et qui a grand besoin d’un coup de pouce pour redémarrer. Troisième point enfin, la défense nationale continue de l’Ukraine et la construction de l’État ukrainien contribuent à l’innovation et à la revitalisation mondiales dans divers domaines, de la technologie « à double usage » à l’administration publique, dans lesquels l’Ukraine est désormais à la pointe.

L’Ukraine stabilise l’ordre international

La guerre russe en Ukraine n’est donc qu’une des nombreuses tentatives par des États puissants, dans leurs régions respectives, d’étendre leurs territoires depuis la fin de la guerre froide. Ravivant les pratiques de la politique internationale d’avant 1945, plusieurs gouvernements révisionnistes ont tenté ou prévoient d’installer leur présence dans des pays voisins sans y être invités. Les opérations militaires qui en résultent ont été ou seront offensives, répressives et non provoquées, plutôt que défensives, humanitaires et préventives. Plusieurs autocraties révisionnistes sont en train, ou sont tentées d’essayer, de remplacer le droit international par le principe de « la loi du plus fort ».

Un exemple précoce de l’après-guerre froide a été l’annexion du Koweït par l’Irak en 1990, qui a été instantanément renversée par une coalition internationale en 1991. Autre exemple des années 1990, les attaques revanchistes de la Serbie contre d’autres républiques de l’ex-Yougoslavie autrefois dirigées depuis Belgrade. Pendant cette période, la Russie a également commencé à créer des « républiques » en Moldavie (Transnistrie) et en Géorgie (Abkhazie et Ossétie du Sud). En même temps, Moscou a impitoyablement réprimé l’émergence d’une république tchétchène indépendante sur son propre territoire.

Récemment, le Kremlin a tourné son attention vers l’Ukraine. En 2014, Moscou a créé non seulement des « républiques populaires » à Donetsk et Louhansk, mais a également annexé de manière scandaleuse la Crimée à la Fédération de Russie. Huit ans plus tard, la Russie a également illégalement incorporé les régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson à son territoire officiel.

La réaction de la communauté internationale aux révisions des frontières par la Russie est restée tiède par rapport aux tentatives irakiennes et serbes des années 1990. Les réactions timides de l’Occident n’ont fait que provoquer davantage d’aventurisme russe. Moscou exige maintenant la cessation volontaire par Kyïv de toutes les parties des quatre régions ukrainiennes continentales que la Russie a annexées en 2022. Cela inclut même certaines parties du territoire ukrainien que les troupes russes n’ont jamais réussi à capturer. L’objectif final du Kremlin reste l’éradication de l’Ukraine en tant qu’État souverain et de la nation ukrainienne en tant que communauté culturelle indépendante.

Pendant ce temps, Pékin contourne les règles de conduite établies dans les mers de Chine méridionale et orientale et intensifie ses préparatifs pour incorporer par la force la République de Chine à Taïwan à la RPC. Le Venezuela a annoncé des revendications territoriales sur le Guyana voisin. D’autres politiciens révisionnistes à travers le monde nourrissent peut-être des projets similaires.

L’incorporation officielle par Moscou des terres ukrainiennes au territoire de l’État russe est unique, car elle est le fait d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, autrefois créé pour empêcher de telles révisions frontalières. Le comportement de la Russie est également particulier compte tenu de son statut officiel d’État doté d’armes nucléaires et de gouvernement dépositaire en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1968. Néanmoins, Moscou tente de réduire ou même de détruire un État membre officiel de l’ONU et un État non doté d’armes nucléaires, sapant ainsi toute la logique du régime de non-prolifération et ses prérogatives spéciales pour les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, à qui le TNP autorise la possession d’armes nucléaires.

En même temps, l’assaut russe sur l’Ukraine n’est ni géographiquement ni temporairement entièrement exceptionnel. Il n’est qu’un des nombreux symptômes récents de l’impérialisme néo-russe plus générique. Il est également juste un aspect des tendances expansionnistes et revanchistes plus larges à travers le monde.

Une victoire ukrainienne contre la Russie ne serait pas un simple « événement local », mais un événement d’une importance bien plus large. Elle pourrait devenir un facteur important dans la prévention ou l’inversion du révisionnisme des frontières internationales et de l’irrédentisme territorial. Inversement, une défaite de l’Ukraine ou une paix injuste russo-ukrainienne renforcerait l’aventurisme colonialiste à travers le monde. La lutte de l’Ukraine pour l’indépendance est donc à la fois une manifestation de problèmes plus larges et un instrument de leur solution.

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L’ambassadeur ukrainien aux Nations Unies, Sergiy Kyslytsya, montre une photo de l’hôpital pour enfants bombardé à Kyïv par les Russes // Compte X de Kyslytsya

L’Ukraine relance la démocratisation internationale

L’assaut de la Russie contre l’Ukraine ne remet pas seulement en question des principes tels que la résolution pacifique des conflits, la souveraineté nationale et l’inviolabilité des frontières. C’est aussi la répercussion d’une autre tendance politique mondiale négative du début du XXIe siècle, à savoir le déclin de la démocratie et la résurgence de l’autocratie. Cette tendance régressive ne se manifeste pas seulement via la confrontation entre la Russie et l’Ukraine.

Un déterminant interne majeur de l’assaut russe sur l’Ukraine est que les différentes guerres de Poutine ont, depuis 1999, été des sources de la popularité, de l’intégrité et de la légitimité de son régime antidémocratique. Parfois négligées dans les analyses du soutien public russe à l’autoritarisme, l’occupation, la soumission ou/et la répression de peuples comme les Tchétchènes, les Géorgiens et les Ukrainiens trouvent un large soutien parmi les Russes ordinaires. Et ce soutien aux interventions militaires victorieuses, surtout sur le territoire des anciens empires tsariste et soviétique, est une ressource politique majeure pour le régime de plus en plus autocratique de Poutine et une base dans la société sur laquelle il peut s’appuyer.

Les tendances régressives étaient déjà observables dans la Russie semi-démocratique de Boris Eltsine des années 1990, en Moldavie et en Tchétchénie, par exemple. Cependant, sous Poutine — qu’il soit Premier ministre (1999-2000, 2008-2012) ou président — la brutalité des opérations militaires revanchistes russes à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie a rapidement augmenté. Cette radicalisation provient non seulement d’un irrédentisme russe croissant en soi, mais est aussi le résultat de changements fondamentaux dans le régime politique russe. L’agressivité croissante de Moscou à l’étranger va de pair avec une croissance de la répression intérieure à partir de l’arrivée de Poutine au pouvoir, en août 1999.

Les deux principaux pics précoces de l’agressivité du Kremlin envers l’Occident et l’Ukraine ont suivi, non par hasard, les événements ukrainiens de 2004 et 2014. Ils avaient beaucoup à voir avec les victoires des révolutions libérales et démocratiques de ces années, la révolution Orange et la révolution de Maïdan. L’évolution intérieure de l’Ukraine ne s’est pas contentée de remettre en question les prétentions impériales de la Russie, elle tire également la plus grande ancienne colonie hors de l’orbite de Moscou. La politique ukrainienne prônant la démocratie est en outre un contre-modèle conceptuel à l’autoritarisme dans le monde post-communiste. Son existence même remet en question la légitimité des autocraties post-soviétiques en Russie, au Bélarus, en Azerbaïdjan et en Asie centrale.

La lutte de l’Ukraine pour l’indépendance est donc non seulement une défense du droit et de l’ordre internationaux, mais aussi une bataille pour la cause de la démocratie mondiale. Le combat entre les forces pro- et anti-démocratiques est global. Il s’était intensifié avant la guerre russe en Ukraine, et continue de s’intensifier indépendamment d’elle. En même temps, la confrontation entre l’autocratie russe et la démocratie ukrainienne est particulièrement « épique ».

Si l’Ukraine est victorieuse, l’alliance internationale des démocraties gagne et l’axe des autocraties autour de la Russie perd. Dans ce scénario, non seulement les autres démocraties gagneront en sécurité, en confiance et en dynamisme, mais il est probable qu’un certain nombre d’autres démocraties voient le jour — surtout dans le monde post-communiste, de l’Europe de l’Est à l’Asie centrale. Par un effet de diffusion, de débordement ou de domino, cela pourrait également déclencher des re-démocratisations ou nouvelles démocratisations ailleurs.

Inversement, une victoire russe encouragerait les régimes autocratiques et les groupes anti-démocratiques à travers le monde. Dans un tel scénario, le régime démocratique et les sociétés ouvertes seraient stigmatisés comme faibles, inefficaces ou même condamnés. Le récent déclin mondial de la démocratie serait moins susceptible de s’inverser et pourrait se poursuivre ou s’accélérer.

Bien que la « crise ukrainienne » ne soit pas la cause des problèmes actuels de la démocratie, sa résolution réussie relancerait la démocratisation mondiale.

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Photo : Anton Sheveliov / Ministère de la Défense de l’Ukraine

L’Ukraine met en œuvre des innovations transférables

Un troisième aspect — jusqu’à présent sous-estimé — de la contribution de Kyïv au progrès mondial est le nombre croissant d’avancées cognitives, institutionnelles et technologiques ukrainiennes nouvelles et en partie révolutionnaires qui peuvent être appliquées ailleurs. Déjà avant l’escalade de la guerre russe en Ukraine en 2022, Kyïv a initié certaines réformes nationales qui pourraient également être pertinentes pour la modernisation d’autres pays en transition. Après la victoire du soulèvement de l’Euromaïdan, alias la révolution de la Dignité en février 2014, l’Ukraine a commencé à restructurer fondamentalement ses relations entre État et société.

Cela incluait la création de plusieurs nouvelles institutions anti-corruption, à savoir un tribunal spécialisé anti-corruption, un parquet, une agence de prévention de la corruption et un bureau d’enquête. La nouveauté de ces institutions réside dans le fait qu’elles sont toutes exclusivement dédiées à la prévention, à la mise au jour et au traitement judiciaire de la corruption. En avril 2014, l’Ukraine a entamé une décentralisation de son système d’administration publique, ce qui a conduit à une municipalisation approfondie du pays. La réforme a transféré des pouvoirs, des droits, des finances et des responsabilités importants des niveaux régional et national aux organes d’autogouvernement local des communautés consolidées, qui sont désormais devenus les principaux lieux de pouvoir en Ukraine.

La révolution de la Dignité a également conduit à une restructuration des relations entre les organisations gouvernementales et non gouvernementales. Dans l’Ukraine indépendante, au début, comme dans d’autres pays post-soviétiques, un abîme séparait les fonctionnaires des citoyens engagés. Après la révolution de la Dignité, ce fossé a commencé à se combler. Par exemple, le célèbre « Paquet de Réformes “Réanimation” » de Kyïv est une coalition de think tanks indépendants, d’instituts de recherche et d’ONG qui préparent des réformes cruciales pour la Verkhovna Rada, le Parlement national monocaméral de l’Ukraine.

En 2014 également, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont signé des accords d’association avec l’UE d’un type nouveau et, jusqu’à présent, unique. Ces trois pactes bilatéraux colossaux vont bien au-delà des anciens traités de coopération étrangère de l’Union et incluent des zones de libre-échange approfondies et complètes entre l’UE et les trois pays. Les accords d’association ont progressivement intégré depuis 2014 les économies ukrainienne, moldave et géorgienne dans l’économie européenne.

Ces innovations réglementaires et d’autres, originaires en grande partie de l’Ukraine post-révolutionnaire, ont une incidence normative plus large et un potentiel politique plus vaste. Elles fournissent des modèles de réforme, des modèles institutionnels et des leçons historiques pour d’autres pays en transition actuels et futurs, et pas seulement dans l’espace post-soviétique. Les expériences de l’Ukraine peuvent être utiles à diverses nations passant d’un ordre traditionnel à un ordre libéral, d’une politique patronale à une politique pluraliste, d’une société fermée à une société ouverte, d’une oligarchie à une polyarchie, d’un régime centralisé à un régime décentralisé, et d’une simple coopération à une association plus profonde avec l’UE.

Bien que les évolutions post-révolutionnaires de l’Ukraine soient avant tout pertinentes pour les pays en transition, ses expériences et innovations liées à la guerre intéressent également d’autres États — notamment les membres et alliés de l’OTAN. Ce rayonnement concerne à la fois les connaissances accumulées par l’Ukraine sur les menaces hybrides et la manière de les contrer, et la modernisation technologique et tactique rapide de ses forces militaires et de sécurité combattant les forces russes sur le champ de bataille et à l’arrière. Depuis 2014, l’Ukraine est devenue — bien plus que tout autre pays au monde — une cible des attaques multiformes de Moscou avec des forces irrégulières et régulières, dans les espaces médiatique et cybernétique, au sein des politiques nationale et internationale, ainsi que sur ses infrastructures, son économie, et ses institutions culturelles, religieuses, éducatives et académiques.

Depuis le 24 février 2022, l’Ukraine s’engage dans une lutte dramatique pour sa survie contre un pays agresseur théoriquement bien supérieur. Le gouvernement, l’armée et la société ont dû s’adapter rapidement, de manière flexible et approfondie à ce défi existentiel. Cela a inclus l’introduction rapide de nouveaux types et applications d’armements tels qu’une variété d’engins volants, nageurs et roulants sans pilote, ainsi que leur fonctionnement à l’aide de l’intelligence artificielle. Dans une grande variété de technologies militaires et à double usage, l’Ukraine a dû innover rapidement et efficacement pour résister à l’assaut létal de la Russie.

Dans de nombreux autres domaines tels que la génération et la préservation de l’électricité, la communication électronique, le transport en temps de guerre, la vérification des informations, la médecine d’urgence, le déminage à grande échelle, la psychothérapie post-traumatique, ou la réintégration des vétérans, pour n’en nommer que quelques-uns, le gouvernement et la société ont dû réagir rapidement et résolument. Bien que l’Ukraine s’appuie souvent sur l’expérience, l’équipement et la formation venant de l’étranger, elle développe en même temps constamment ses propres nouveaux équipements, approches et mécanismes qui pourraient potentiellement être utiles ailleurs. Ces nouvelles connaissances et expériences ukrainiennes seront particulièrement utiles pour les pays qui pourraient être confrontés à des défis similaires dans un avenir proche ou lointain.

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Présentation de projets énergétiques innovants réalisés avec le soutien du gouvernement britannique. Kyïv, mai 2024 // Ministère de l’Énergie de l’Ukraine

Conclusions

L’escalade de la soi-disant « crise ukrainienne » en 2022 n’est qu’une expression de tensions internationales déjà accumulées plus tôt et indépendamment. En même temps, la guerre russe en Ukraine n’est pas une manifestation triviale de ces tendances plus larges et ne constitue pas un sujet périphérique dans les affaires mondiales. Une victoire russe sur l’Ukraine aurait de graves implications non seulement sur la région post-soviétique, mais bien au-delà. Inversement, un succès ukrainien dans sa défense contre l’assaut génocidaire de la Russie et la mise en œuvre d’une paix juste auront des effets stabilisateurs et innovants bien au-delà de l’Europe de l’Est.

En plus d’être une guerre revanchiste d’un ancien centre impérialiste contre son ancienne colonie, l’assaut de la Russie contre la démocratie ukrainienne est motivé par la politique intérieure russe. Il est le résultat de la ré-autocratisation de la Russie depuis 1999, qui suit à son tour des tendances régressives plus larges dans le développement de la démocratie dans le monde. L’Ukraine a été moins un déclencheur qu’une victime majeure des récentes tendances internationales destructrices.

En même temps, la lutte de l’Ukraine peut apporter des contributions cruciales pour contrer la propagation mondiale du révisionnisme. Elle peut raviver la démocratisation mondiale et aider à moderniser les nations en transition, ainsi que d’autres pays dans des situations critiques. Une victoire et une reprise de l’Ukraine peuvent sauver non seulement l’Ukraine et ses voisins de l’impérialisme russe, mais également contribuer à résoudre de nombreux problèmes plus vastes à l’échelle mondiale.

Traduit de l’anglais par Desk Russie

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Andreas Umland est analyste au Centre de Stockholm pour les études sur l'Europe de l'Est, qui fait partie de l'Institut suédois des affaires internationales (UI), professeur associé de sciences politiques à l'Académie de Kyiv-Mohyla, et directeur de la collection « Soviet and Post-Soviet Politics and Society » publiée par Ibidem Press à Stuttgart. Son livre le plus connu est Russia’s Spreading Nationalist Infection (2012).

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